Le successeur de To Pimp a Butterfly (2015) est là. DAMN., quatrième album de Kendrick Lamar, est disponible depuis cette nuit... première écoute à chaud.
L'album se veut plus incisif, plus direct. D'abord par sa pochette, son titre qui claque et ceux de ses morceaux en un seul terme. Ensuite, au niveau des sujets traités et de la manière dont ils sont rappés. Même sur une prod' jazzy comme celle de "Feel", Kendrick Lamar arrive à cracher de toutes ses forces la noirceur de ce monde pour en libérer sa communauté. Car il ne s'agit plus de se morfondre, mais bien de rêver à un renouveau, à une vie meilleure, dans la tête d'un rappeur aussi tourmenté qu'engagé. On rembobine : après une épique introduction, "Blood", le "DNA" de Kendrick Lamar éclabousse. Du classique chez le Californien : varier les ambiances entre chaque titre et en chaque titre, tout en harmonisant les couleurs et sonorités pour obtenir ce genre de cocktail parfaitement... explosif, comme le génial "Element" ; ou plus doux, sur le langoureux "Pride" et son esprit gospel. Arrive ensuite l'énergique et critique "Humble".
Rihanna, U2, Zacari et KaytranadaRihanna, annoncée en featuring, apporte une respiration plus pop et douce à l'album, sur "Loyalty". Quant à U2, surprise : le groupe arrive sur un morceau tantôt posé, tantôt énervé, "XXX", donnant une toute petite touche de chant assez sombre et noyée dans le flow et les paroles abrasifs de Kendrick Lamar, qui met ici l'accent sur un pays, les États-Unis, en déperdition.
AdvertisementEnfin, le jeune chanteur Zacari, que l'on retrouve par ailleurs sur l'intro du dernier album d'Ab-Soul, du même label TDE, contribue par surprise au projet en posant sa voix charnelle sur une prod' qui l'est tout autant pour parler de "Love". L'amour est l'élément essentiel de l'album, une sorte de liant entre les morceaux. Un autre artiste inattendu sur l'album, Kaytranada. Le Canadien s'offre une première : il ne s'occupe pas de produire "Lust" (Sounwave, DJ Dahi et BadBadNotGood le font à la perfection), mais il y pose des voix, pour un titre plein de groove. Un conDAMNé à mort qui survit"Fear" nous emmène tendrement vers la fin du projet, avant un dernier sursaut d'humeur de la part de Kendrick Lamar pour clore l'album en trombe. En deux temps : d'abord depuis le ciel, avec "God", avant de revenir sur Terre dans "Duckworth", le texte d'un kid à son père. Finalement, c'est un album poétique, dans les paroles comme dans les productions, que l'on retrouve. Un poème à la fois dur et souple, dont les lettres planent des rues de Compton aux allées du Paradis, et dont le flow coule dans les veines d'un Noir américain comme sur la matraque d'un policier. DAMN., Kendrick Lamar en a fait son recueil, dans lequel lettres et flow noircissent des pages blanches et pures, et dont la matière est un mélange de foi et d'amour. Et... la rumeur dit que King Kendrick pourrait lâcher un deuxième album dans la foulée, ce dimanche. Ou une version améliorée de DAMN., à lui seul (déjà) chef-d'œuvre qu'on se réécoute en attendant des jours encore plus beaux. par Rachid Majdoub
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Juin 2017
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