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L'Entrepreneuriat: Mode, Opportunité ou Nécessité?

10/27/2015

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Jean-Paul HUCHON déclare sans sourciller que l’Ile-de-France, dont il préside le conseil régional, n’a rien à envier à la Silicon Valley. Il pense pouvoir appuyer ses propos sur une French Tech dont il a entendu parler, et qui excelle, en Californie beaucoup, en France un peu. Sur ces entrepreneurs, valeureux corsaires du commerce français du XXIe siècle. Alors, qu'en est-il vraiment de la mode de l’entrepreneuriat, une fièvre, une mania, dans le Monde et en France?

Qui veut gagner des millions ? Cela semble être le nouveau slogan de ces chercheurs d’or partis gratter ce qui peut encore l’être sous le soleil de la Silicon Valley, dans la région de San Francisco. Ils croient à ce beau mythe des unicorns – licornes en anglais – ces start-ups de la tech, pas toutes connues du grand public, mais valorisées à plus d’un milliard de dollars, telles que Slack, la nouvelle app de productivité qui permet de rendre les communications au bureau plus faciles, soi-disant. On a suivi avec intérêt la réussite du Français Renaud LAPLANCHE, fondateur de Lending Club (site de prêts entre particuliers), success story comme il en existe tant dans la Bay Area.

Mais de telles personnes existent aussi en France, sous la houlette bienveillante et intéressée des pointures du web (NIEL pour ne citer que lui et sa Halle Freyssinet et son Ecole 42) ou du ministre de l’économie Manu – Chouchou des Français, pas des socialos – MACRON qui a déclaré que « les jeunes Français doivent avoir envie de devenir milliardaires ». Or comment devient-on milliardaire aujourd’hui ? Dans le web, ou du moins pas sans le web, le 2.0, le numérique, le digital, l’informatique, le code...

En 1990, on montait un groupe, en 2015, on lance une start-up
Tout le monde fait le mouton, se sent unYque, c’est la génération Y, et croit en sa bonne étoile – sur laquelle il ira couler des jours heureux et longs quand il aura lancé sa propre compagnie aérospatiale. Beaucoup de start-ups sont en train de se lancer, et encore plus dans les prochaines années. Beaucoup de tocards et quelques stars, c’est la loi de l’univers et du marché. Eh oui ! Pas tout le monde va devenir riche, beau, intelligent et heureux, avec une belle femme, de beaux enfants et une Ferrari (actualiser : Tesla). Un gland qui entreprend reste un gland. Un bosseur ne réussira pas forcément, mais 100% de ceux qui ont réussi ont taffé. On n’a plus besoin des adultes, on va entreprendre. On n’a plus besoin de stage, d’éducation, d’autorité, on va entreprendre. Au lieu de le dire, le faire. Le faire une fois, se planter une fois, le faire une deuxième fois… Jusqu’à la dixième fois. Là l’exit se compte en millions pour les plus travailleurs, et pour les autres… Y a pas d’autres, les autres se sont arrêtés à la première fois et continuent de gérer du taff. Donc c’est vrai que l’entrepreneuriat peut-être une voie royale, pour quelques élus, à la condition nécessaire mais pas suffisante d’énormément charbonner, mais il ne faut pas en faire une fin en soi. Et c’est vrai aussi que ça peut être un remède au chômage des jeunes, qui peuvent apprendre en autodidacte, sur le tas, et se débrouiller.

Dire que l'on veut être entrepreneur ça reste vague. Mickaël BOUKOBZA, ex-DG d'Iliad-Free, deus ex machina de la reprise du Monde par le triumvirat NIEL-PIGASSE-BERGÉ, et enfin fondateur de Golan Telecom (le Free d'Israël), n'a jamais dit qu'il voulait être entrepreneur. Il a toujours dit vouloir être banquier d'affaires. Il l'était, quand il est allé voir M. NIEL un beau matin déguisé en coursier pour lui livrer son CV... Donc au lieu de le clamer, foncez!


L’entrepreneuriat, la tech, l’entrepreneuriat tech sont une mode, une opportunité, et une nécessité.

Le renouveau de l'économie française passera par des petites entreprises, les start-ups, dont le nombre croissant va exploser dans les prochaines années. C'est la clé d'une ré-industrialisation ciblée et d'un capitalisme entrepreneurial combatif. C'est une nécessité aussi, car la compétition entrepreneuriale est mondiale. Cet engouement ne se dément pas: rencontres (meet-up, pitching, groupes de discussion, d'association et d'émulation sur les réseaux sociaux), "paradis fiscal pour les start-ups" comme le dit NIEL (cadre légal du crowdfunding, réductions d'impôts et déductions d'investissement sur les jeunes pousses, aides publiques, concours), géants qui veillent (Niel, Granjon), mentalités de cocotte-minute, huile de coude, peu d'attrait pour des entreprises “corporate slavisantes”, bureaucratiques et hiérarchiques - n’en faisons tout de même pas table rase -, convergence avec les EU, révolution de l'éducation, chômage…

En outre, cet esprit révolutionnaire a ceci de bénéfique qu’il remet en cause le French Bashing, à condition de rester humble et lucide, pas comme M. Huchon... 

Une note rigolote, pour finir. Pourquoi veut-on être entrepreneur? La réponse par une pyramide de MASLOW 2.0:
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MARX dans la Valley, les Robber Barons et les Robins des Bois

10/25/2015

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Microeconomics 2.0
Le capitalisme en tant qu’ordre économique crée de la compétition : pure et parfaite parfois - c’est alors du libéralisme - déloyale ensuite, acharnée enfin; avec la possibilité de former un oligopole voire un monopole. Capitalisme et compétition finissent par s’opposer frontalement. Tandis que le capitalisme repose sur l’accumulation de K, ce qui suppose le profit, la compétition tend vers la Compétition pure et parfaite et conduit à une disparition du profit (“ni profit ni perte” - WALRAS).
Le capitalisme fuit la compétition car elle est le synonyme de sa mort… BRAUDEL, dans La Dynamique du capitalisme, avait déjà mis ça en évidence: pour lui le capitalisme est un “anti-marché”, le “commerce au loin” sert justement à fuir les règles du marché et de la compétition pour retrouver des situations de monopoles. Une idée qu’on retrouvera chez les théoriciens de l’impérialisme tels que LÉNINE ou LUXEMBURG. 

​La compétition

Au niveau de la Silicon Valley et de la Tech en général, la compétition est à plusieurs niveaux:
  • Compétition accrue entre les idées, rendue d’autant plus facile que le coût pour lancer une start-up s’est abaissé. Avec Internet, des gens d’endroits différents peuvent expérimenter les mêmes problèmes et y trouver les mêmes solutions. Après, c’est à celui qui atteindra en premier la masse critique, le product-market fit.
​
  • Compétition pour les biens qui plairont au grand public ou aux entreprises, ça reste du B2C ou B2B. Il est à noter que le premier entrant en tech n’a souvent pas de First Mover Advantage: on connaît tous Google, Apple, Facebook et Amazon, mais qui utilise encore AOL, IBM, MySpace et eBay. Ceux qui régnaient il y a encore 40 ou même 10 ans, a l’instar de Microsoft (qui reste confortable), doivent servir de memento mori aux firmes les plus successful actuellement, et aux naïfs et optimistes qui croient en l’ordre établi des choses. SCHUMPETER, grand penseur des révolutions industrielles et de l’innovation ne disait pas autre chose quand il écrivait qu’”un monopole n’est pas un mol oreiller” ou une couronne de lauriers sur lesquels on se repose.

  • Compétition pour le travail, et il y a ici deux aspects à souligner: primo ce qu’on nous présente comme une opportunité - l’apprentissage du code - est une nécessité. Les enfants qui apprennent le code aujourd’hui se répartiront demain comme aujourd’hui entre architectes et ouvriers de l’architecture web. Les salaires ne seront pas mirobolants, le code sera un must sous peine de passer pour un has been. On n’a pas le choix, mais tous les kids ne finiront pas ZUCKERBERG. Deuzio, et c’est relié au primo, on y assiste déjà, le travail se délocalise vers des pays low-cost, ce qui va, combiné à une offre de travail qui va grossir, tirer les salaires à la baisse selon une bonne vieille loi d’airain. Ainsi quelqu’un peut faire monter son site en Roumanie ou en Inde, ce sont des bons hubs technologiques et pour pas cher. Et du pain bénit pour les anti-mondialistes xénophobes: "grâce à Internet, les étrangers n'ont même plus de besoin de venir en France pour nous piquer nos jobs!"

  • Compétition pour les talents: après avoir volé à Wall Street ses meilleurs talents selon le bien connu mécanisme du brain drain (Ruth PORAT, CFO de Google, était Vice-Présidente de Morgan Stanley), la Silicon Valley se livre à une guerre fratricide. Elon Musk, le PDG de Tesla, n’a-t-il pas déclaré qu’Apple était la poubelle de Tesla?

  • Compétition pour les entreprises à racheter: les GAFA, et les seconds couteaux (qui pèsent quand même des milliards ou des centaines de millions) se battent pour le monopole de l’innovation. C’est à qui rachètera la future cinquième lettre de cet acronyme sacré, GAFA, sacré acronyme faute de pouvoir prononcer le nom de ce D.ieu des temps ultra-modernes.  Il faut racheter pour croître, et croître pour survivre, surtout quand le consommateur se lasse et a besoin de nouveauté, cette nouveauté sur laquelle ces géants de la tech ont surfé. C’est ainsi qu’Android et Nest ont été achetés par Google, Whatsapp et Instagram par Facebook, par exemple. Cette compétition nourrit clairement la spéculation.

  • Compétition pour les territoires: selon l’antique loi du copycat que la Clone Factory allemande Rocket Internet applique à merveille (comprendre: créer un Amazon en Afrique, où ça n’existe pas), on peut étendre le capitalisme partout, et il le faut, sous peine de voir le marché local se saturer. Cette obligation doublée d’une opportunité oblige à se projet et à se voir grand et loin, ce qui est permis par le World Wide Web, qui permet d’avoir accès à la même info, aux mêmes produits. Ainsi, désormais, on ne fait pas que délocaliser dans des pays émergents pour produire, on y vend aussi.

  • Compétition entre territoires, entre les hubs technologiques, et même au sein des pays: la Valley contre la Street, SF vs NY. On ne le sait pas encore, mais les Chinois - Alibaba, Weibo, Baidu, Tencent - sont aussi très puissants dans la tech-économie, surtout que Google est bloqué en Chine... Les Indiens de HITEC city (surnom de Hyderabad) et les Russes (connus pour leurs hackers) sont pas mal non plus.

  • Compétition entre nouvelle économie et ancienne économie. “L’histoire est le cimetière des aristocraties” disait Pareto. Rien n’est moins vrai à propos des geeks nouveaux riches, qui veulent faire la peau aux “rentiers” de la finance notamment. Wall Street contre la Silicon Valley, encore une fois. Ils pensent changer le monde grâce à leurs skills informatiques, ils ne changent pas la nature humaine des sentiments, sauf à changer la nature humaine (voir le paragraphe sur le transhumanisme). Si transfert de surplus et fin de monopole il y a, c’est d’une ancienne aristocratie à une nouvelle, et un peu moins, en apparence, au détriment des consommateurs. La tech engendre une nouvelle répartition de la richesse, une classe de rentiers en remplace une autre, mais à un rythme beaucoup plus rapide. Il y a, pour paraphraser SCHUMPETER, “destruction créatrice” d’une nouvelle classe dominante. Comme l’aurait dit Steve JOBS, "this is a revolution", ou ce conseiller de Louis XVI qui s’exclamait: “Sire, c’est une révolution”, eh bien c’en est une! Donc autant faire partie de ceux qui détiennent les clés du pouvoir de demain. Les fonds de Venture Capital remplacent peu à peu les partners des fonds de Private Equity et les dirigeants de hedge funds dans l’imaginaire collectif et les projets de carrière des diplômés. On a eu Occupy Wall Street mais pas encore Occupy Silicon Valley. Le “I create nothing, I own” de Gordon Gekko se prononce maintenant avec l’accent californien.  Grossièrement dit, les VC aident à créer, contrairement aux fonds de PE, qui restructurent, c’est-à-dire virent. La Silicon Valley aide l’Amérique alors que Wall Street lui suce le sang, dans l’esprit de pas mal de gens. Les robots remplacent les traders, qui en plus sont soumis à de grosses régulations.

  • Compétition au sein de la nouvelle économie: quand tout le monde n’a plus les gains de productivité et les revenus des débuts sur le marché de niche, on commence à faire la même chose que les autres. Regardez la suite Office de Microsoft, augmentée du cloud chez Google Drive, et de ce je ne sais quoi de “revolutionary” chez Apple Keynote, Pages, Numbers… Trop d’applications similaires engendrent une perte d’efficacité économique, de la redondance chez le consommateur. Certes c’est de la compétition, de la concurrence, ce qui abaisse les prix, mais de toute façon le coût marginal et le prix de ces apps tend vers 0, et qui plus est les consommateurs se perdent entre toutes ces apps, tous ces sites, ou sont alors très fidèles, cf. Apple. Il va y avoir du cannibalisme, c’est sûr, et de la M&A à gogo, mais entre géants.  Selon The Economist, on va assister à une résurgence du Hardware face au Software, et Apple et Google auraient là plus d’atout que Facebook. Les Chinois tels qu'Alibaba ont également très faim, et mangent de tout...

  • Compétition humaine après tout. Andrew GROVE, ex-patron d'Intel, le dit bien dans Seuls les paranoïaques survivent: il ne faut dormir que d'un oeil et garder l'autre oeil grand ouvert sur les compétiteurs, les consommateurs, les avancées techniques. C'est au prix de cette peur que le succès pourrait advenir. Mais faut-il être obsédé par les compétiteurs ou par son produit, et, in fine, par soi-même? De Rocky à THIEL - "competition is for losers"- les grands esprits se rencontrent. 

  • Il y a deux types de guerre, pour reprendre un peu ce que l'on a dit dans ces paragraphes sur la compétition. La première, marxiste, où l'on se bat pour la même chose mais parce que tout nous oppose: prolétaire vs. bourgeoisie/capitaliste. L'argent, la domination. L'autre, shakespearienne: on se bat pour la même chose parce que tout nous rassemble/on est identique: les deux familles dans Romeo & Juliet “two households, both alike in dignity” et dans la tech Windows vs. Chrome OS, Bing vs. Google Search, Internet Explorer vs. Chrome, Office vs. Docs, Surface vs. Nexus…  


Les Titans de la Tech: des Robins des Bois, ou des Robber Barons?

Les nouveaux titans, les Titans de la tech tels qu’Uber se disent en faveur du consommateur, contrairement à leurs prédécesseurs, les Titans de la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, ceux qu’on appelait les Robber Barons, tels que Rockfeller et son monopole du pétrole, le briseur de grèves Frick, etc. Les geekeux, eux, se voient en Robins des Bois, opérant un transfert de richesse des propriétaires vers les utilisateurs, les consommateurs, les locataires. Au lieu de produire toujours plus, on utilise et on réutilise ce qu’on a, on ne gâche plus, on n’achète plus. Tout est si beau au monde des Licornes! Sauf que… Ceux-là mêmes qui défendent le consommateur détruisent le travailleur. Aux XIX-XXe siècle, les machines ont remplacé les cols bleus, maintenant l’intelligence artificielle va bouffer les cols blancs, comme l’explique BRYNFOLSFON & MCAFFEE dans The Second Machine Age. Mais ils créent des emplois, des revenus, suffit de voir le nombre florissant d’auto-entrepreneurs dans les VTC. Et les Titans de la tech veulent aussi le monopole. Le Rockfeller de demain s’appelle peut-être déjà Sergeï Bryin, et le trust de Google, Alphabet, existe déjà.

Ensuite, une fois le monopole assuré, quels garde-fous? Ainsi, un système avec Uber et des contre-poids tels que Heetch, Lyft, Gett Taxi et ces bons vieux tacos râleurs vaut mieux qu’un système avec seulement des taxis, ou seulement des Ubers, d’autant plus quand on connait les ressorts de la politique pour le moins agressive d’Uber envers ses concurrents, tels que Lyft: commander des Lyft pour leur faire perdre une course et se déplacer pour rien.

Qui plus est, une frange d’entre-eux, les anarcho-capitalistes, des ultra-libertariens, ne veulent rien devoir à personne, et surtout pas à l’Etat et ses impôts, donc pas de répartition, t’as pigé. Peter Thiel, fondateur de PayPal, investisseur dans Facebook, avait pour ambition de créer des îlots de pur libéralisme dans les eaux internationales.

Tout cela jusqu’à ce que la Silicon Valley devienne une élite endogame d”héritiers embourgeoisés,  qui seront à leur tour chassés. Les révolutionnaires rêveurs d'hier sont les oligarques nouveaux riches d'aujourd'hui et les aristocrates décadents de demain. Une élite succède à une autre dans le bal de l’histoire. Pour autant, le monde est toujours une histoire racontée par un fou.
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Pourquoi l’économie collaborative ne changera pas le monde

10/20/2015

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ZipCar, Uber, Drivy, on ne parle plus que d’eux et d’ « économie collaborative ». Ces start-up, qui vendent un « accès » plutôt qu’une possession, se proposent de changer nos modes de consommation. Aux États-Unis, l’idée fonctionne : CouchSurfing, Shareable, Swaptree et autres invitent les Américains à apaiser l’avidité qui les a mené à la crise de 2008. De l’autre côté de l’Atlantique, Uber fait face à la vindicte populaire, accusée de vouloir détruire le gagne-pain des chauffeurs de taxis. État des lieux sur une tendance qui n’est peut-être pas à même de changer le monde.
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Jérémy Rifkin est le gourou de l’économie collaborative. Le spécialiste de prospective publiait en 2012 La troisième révolution industrielle, ouvrage qui critique l’économie du XXe siècle et fait l’apologie d’un modèle basé sur les énergies renouvelables et les nouvelles technologies. Avec l’Internet des Objets, il prédit l’avènement d’une économie du partage, qui si elle ne signifie pas la fin du capitalisme, signifie tout du moins celle du consensus de Washington : « Un nombre important de biens et de services vont même s'approcher d'un coût marginal zéro. Ils deviendront gratuits et sortiront donc du circuit économique classique », déclarait-il au magazine Challenges. Mais qu’est-ce donc cette « sharing economy » et qu’est-ce qui la caractérise ? Rachel Botsman, experte de l’économie collaborative, a très tôt parlé du phénomène en coécrivant en 2010 What’s mine is yours – The rise of collaborative consumption. Pour elle, l’économie de partage est née grâce à la génération Y, les digital natives, qui souhaite utiliser les choses mais pas nécessairement les posséder. Elle la décrit comme génération «  qui veut pouvoir écouter la musique de l’iPod sans pour autant détenir cet iPod ». Lors de sa participation au TEDx Sydney, elle met en avant la loi des « cinq R » qui, selon elle, sous-tend la consommation collaborative : Reduce – Reuse –Recycle – Repair –Redistribute.

Le sharing capitalism
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Reste que de nombreuses entreprises qui se réclament de l’économie collaborative sont à cheval entre un système purement destiné au profit et une économie de partage. Prenons Uber, si UberPop permettait, en effet, de s’affranchir de la surproduction puisque l’on partage des voitures déjà achetées, il est totalement intégré au modèle prôné depuis le consensus de Washington. Comment penser que cette firme peut changer la société alors qu’elle s’inscrit dans le même temps dans une logique d’hyper-croissance, sa valorisation boursière dépassant le milliard de dollars ? Au-delà d’une simple critique de certaines licornes, il s’agit plutôt de pointer du doigt le fait qu’elles ne modifient pas le modèle en place. L’économiste Bernard Perret, remarquait très justement dans la revue Esprit que : « L'économie collaborative est au confluent de valeurs politiques et culturelles très contrastées – entre promotions des “communs” et individualisme entrepreneurial. ». Ce que nous appelons aujourd’hui « économie collaborative » demeure ainsi ancré dans le capitalisme débridé qui a fait ses preuves en 2008. L’oubliée de la « sharing economy » est la redistribution. D’Airbnb à Blablacar en passant par Uber, nombre de ces sociétés ne montrent qu’une chose : nous n’arrivons plus à croître en produisant plus, il s’agit donc de réorganiser ce qui a été produit par le passé. Est-ce que cela signe la fin des inégalités ? Rien n’est moins sûr. C’est toutefois l’occasion de desserrer les contraintes écologiques qui pèsent sur l’économie mondiale et d’inventer un nouveau mode de consommation.


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La confiance, cette monnaie de demain
 


Autre raison d’aller à pas mesurés vers la très tendance sharing economy, l’utilisation massive des données personnelles qu’elle suppose. De fait, ces communautés connectées fonctionnent toutes sur une monnaie unique : la confiance. Airbnb, Uber et bien d’autres ont instauré des systèmes de notation internes qui permettent de créer une relation de confiance. Rachel Botsman s’est notamment fait le chantre d’un reputation capital, une sorte de carte d’identité numérique pouvant être créée à partir de Facebook et mesurant la fiabilité des internautes. Adieu donc la liberté que nous confère l’anonymat d’Internet. Cette idée, louable a priori, porte en elle ses propres limites. Elle transposerait sur le Web, les contraintes existant dans la vie physique quand une des grandes joies d’Internet est justement de s’en défaire.
Telle qu’elle est conçue par de nombreuses entreprises aujourd’hui, l’économie de partage ne changera pas le monde. Elle revient simplement à passer d’un système de production de masse à un système de partage payant. Partager sur ce mode ne permet pas de réduire les inégalités. Pour sortir du circuit économique classique, il faut sans doute commencer par accepter que nos ressources soient limitées et que l’extrême richesse des uns ne peut que conduire à l’extrême pauvreté de tant d’autres. Quant à moi, je me contente encore de cet adage geek pour comprendre notre bon vieux modèle économique : « If you’re not paying then you are the product. »

​S.S.S.

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Economics of Silicon Valley

10/20/2015

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"Software is eating the World" Marc Andreessen

Le temps s’accélère avec le mouvement, disait Einstein. Je vous propose de vérifier cela en regardant autour de vous, en voyant la nouveauté evanescente et toujours nouvelle que nous offrent les technologies. On dit souvent que l’humanité n’a jamais autant progressé - d’un point de vue technique - que depuis 200 ans. Vos parents pourront vous dire que le changement, ça n’est pas maintenant, c’est continu depuis 50 ans. Alors! Attention au vertige exponentiel des prochaines années… Le plus gros - peut-être le meilleur, peut-être le pire - est à venir. La science dépasse et dissipe la fiction. Ça va être énorme. Lumière; chapeau; rideau. On en aura les moyens; le voudra-t-on?

Dans ces quelques papiers, je vais tenter de discerner un peu les liens qu’entretient la tech-économie avec la science économique telles que nous la connaissons – enfin vous peut-être pas, moi oui. La tech-économie change-t-elle fondamentalement ces « lois » économique ou bien y obéit-elle ? La nouvelle économie change-t-elle les règles du jeu de l’ancienne économie ? La nouvelle économie est-elle vraiment nouvelle? ​
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