Témoignage D'un Militant LR "Avec Fillon j'ai trop avalé de couleuvres, les élus doivent le lâcher"3/2/2017 Chères élues, chers élus,
Pourquoi encore se faire interpeller par un militant ? Peut-être parce que les militants côtoient le terrain à travers les distributions de tracts sur les marchés, les portes-à-portes, les phoning etc. Peut-être parce que les militants qui tractent pour les Républicains en ont assez d'entendre "Escrocs ! Rendez moi mes 4 euros !" à chaque fois qu'ils tendent un tract du parti. Laissez-moi juste avant propos, me (re)présenter. Je suis adhérent à l'UMP, puis chez les Républicains depuis 2012. Je suis actuellement membre du comité départemental les Républicains en Seine-Maritime, conseiller national et ancien délégué de circonscription. Comme beaucoup de Français, je me suis engagé lors de la primaire ouverte de la droite et du centre auprès d'une équipe de campagne, puis à présider un bureau de vote. J'ai donc rejoint l'équipe de Nathalie Kosciusko-Morizet au premier tour, convaincu par ses idées nouvelles et rafraîchissantes pour la droite, convaincu que le libéralisme devait avoir une place non plus seulement sur les questions économiques, mais aussi sur les questions de société. Après NKM, j'ai rallié Juppé au second tour de la primaire Je peux assurer que l'ambiance de cette équipe était remarquable, et encore aujourd'hui, merci à tous les militants, jeunes et moins jeunes, avec qui j'ai passé une campagne fabuleuse. Le soir du premier tour, j'avoue avoir été satisfait de voir NKM se hisser à la quatrième place du podium : nos idées ont porté leur fruit, et le courant que nous portons à droite ne peut désormais plus être ignoré. J'ai décidé, tout comme NKM et bon nombre de militants de l'équipe, de soutenir Alain Juppé au second tour de la primaire. Convergence dans les idées, programme réaliste et mesuré : je n'ai eu aucun de mal à faire campagne pour Alain Juppé sur les réseaux sociaux, ni même aucun mal à rencontrer une partie de son équipe lors du débat du second tour qui l'opposait à Juppé. La déception fut immense, mais le risque de la primaire était également celui-là : perdre. François Fillon a gagné. Un choix s'offrait alors à moi : quitter le parti, ne me reconnaissant pas dans le projet société de François Fillon, soit rester et respecter ce que j'avais alors sermonné aux militants de ma circonscription : se ranger derrière le vainqueur. J'ai choisi la deuxième voie. La droite la plus bête du monde Je l'avoue, cela m'a obligé à avaler pas mal de couleuvres. Pourquoi ? Parce que François Fillon n'incarnait pas "ma" droite : la droite libérale, progressiste, moderne (oui, qu'on le veuille où non, Alain Juppé par son progressisme est plus moderne que François Fillon). Quelques mois après, alors que la droite disposait d'un boulevard devant elle, éclate l'affaire Fillon. L'homme qu'on disait irréprochable, avait fauté. La mise en examen lui pendait au bout du nez. "Qui imagine un seul instant le Général De Gaulle mis en examen ?", (Sablé sur Sarthe, août 2016) ; "Il n'y a qu'une seule chose qui m'empêcherait d'être candidat, c'est si mon honneur était atteint, si j'étais mis en examen !" (TF1 26 janvier). Apparemment, Fillon imagine bien le Général mis en examen. François Fillon l'a encore confirmé hier : il ne se retirera pas, malgré une convocation par les juges d'instruction "aux fins de mise en examen". Aujourd'hui, nous pouvons affirmer sans crainte que nous avons la droite la plus bête du monde. Une droite qui avait un boulevard devant elle, qui avait l'Elysée servi sur un plateau, une majorité absolue quasiment assurée, et qui se retrouve aujourd'hui en troisième position dans les sondages parce qu'au lieu d'avancer dans l'intérêt de la France, mais aussi dans l'intérêt du parti, un homme préfère avancer dans son intérêt personnel, quitte à tuer de nouveau le parti comme il l'a fait en 2012 lors de la "guerre des chefs" avec Jean-François Copé. Alors aujourd'hui, chères élus et chers élus, si vous voulez regagner la confiance des Françaises et des Français, et même, encore plus facilement dirais-je, la confiance du peuple de droite, il n'y a qu'une seule chose à faire : quittez le navire ! Quittez François Fillon et que le parti investisse un autre candidat pour la droite. Nous ne gagnerons pas la présidence avec François Fillon. Nous ne gagnerons pas après tant de renoncements dès le départ. Suivez l'exemple de Bruno Le Maire, Pierre Lellouche, Franck Riester, Laure de la Raudière et quittez l'équipe. Parce que François Fillon se contredit déjà avant même d'être élu, parce que nos valeurs valent plus qu'un poste, parce que l'intérêt de la France vaut plus qu'un homme. Et si tel est le cas, si rien n'est fait, alors les valeurs portées par la droite pendant cette élection présidentielle ne sont plus les miennes. Par Kévin Duvivier Militant LR, juriste
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Juin 2017
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