Les dirigeants politiques sont, semble-il, les seuls à jouir du droit à l'erreur. Laissons aussi les jeunes et les entrepreneurs apprendre de leurs échecs Échouer plus pour gagner plus ! Malheureusement, ce n’est pas le nouveau slogan de Nicolas Sarkozy pour la primaire du parti Les Républicains, ni d’aucun des candidats d’ailleurs. Pourtant, nombreux sont les mauvais élèves de la classe politique dont le taux d’échec individuel et collectif atteint des sommets. Qu’importe, tel le Phénix, ils renaissent toujours de leurs cendres. L’échec n’est pour eux qu’une étape sur la voie du succès, un apprentissage pour gagner en expérience et être mieux armé pour les défis à venir. Rien d’anormal me direz-vous… hormis que ce droit à l’erreur est un privilège exclusif des hommes et femmes politiques ! Pour le reste des Français, qu’ils soient étudiants, salariés, fonctionnaires, entrepreneurs, chefs d’entreprises, point de droit, mais un devoir, celui de réussir… et du premier coup si possible. Le droit de se tromper Prenez l’échec scolaire, il condamne les jeunes plus que ne leur laisse espérer une possibilité de rebondir. Et pour cause, nous savons depuis des années que les redoublements ne profitent qu’à de très rares élèves alors que la méthode finlandaise de l’accompagnement est un succès reconnu. Puis, à seulement 18 ans, chacun doit réaliser un choix d’orientation qui ne laisse aucune place à l’erreur tant il est complexe de changer de filières, y compris dans celles qui n’offrent que peu de débouchés. Rappelons qu’aux États-Unis, les étudiants du supérieur peuvent réaliser un master dans un domaine très éloigné de celui étudié durant les années de licence. Les recruteurs, de leur côté, doivent abandonner leurs réflexes systématiques du diplôme et mieux valoriser les compétences, les succès et les échecs connus au cours des engagements associatifs ou sportifs par exemple. Echouer pour mieux rebondirPrenez maintenant les entrepreneurs, si chers à Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie. Ce dernier aura beau répéter qu’il faille prendre des risques et se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, les succès internationaux demeureront limités tant que les échecs seront vus comme des cicatrices indélébiles et non comme des apprentissages bénéfiques. Il s’agit là de l’un des secrets les moins bien gardés de la Silicon Valley où tous les entrepreneurs, superstars comme anonymes, ont échoué à plusieurs reprises, appris de leurs erreurs… avant de réussir. Les investisseurs, les banquiers, les grandes entreprises, l’État ont le devoir de valoriser ceux qui ont essayé et qui essaient encore. Cela vaut à l’échelle individuelle et collective, car les erreurs d’autrui, si elles ne sont pas stigmatisées, ne sont pas reproduites. Un état d'esprit
Alors pour une fois, prenons exemple sur la classe politique et appelons à des réformes pour enfin jouir de ce droit à l’erreur, indispensable à la réussite. Winston Churchill, ancien Premier ministre britannique affirmait : « Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ». Échouer c’est apprendre. Échouer vite c’est apprendre vite. Échouer beaucoup c’est apprendre beaucoup. Échouer plus c’est gagner plus. Échouer est un état d’esprit, celui qui permet de gagner plus en maturité, en opiniâtreté, en humilité et en connaissance de soi, mais ce sont aussi des cadres d’action tangibles qui favorisent l’initiative qui se révélera succès ou échec. Nul ne doute que nous sommes des innovateurs et des audacieux, mais pour agir pleinement, nous avons tous droit à une seconde chance, car réussir sans échouer est un mensonge. Par Adrien Rivierre, chargé de communication et de relations publiques chez General Electric
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Janvier 2017
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