Publié dans L'Optimum: Il y a peu, son nom était inconnu. Aujourd’hui, le créateur allemand Philipp Plein a imposé sa mode, folle, extravagante, insouciante des avis autorisés. Des boutiques ont poussé partout dans le monde, les plus grands photographes réalisent ses campagnes, ses défilés XXL affolent Milan, et son banquier est un homme comblé. Il nous a raconté son irrésistible ascension. Comment avez-vous débuté ? C’est une bien longue histoire ! Je suis né à Munich. En grandissant, j’avais un caractère rebelle, des cheveux longs et une veste en cuir. A l’adolescence, on m’a expédié en pension, et j’ai changé de look : chinos et polo, cheveux courts. A cette époque, j’ai fait un séjour aux Etats-Unis. C’est un âge où l’on prend de grandes décisions, qui changent toute la vie. J’ai commencé à m’intéresser au droit, en me rendant compte que 95% des gens ne connaissent pas la loi. De retour en Allemagne, je me suis inscrit à l’Université, qui était toute proche de la maison de mes parents, où je suis retourné habiter. En pension, on apprend à être indépendants… Je voulais retrouver cette sensation, mais il me fallait gagner de l’argent. Je voulais devenir un artiste, mais j’avais un peu peur. Je me suis tourné vers mon autre passion, le mobilier. A quoi ressemblaient vos premières créations ? Pas du tout à ma mode ! Elles étaient très minimalistes, en acier brossé, inspirées par le Bauhaus, Mies Van der Rohe, Le Corbusier…Je les ai présentées à une foire de mobilier à Berlin, Ambiente, il y a onze ou douze ans. Dans la foulée, j’ai pris un stand de 12 mètres carrés à Maison & Objets. Comme mes parents désapprouvaient mes nouvelles activités qui m’avaient fait abandonner mes études, c’est ma petite amie de l’époque qui payait pour tout. Ça s’est pas trop mal passé, puisque j’ai vendu pour 20 000 euros. Les commandes arrivaient : je concevais des meubles sur mesure pour des maisons, des jets, des yachts, des hôtels. J’enchaînais les salons… Vous auriez pu rester dans le mobilier… Ma plus grande fierté, c’est lorsque Michael Conrad, alors à la tête de l’agence de publicité Leo Burnett, qui avait conçu la campagne fameuse avec le Marlboro Man, m’a commandé des meubles pour sa maison de Zurich. J’avais énormément d’ambition, je voulais détromper mes parents, qui n’acceptaient toujours pas que j’ai abandonné mes études. Pour répondre à ta question, c’est une histoire de coïncidence : j’avais beaucoup de chutes de cuir, que je revendais à des fabricants de chaussures et de sacs. Quelqu’un dans mon entreprise m’a proposé d’en faire. En 2003, Moët et Chandon m’a sollicité pour décorer leur salon VIP lors d’un événement à Düsseldorf. Ils ne pouvaient pas me payer, mais ont accepté que j’y expose mes sacs. En une soirée, j’en ai vendu pour 100 000 euros ! Progressivement, j’arrive dans le monde de la mode. Mais c’est en 2004, que ça bascule vraiment, en présentant à Maison et Objets une pièce qui avait besoin d’être accessoirisée : j’y ajoute des coussins en cuir, customisés avec des pierres formant un crâne. Pour faire un rappel, j’accroche une veste vintage de l’armée allemande que j’avais acheté pour trois fois rien. J’y ai cousu le même motif que celui des coussins avec des cristaux Svarovsky. Tout le monde voulait l’acheter ! A force, pour me débarrasser d’un client qui insistait, j’ai répondu qu’elle était à 3500 euros. Il l’a achetée. De salon en salon, j’en ai beaucoup vendu, pour un million. Le crâne est devenu l’emblème de la marque. L’idée, c’était aussi de se faire remarquer ? C’est une nécessité, personne ne me connaissait. Un jour, à Berlin, j’ai loué le train fantôme d’un parc d’attraction pour présenter une collection ! Le public se mettait dans les wagons, et les pièces apparaissaient entre deux monstres. Je ne venais pas du monde la mode, et ça me donnait une autre perspective sur la façon de faire les choses. Les autres marques étaient plus fortes, plus riches, je devais me positionner en sorte que l’on ne puisse pas me comparer à elles. A vouloir les imiter, on aurait eu l’air de tout petits suiveurs, nous n’aurions jamais réussi. Alors, comment faire? On vend d’abord une marque, une émotion, un lifestyle, puis un produit. La première étape, c’est d’établir une visibilité, avec des boutiques. Elles permettent de communiquer directement avec le client, d’établir un dialogue entre lui et le produit. Et j’ai un contrôle total sur leur conception. Attribuez-vous votre succès à votre politique très dynamique d’ouverture de boutiques ? Je l’attribue aussi au fait que nous avons des produits très forts et uniques sur le marché. Par exemple, lorsque je faisais un pull en cashmere, je le customisais avec des cristaux Svarovsky et le vendais beaucoup plus cher que les modèles sans cristaux de la concurrence. De plus, la qualité allait en s’améliorant : au début, aucune usine ne voulait entendre parler de nous. Personne ne nous connaissait. Vous dîtes que n’êtes pas comparables aux autres marques, mais comme pour elles, les chaussures sont votre point fort commercial… Elles représentent environ 33% de notre chiffre d’affaires. Et en effet, notre business model n’est pas original. Toutes les marques fabriquent dans les mêmes usines, suivent le même système de distribution, utilisent les mêmes architectes pour leurs boutiques, qui sont dans les mêmes rues, emploient les mêmes photographes qui shootent les mêmes mannequins, ont recours aux mêmes attachés de presse, annoncent dans les mêmes magazines et ont le même genre de clientèle. On ne fait rien de différent, mais on le fait à notre façon ! Vos campagnes sont toujours très frappantes, vous travaillez avec de grands noms comme Terry Richardson… Là encore, c’est une nécessité. Nos clients aiment cette image fun. Je ne cherche pas à être autre chose que ce que je suis. Gardez en mémoire que nous sommes encore une petite maison. Quand je dépense un euro, il faut donner l’impression que j’en ai dépensé dix. Vous vous souvenez des campagnes Benetton d’Oliver Toscani ? Comme celle où l’on voyait un enfant agonisant ? Je ne peux pas dire que je les aimais, mais je m’en souviens encore. Si l’on joue le jeu, il faut le gagner ! Vous avez votre propre nom tatoué sur l’avant-bras. Quel est l’histoire de ce tatouage ? C’était pour fêter pour premier million de chiffre d’affaires, à 22 ans. J’ai aussi fait tatouer un ange, lorsqu’il a atteint 10 millions. Il y aussi le prénom de mon fils, Jésus et un crucifix. Je suis très croyant, même si je ne vais plus à l’Eglise tous les jours. Quelles sont les prochaines étapes de votre croissance ? Le plus beau, c’est le rêve, de faire le voyage qui vous y amène. Quand vous l’attrapez, vous le tuez. J’ai eu quatre Porsche, je les ai toutes détruites. Et seulement une fois par ma faute, je précise ! J’ai construit trois ou quatre maisons, dont je me suis occupé de A à Z. A chaque fois, dès que j’en avais fini, j’étais déprimé. Dépenser de l’argent ne me rend pas heureux. En ce moment, j’embauche beaucoup, de 5 à 7 personnes par semaine, dont certaines viennent de chez Prada ou d’autres maisons de luxe italiennes. On profite de leur expertise. Et je trouve beaucoup de plaisir à construire ça. Quand j’avais 22 ou 23 ans, je rêvais de biens matériels, aujourd’hui, je veux que la marque grandisse et devienne globale. J’investis beaucoup, principalement en ressources humaines. Notre croissance a été rapide, et il faut que la structure de l’entreprise se renforce. Beaucoup de marques ont recours aux célébrités pour les incarner. Vous vous en servez assez peu, pourquoi ?
Je ne suis pas intéressé par l’univers people, des ragots. Je trouve fou que les gens connaissent mieux Kim Kardashian que la situation en Syrie. Nous travaillons parfois avec des artistes, comme Rita Ora. Mais nous ne payons jamais personne pour porter nos vêtements. Vous faites parfois l’objet de critiques. Comment réagissez-vous ? Je ne suis pas payé par la presse. Le meilleur compliment possible, c’est la confiance des clients. Je pourrais très bien rendre les journalistes heureux…mais je ne le veux pas ! Et je crois que si ma marque portait un autre nom, et avait été créé par quelqu’un qui n’aurait pas eu mon parcours, je n’aurais pas ces critiques. Votre dernière folie de fric ? Une Lamborghini noire. Et un Picasso…Je n’avais pas prévu de l’acheter, mais je me suis réveillé un matin, et il était à moi. Philipp Plein en chiffres Combien de boutiques ? 35. 15 sont en construction, et ouvriront d’ici la fin de l’année. Et 4 outlets. Combien d’employés ? Environ 150. La taille de vos bureaux ? 3000 mètres carrés. Combien coûte un défilé Philipp Plein ? Plus d’un million d’euros. Quel est le prix moyen d’une pièce Philipp Plein ? Entre 250 et 100 000 euros pour la veste en cuir de crocodile. Quel est votre best-seller ? Les vestes en cuir. Les boutiques qui vendent le plus ? Sur le continent asiatique, qui représente un peu plus de 20% des profits, et ensuite en Russie, à hauteur de 20%. Ensuite, c’est l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche…En Russie, les femmes forment 65% de notre clientèle, et en Asie, les homme sont nos meilleurs clients. Comment s’équilibrent les ventes des collections hommes et femmes ? C’est du 50/50. Quel est le poids de l’e-shop dans vos ventes globales ? 4%. Nous allons y investir.
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L'événement de la Fashion Week de Juin dernier était l'arrivée Bouchra Jarrar chez Lanvin qui présentait son premier défilé pour la célèbre maison. Un défi de taille pour celle qui remplace le mythique Alber Elbaz. C’est dans son bureau que la nouvelle directrice artistique a reçu Mouloud Achour pour une rencontre exclusive.
Avec un défilé particulièrement riche devant le show yeezy (Arthur Kar, Tremaine Emory, Lukas Sabat...) La Fashion Week de Milan se distingue toujours par ses looks élégants et pointus, un petit apperçu de ce que l'on a vu de mieux dans les rues de la capitale industrielle Italienne.
La mode va souvent de pair avec le concept de rapidité. Après des années de croissance insouciante, l’industrie de la mode a connu ses derniers temps quelques ralentissements avec une croissance deux fois plus faible en 2015. La situation n’est toutefois pas dramatique malgré un sentiment global de nervosité. Les plus optimistes appellent cela - à tort ou à raison - un changement de temps, d’époque, parlent de mutation et de challenges. D’ailleurs, comment en sommes-nous arrivés ici ? La mondialisation tout d’abord, qui a presque rendu désuet et superficielle l’opposition entre mode d’été et mode d’hiver. Depuis quelques années, on en vient à chercher des vestes d’hiver en juin et des maillots de bain en décembre. Cette disparition des frontières temporelles d’achat va également de pair avec une perte de frontière entre mode pour homme et mode pour femme. Ou du moins, pas nécessairement avec des frontières plus floues mais l’avènement d’un véritable style androgyne qui sied parfaitement aux hommes comme aux femmes, phénomène ayant commencé dans les années 1970 avec des stars de la pop au style androgyne tels que David Bowie et s’est développé dans les années 1990 avec la commercialisation de parfums unisex. Mais beaucoup plus récemment, des bouleversements dans le milieu de la mode sont à noter, depuis cinq, dix ans. Quelque chose est en train de se produire, mais quoi précisément ? Le premier phénomène à prendre en compte est la la démocratisation de la mode. Les runway ont été inventés à l’époque pour que les journalistes, acheteurs et experts aient un aperçu des collections à venir. Qu’en est-il aujourd’hui ? Ce sont devenus des événement mondiaux auquel énormément de gens participent notamment grâce aux bloggueurs et bloggueuses de mode et aux réseaux sociaux (Instagram et Snapchat) qui partagent les défilés en livestream. L’idée de rapidité évoquée en début d’article va aujourd’hui de pair avec le numérique. La numérisation joue un rôle extrêmement important dans la démocratisation de la mode. Aujourd’hui, dès que les photos des Fashion Shows sont en ligne, les entreprises de prêt-à-porter en copient le look et s’en inspirent. Un mois plus tard, des vêtements similaires se retrouvent dans les boutiques de chez Zara ou chez H&M. Récemment, on a pu voir des vestes d’inspiration Balmain, des bomber d’inspiration Valentino et des chaussures d’inspiration Phillip Plein chez Zara. Un mois ! Un petit mois contre six pour grandes marques, une différence colossale, presqu’absurde. Internet a tout modifié, de fond en comble si bien qu’il nous permet d’acheter en ligne grâce à nos smartphones et d’ainsi satisfaire ce qui apparaît comme un désir primaire et pulsionnel. D’ailleurs, à l’heure actuelle, les designers et les mannequins les plus connus et reconnus sont pour la plupart ceux et celles qui ont compris les enjeux et les opportunités qu’offrent le numérique notamment au travers d’applications mobiles. Avoir un profil Instagram adapté et un profil snapchat avec une story régulièrement mise à jour sont donc des must-have pour se faire connaître, presque le b.a-ba. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que les utilisateurs ne souhaitent plus voir seulement ce que produisent designers ou les models, mais aussi voir leur cadre de vie, s’immiscer un peu dans leur quotidien, comprendre ce qu’est la vie d’idole de la mode. C’est tout naturellement par une stratégie d’omniprésence sur Instagram qu’Olivier Rousteing a modernisé l’image de Balmain, ou que les mannequins Victoria Secret sont encore plus connues. Le designer russe Gosha Rubchïnsky, incarnant la vibe post-soviétique est suivi par 210 000 personnes pour deux publications. Excès d’avarice ? Pas vraiment, Gosha supprime en fait ses publications à mesure qu’il en publie d’autre. Son image et sa communication sont ainsi parfaitement maîtrisées. A cet égard, il convient d’admettre que c’est un phénomène cumulatif : c’est parce que ces personnes sont initialement connues qu’on va les suivre, et c’est parce qu’on les suit qu’elles sont de plus en plus connues. La numérisation croissante de l’industrie de la mode se ressent aussi parmi les profils de personnes recrutées. Et qui la société Brioni a-t-elle engagé en mars dernier en tant que directeur artistique ? L’australien Justin O’Shea, qui n’a au cours de sa vie eu aucun lien direct avec la confection mais fut l’acheteur du site internet mytheresa.com, qu’il en a fait un acteur majeur du commerce en ligne. C’est ainsi sur ses compétences de vente en ligne et sa compréhension des contraintes ou opportunités qu’induit la numérisation qu’O’Shea fut recruté. Malheureusement pour lui, l’aventure a tournée court puisque le Groupe Kiering, propriétaire de Brioni, a annoncé son départ en octobre dernier. En plus de son manque d’expérience, le fait qu’il ait choisi les rockers de Metallica a sans doute déplu aux fidèles clients du tailleur italien qui se retrouve en situation de surproduction, et donc à la direction. Ainsi, c’est un mariage de raison entre la mode et le numérique qui s’opère depuis plusieurs années. Un mariage avec ses avantages puisqu’il rend la mode accessible à tous, démocratise les collections, permet l’avènement de designers moins connus. Mais un mariage avec les anicroches qui vont avec : la courte aventure d’O’Shea chez Brioni nous montre que tout ne peut être rose sur toute la ligne.
Steven Bourgeois
Renzo Rosso, le fondateur italien de Diesel, est depuis 2002 à la tête du groupe OTB, maison mère des griffes Marni, Maison Margiela ou encore Viktor&Rolf. L’homme d’affaires s’exprime ici sur ce qu’il considère être la prochaine limite du luxe, la plus-value de la jeunesse et la raison pour laquelle commettre des erreurs est essentiel.
Au sein de l’industrie de la mode, nombreux sont les créateurs, artistes et artisans qui s’accrochent à leur liberté créative comme si leur vie en dépendait. Mais en coulisses, parmi tous ceux chargés de l’aspect commercial de la croissance d’une entreprise et parmi les esprits aussi inventifs qu’inspirés dans leur façon de gérer leurs marques, un seul demeure irréductiblement légitime – Renzo Rosso. À 60 ans, ce père de sept ans a fondé un foyer pour certaines des maisons les plus créatives et audacieuses de toute l’industrie. Son holding OTB – l’acronyme d’ « Only The Brave », ce qui vous donne une idée plutôt claire de la vision du monde de Rosso – abrite Maison Margiela, Viktor & Rolf, Marni, et son premier amour – Diesel, qu’il a fondé en 1978. « Mon succès s’explique par le fait que je dis toujours ce que je pense, lance Renzo Rosso, en visite à Paris pour un contrôle de routine chez Maison Margiela, autour d’une tasse de café. Parce que si vous avez l’opportunité de dire aux gens ce que vous pensez réellement, c’est comme ça que vous allez apprendre ». Et Rosso est célèbre pour ne jamais garder bien longtemps sa langue dans sa poche. Il est aussi bien connu pour son extrême générosité, son approche non conventionnelle de la stratégie commerciale et sa capacité à soutenir et protéger les artistes. Sa notoriété, il la doit également aux visites improvisées qu’il rend aux boutiques de son groupe pour se faire une idée propre de l’état de santé de son entreprise, au regard des retours faits directement par ses équipes de vente. « J’entre et me dirige directement vers la caisse pour demander à la personne qui s’y trouve ce qui fonctionne, ne fonctionne pas et ce que les clients demandent et dont nous de disposons pas. Trois questions simples qui vous permettent de comprendre la vraie réalité du marché », explique Rosso, persuadé que les réponses qu’il récolte sont tout aussi pertinentes que n’importe quel rapport d’analyse statistique déposé sur son bureau. Le magnat est aussi convaincu que laisser les personnes présentes au premier rang être à l’initiative de nouvelles stratégies profite à son entreprise. Il encourage sans relâche ses équipes à tester et envisager les choses non pas comme elles le sont actuellement mais plutôt comme elles pourraient l’être. « Je tiens à ce que les gens qui travaillent avec moi se sentent complètement libres. J’essaie de faire que les gens avec qui je collabore se sentent proches de moi et suffisamment en sécurité pour dire ce qu’ils pensent en toute honnêteté. Ce sont eux qui sont sur le terrain au jour le jour. Qui mieux qu’eux pourrait envisager de nouvelles alternatives ? », clarifie-t-il. « Mon succès s’explique par le fait que je dis toujours ce que je pense. » Et en bon père qui se respecte, Rosso est conscient que le fait d’accorder des responsabilités à son équipe pour qu’ils puissent prendre des décisions de leur propre chef convient aussi de leur permettre de commettre des erreurs afin qu’ils puissent ensuite mieux en tirer les enseignements. « Si vous faites toujours tout bien, vous n’allez jamais développer les anticorps que les erreurs produisent. Quand vous faites une erreur, vous prenez du temps pour comprendre ce qui s’est passé et pourquoi cela s’est passé. Et cela développe en vous ces anticorps qui vous font grandir et vous endurcissent pour ce qui vient ensuite », déclare-t-il. N’oublions pas que la devise du milliardaire est « Sois stupide ». Autrement dit, seuls ceux qui prennent des risques finiront un jour par réussir. L’inébranlable confiance qu’accorde Rosso à son staff a fait naître au sein de la société non seulement une culture corporate de diversité et d’audace mais aussi un dévouement profondément ancré pour son fondateur. Antonella Viero, main droite de Renzo et directrice de la communication institutionnelle du groupe OTB explique pourquoi son nouveau livre « Radical Renaissance 55 + 5 » ne s’est pas appelé « Sixty », alors que ses deux précédents ouvrages voués à commémorer chaque décennie du règne de Rosso ont été baptisés respectivement « Fifty » et « Forty ». “Quand Renzo a fêté ses soixante ans le 15 septembre, l’équipe internationale de Diesel au complet lui avait réservé une surprise : d’innombrables posts Instagram d’employés qui imitaient la pose de sa célèbre photo prise par Rankin avec le hashtag #happy55plus5, raconte Antonella Viero. Cinq est son chiffre favori et il a toujours dit en rigolant, qu’après avoir fêté son 55e anniversaire, il arrêterait de les fêter, ils ont donc pensé que 55+5 serait plus drôle que 60 ! Quand nous avons vu cela, il a adoré l’idée et a choisi de l’intégrer au titre du livre”.
Ce que le coffee table book assène à coups d’images évocatrices et de citations de créateurs, du staff ou de Renzo Rosso lui-même, c’est la caractère radical de cet homme de la Renaissance. S’il est occupé à superviser ses prestigieuses maisons de mode, il développe aussi une activité de décoration d’intérieur, est l’heureux propriétaire d’un vignoble fructueux, mène les actions de sa fondation Only The Brave à but non lucratif qui milite pour un mode de vie durable, chapeaute H-Farm, son incubateur de start-ups digitales et trouve le temps d’investir dans EcorNaturaSí, une entreprise d’agriculture biologique.
S’il y a bien une chose que toutes les marques regroupées sous le toit d’OTB ont en commun, c’est un esprit rebelle et une détermination à maintenir un point de vue à la fois unique et très personnel. Viktor Horsting et Rolf Snoeren de Viktor & Rolf ont abandonné les défilés de prêt-à-porter pour se consacrer exclusivement à l’arène de la haute couture, une démarche encouragée par Rosso. « Notre nature est fondamentalement rebelle, le fait de repousser les limites stimule notre créativité », explique le duo dans le livre. Et le choix d’inscrire John Galliano dans le sillage de la Maison Margiela en tant que directeur artistique a montré une nouvelle facette de Rosso. Celle d’un homme prêt à prendre des risques dès lors qu’il discerne un potentiel créatif qui en vaudrait le coup.
Maintenant que l’entrepreneur peut se targuer de sa capacité à habiller le monde, il cherche de nouveaux moyens pour l’héberger et la nourrir. Il a imaginé un grand nombre de pièces de design récompensées au Salon du Meuble de Milan. Là-bas, Diesel a allié ses compétences créatives au savoir-faire d’entreprises capables de construire des intérieurs de pointe afin d’en extraire des créations collaboratives qui ont propulsé l’activité vers de nouveaux sommets inattendus. « Je trouve que ce segment est particulièrement intéressant parce que les gens restent de plus en plus à la maison, explique Rosso. Aujourd’hui, vous pouvez travailler depuis chez vous, et tout peut vous y être directement livré. Les opportunités de rester à la maison se font donc de plus en plus nombreuses, et en conséquence cette activité devient de plus en plus importante. »
« J’aime la mode, je viens de la mode mais parfois, je trouve les gens de la mode un peu too much. »
Leur allure extérieure, c’est chose faite. Rosso veut maintenant dédier son énergie à rendre les intérieurs de ses clients tout aussi remarquables. Pour ce faire, il est revenu à ses racines. Né et élevé dans une ferme à Brugine, un petit village situé à la sortie de la ville de Padoue en Italie, l’entrepreneur investit à présent et de façon significative dans l’industrie de la nourriture biologique. C’est un domaine dans lequel il souhaite s’immiscer depuis plus de vingt ans. Il est aujourd’hui intimement convaincu que le monde est désormais prêt à manger sainement. « Je crois beaucoup en la pérennité de cette industrie et je souhaite voir mon entreprise se diriger de plus en plus dans cette direction », confirme Rosso.
Néanmoins, la nourriture saine n’est pas le seul attrait de Renzo pour l’entreprise d’agriculture écologique EcorNaturaSì. Ce sont les fermiers eux-mêmes qu’il estime. “J’aime vraiment discuter avec ces cultivateurs. J’aime la mode, je viens de la mode mais parfois, je trouve les gens de la mode un peu too much. C’est peut-être parce que j’ai 60 ans, je n’en sais rien, sept enfants, c’est beaucoup de responsabilités et j’ai envie de m’entourer de vrais gens”, explique Rosso. En réalité, il existe deux types de personnes dont Rosso veut s’entourer ; les authentiques, et les jeunes. Il croit profondément en le pouvoir de la jeunesse et en son esprit indépendant. Un esprit qui n’a pas pâti du fardeau de l’expérience ou du temps qui passe, parfois à l’origine d’une diminution du champ de vision. C’est pour cela qu’il soutient des récompenses de mode à l’instar du prix de l’ANDAM et c’est aussi la raison pour laquelle il a fondé en Italie le think tank H-Farm.
H-Farm, entré en bourse l’an passé, est le deuxième plus grand incubateur au monde. Rosso et son équipe reçoivent plus d’un millier de propositions chaque année de la part d’investisseurs désireux de rejoindre H-Farm. D’ordinaire, il finance sept ou huit start-ups chaque année et s’engage à les sponsoriser pour trois ans. Le dessein étant de trouver des entreprises qui pourront bénéficier de nouveaux concepts issus d’H-Farm et être capable de les allier entre eux afin que ce soit profitable aux deux entités.
« J’y vais et j’y passe la journée entière. Ça m’inspire tellement. Être autour d’eux est très stimulant. J’ai toujours aimé être entouré jeunes », raconte Renzo Rosso. Il admet aussi en riant que son équipe n’aime pas le savoir à H-Farm car à chaque fois qu’il en revient, il est pris de l’envie soudaine de changer l’intégralité du fonctionnement de sa société. Aujourd’hui, Rosso relève en famille le défi de la gestion d’une multinationale. Ses deux fils aînés, Stefano Rosso, PDG du groupe OTB et Andrea Rosso, directeur de la création des licences Diesel, épaulent leur père dans ses audacieuses prises de décisions commerciales. Le secret du succès de Rosso père réside dans sa capacité à aussi bien écouter que diriger. “Si je crois en quelque chose, 90% du temps, je peux convaincre les gens de le faire”, déclare-t-il de fait. Quant au futur d’OTB, les rumeurs qui courent autour de l’entrée en bourse prochaine de son business ne sont pas infondées. “Plus je vieillis et plus je pense qu’il va bientôt être temps pour l’entreprise d’entrer en bourse et d’en diviser les parts avec les enfants et les managers afin de concevoir le fonctionnement telle une communauté impliquée dans le groupe. L’entreprise pourrait entrer en bourse demain, les bonnes personnes sont là où il faut, mais ce sera peut-être plutôt dans cinq ans”, ajoute-t-il. En complément d’un sourire avant de filer à son prochain rendez vous. “J’ai encore beaucoup de progrès à faire”. Voir l'Interview entière dans le magazine Antidote disponible ici: Magazine Antidote : The Freedom Issue, disponible sur notre eshop Hier avait lieu la fameuse cérémonie des MTV Video music awards, l'occasion pour les célébrités d'outre Atlantique de défiler dans des tenues toujours plus recherchées. L'air est chaud dans les rues de Florence en ce mois de juin. Partout les touristes cherchent un peu d'ombre à proximité des palais du XVIème siècle et pourtant, par centaines, des hommes élégants se pavanent en plein soleil sur le parvis de la forteresse où se tient le salon annuel de la mode masculine "Pitti Uomo". Ils font ce que l'on appelle couramment la "roue", "make the peacock" disent nos camarades outre-atlantique: pareils aux paons, ces oiseaux très voyants qui paradent volontiers pour séduire leur partenaire ou écarter les rivaux. Soyons clair, Pitti Uomo malgré la présence cette année de Gosha Rubchinsky n'est pas un évènement "mode", intemporel il célèbre plutôt le style et la dolce vita. On y trouvera les tailleurs italiens les plus pointus et avec son lot de designers pointus une bonne mise en bouche avant la fashion week de milan. credits: JPMV, Phil OhIncontestablement le rendez vous du glamour, le festival de Cannes ne nous a pas déçu cette année. Smokings, robes de soirée, style riviera... Felipe Massa, Raphaël Nadal, Yohan Blake, Jean Todt, Jackie Chan…Autant de personnalités qui excellent dans leur sport de prédilection et qui font le prestige de la manufacture Richard Mille. Entre la recherche de complications extrêmes et l’utilisation de matériaux révolutionnaires, les montres Richard Mille ont su relever d’un cran le niveau d’excellence de la montre Suisse. Comment expliquer le succès de cette jeune manufacture aujourd’hui ? Le nouveau millénaire a vu la création de la manufacture par Richard Mille lui même, en 2001. Richard Mille est un grand passionné d’horlogerie et de sports mécaniques, comme sa carrière nous le dévoile. En effet, avant de créer sa propre marque, il dirigeait la branche horlogerie pour Mauboussin, ce qui lui a permis d’acquérir une expérience formidable pour fonder sa marque en 2001. Il choisit la commune des Breuleux en Suisse pour installer sa manufacture, et de cette nouvelle antre de la haute horlogerie sort en 2001 la RM-001, affichant un mouvement tourbillon, une réserve de marche, le tout dans un boitier en or blanc, renfermant en son cœur l’ADN de la marque : des matériaux de haute technicité. Si nous devions résumer Richard Mille en une phrase, ses montres rassemblent les matériaux les plus sophistiqués afin de repenser les complications classiques de haute horlogerie, dans un cadre architectural étonnant. Chaque détail a son importance, du cœur du mouvement à la finition des vis qui scellent le boitier des Richard Mille. La manufacture des Breuleux ne se contente pas de fabriquer des montres à complications, mais elle repense les complications afin de rendre le mouvement plus efficace et plus léger. La légèreté est un des défis les plus chers aux yeux de la manufacture qui essaye- et réussit brillamment- continuellement de façonner des montres d’une grande légèreté. Pour la première fois en 2004, Richard Mille tutoie les poids plumes avec la RM-006, qui devient alors la montre tourbillon la plus légère du monde. Depuis 2004, c’est un pas de géant qui a encore été parcouru. L’année 2010 marque la sortie de la RM-027 Tourbillon, qui pèse, hors bracelet, le poids stupéfiant de 18 grammes (à titre de comparaison la RM-006 pesait 42 grammes), et que Raphael Nadal ne sent même pas à son poignet lorsqu’il sert à 200 km/h. Mais les prouesses techniques ne s’arrêtent pas là. Mille pièces. C’est ce qui aura été nécessaire à la fabrication de la RM-039 Tourbillon, pensée pour les conditions les plus poussées de l’aviation moderne. Tout d’abord, toutes les échelles sont présentes pour calculer les vitesses, les consommations, les distances, et la température extérieure, cela dans toutes les unités possibles. La mesure de deux temps séparés est aussi possible avec la fonction « retour en vol » ainsi que le chronographe. Il s’agit donc d’une montre d’une extrême complication réservée en partie aux professionnels mais aussi aux individus désireux de posséder à leur poignet une pièce avant-gardiste. Pour poursuivre dans le domaine sportif, et l’automobile en particulier, on oublie souvent aujourd’hui que les pilotes de Rallye des années 1970 souffraient de contraintes physiques en raison de l’accélération et du nombre de « G » encaissés lors de ces poussées. Aujourd’hui, ces contraintes ont paradoxalement diminué avec l’évolution des technologies internes aux voitures de compétition. Dans cet esprit, Richard Mille a conçu la RM-036 dite « Jean Todt », avec un capteur de « G » à son bord. Son utilisation est simple, imaginons un freinage très puissant, l’aiguille fait son chemin et s’arrête dans la zone verte, ce qui signifie que la décélération est sans danger, ou dans la zone rouge, ce qui signifie que le freinage aurait dû être mieux dosé. Les matières utilisées relèvent aussi de prouesses en terme de recherche de résistance et de légèreté. Outre le Titane grade 5 utilisé pour de nombreux modèles de la manufacture, Richard Mille s’aventure dans des terrains très novateurs avec la RM-27-02 par exemple. Le boitier est réalisé à partir d’une combinaison, entre d’une part du carbone NTPT®, matériau utilisé pour la construction aéronautique et pour la formule 1, et d’autre part de quartz TPT®, assemblé en couche de centaines de filaments. Ces deux matières sont associées pour former un tout nouveau type de boitier d’une résistance et d’une efficacité extrême. Richard Mille marquera donc durablement la façon de concevoir des montres, et le plus impressionnant réside dans la force et la pérennité du modèle de Richard Mille, qui contrairement à d’autres jeunes marques a su se hisser sur les plus hauts sommets jurassiens. Nicolas Amsellem Le bomber en soie fait son grand retour. D'abord porté par les GI's postés en Asie durant la seconde guerre mondiale en guise de souvenir, il a peu à peu fait son retour notamment dans les années 80. C'est en 2011 dans Drive qu'on le voit renaitre de ses cendres sur les épaules d'un Ryan Gosling médusant. Le blouson des rock Stars se porte aujourd'hui sans difficultés avec une chemise ou un t-shirt mais surtout avec nonchalance. La preuve en images: Quel modèle se procurer? (le mieux restant le vintage)
Même si le temps qui file est synonyme de vieillissement et de beaux moments qui prennent fin comme écrivait Charles Baudelaire dans L’Horloge : « Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois, Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde ! », le temps possède aussi sa propre poésie, notamment visible dans les complications horlogères d’aujourd’hui et d’hier, qui nous extraient d’un quotidien trop plat et nous fait voyager, au-delà des frontières terrestres. Le but des plus prestigieuses manufactures horlogères est de nous faire vivre une expérience unique et presque intime avec une de leur pièce au poignet. Afficher l’heure devient banal, qui rêve possiblement à la simple vue de l’heure ? L’homme désire voir du mouvement, un cœur qui bat, le mouvement des étoiles, l’heure solaire, les phases de la Lune ! Et si possible avec une montre travaillée par un artisan avec des motifs uniques réalisés à la main, ou encore une montre composée des matériaux les plus rares et porteurs de sens. C’est intrépide et fougueux, animé par le mimétisme et la reproduction des mouvements astronomiques des astres et des étoiles dans leur plus grande précision, que l’homme cherche à en dompter l’âme au travers de mécanismes toujours plus minutieux. Les phases de la Lune font partie de ces recherches et des complications poétiques. Il s’agit d’afficher dans une petite fenêtre sur la montre si la lune nous dévoile son premier quartier, son croissant ou encore si ce soir exceptionnellement elle se démasque complètement. On appelle la mesure la plus précise des phases Lune : « astronomique », celle-ci aura la qualité de vous indiquer 122 ans durant et avec une précision déroutante les phases lunaires. Pour demeurer encore parmi les étoiles, qu’il serait plaisant d’entendre au détour d’une rue « Mon amour, rendez-vous Parc Monceau à 16h00 heure solaire », ainsi les deux amoureux sont les seuls et uniques personnes à connaître l’heure exacte de leur rendez-vous, en dehors d’une société fondée sur l’heure terrestre, quel voyage ! L’heure solaire, la « véritable » heure, basée sur la position du soleil dans le ciel, est ignorée par le temps « moyen » affiché sur nos montres. Il faut ainsi introduire une équation du temps mécanique au sein du mouvement de la montre qui donne avec une extrême précision la différence entre le temps solaire et le temps moyen, variant de moins 16 minutes à plus 14 minutes. Restons un temps supplémentaire dans le vaste univers. La nuit vient juste de tomber. Vous cheminez dans les rues de Paris ou vous vous trouvez dans votre bureau, penché sur un dossier contraignant. Mais au poignet vous admirez à tout moment la configuration exacte du ciel nocturne dans l’hémisphère nord, ainsi que le mouvements des étoiles et de la lune, « sa face et son profil » comme dirait un de nos poètes romantiques. Vous pourrez exclusivement jouir de ce privilège grâce à la Patek Philippe Celestial. Mais la poésie peut aussi passer par le pinceau d’un artisan hors pair, qui peut peindre sur un cadran en email des figures d’inspirations géométriques ou animales. On peut penser aux créations exceptionnelles de Vacheron Constantin au travers de sa collection « Métiers d’art », grâce notamment à des « maîtres » graveurs, émailleurs, sertisseurs, etc. Il est donc possible à tout moment de s’échapper à travers une petite œuvre d’art unique au poignet. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas s’offrir un souffle lunaire, ou encore un frisson du Titanic ? C’est ce que propose Romain Jerome au travers de ses créations “DNA“, comme avec la “Moon DNA“ qui, en plus d’un alliage créé à partir de véritables pièces de la navette Apollo 11, contient un petit échantillon de poudre lunaire. La “Titanic DNA“, elle, contient un alliage composé à partir de réelles pièces du Titanic tirées de l’épave même, et en grande partie de métal chantier naval Harland & Wolff à Belfast, d’où est sorti le Titanic. Votre garde temps est évidemment fourni avec un certificat d’authenticité des matériaux rares dont elle est composée. La poésie horlogère est donc toujours un objectif des grandes manufactures, et elle nous fait voyager toujours plus loin, avec une beauté sans précédent. Ce voyage est accessible à chacun tout au long de la vie, alors jouissons de ce plaisir avant qu’il soit trop tard, avant que la clepsydre se vide. Nicolas Amsellem Ces mots résonnent encore dans les esprits de plusieurs générations: “Houston, we’ve had a problem“ prononcés un 14 avril 1970 par Jack Swigert, un des Trois membres de l’équipage de la mission Apollo XIII. La mission avait pour objectifs de ramasser quelques roches lunaires et mener des expériences à la surface de la Lune, mais l’explosion d’un des réservoirs d’oxygène compromet largement la mission : le demi-tour étant impossible, il faut utiliser l’attraction gravitationnelle de la Lune afin d’en faire le tour. C’est alors que la Omega Speedmaster a joué un rôle crucial pour le retour de l’équipage sur la terre. 1962. Une date clé pour la toute première Omega dans l’espace, portée par Wally Schirra, un des sept astronautes retenu pour le projet “Mercury“, pendant un temps de neuf heures et treize minutes, achevant ainsi le plus long moment passé dans l’espace pour un américain. Sept ans plus tard, un 20 juillet 1969, sonne la première apparition de la future icône Speedmaster sur la lune, au dessus de la combinaison d’Edwin “Buzz“ Aldrin pour le premier alunissage de l’histoire de l’humanité. C’est donc, avec au poignet sa Oméga Speedmaster, que Aldrin prononcera : “ That's one small step for man, one giant leap for mankind“. Auparavant, en 1965, la NASA homologue la “Moonwatch“ pour toutes les missions habitées, après une batterie de tests au cours desquels seule la Speedmaster sort vainqueur. Que des succès, donc. Mais revenons à notre mois d’avril 1970, juste au moment de l’explosion d’un réservoir d’oxygène. La tension est à son comble dans la navette. Et plus de 300.000 kilomètres à parcourir pour rentrer. Mais les trois hommes sont préparés à toute éventualité, à toute catastrophe. L’équipage commence donc à couper une grande partie des dispositifs électriques pour conserver de l’énergie nécessaire pour la rentrée en atmosphère. Les trois membres d’équipage eurent également l’idée de se réfugier directement dans le module lunaire “Aquarius“, qui leur fournit encore assez d’énergie et d’oxygène afin de survivre sur le voyage retour, en emportant avec eux le nécessaire, dont la Speedmaster. En effet, le petit module avait des moteurs assez puissants pour permettre la manœuvre de retour dans l’atmosphère terrestre. Comment envisager ce retour ? Il nécessite plusieurs corrections en chemin à l’aide de petites mises à feu, tout en chronométrant de manière très précise les différentes poussées, afin de s’assurer qu’il reste du carburant pour les opérations décisives. Mais pour la dernière manœuvre, la précision est nécessaire à la seconde près, et Houston leur rappelle qu’exactement quatorze secondes sont nécessaires pour rejoindre l’atmosphère. La Speedmaster chronométra alors avec précision ce laps de temps et fut d’une nécessité vitale pour le retour de l’équipage. Le module lunaire tombera plus tard dans le Pacifique Sud, non loin des bateaux partis à sa recherche. C’est alors que sur Terre, le directeur de vol de la mission Apollo XIII, Gene Kranz, allume son cigare, peu de temps après avoir prononcé ces célèbres mots : “Failure is not an option“. La Speedmaster fera ses adieux à son amie la Lune le 14 décembre 1972, date à laquelle Eugene Cernan dit “Gene“ a marché le plus longtemps sur l’astre lunaire, totalisant sur trois sorties plus de 37 kilomètres de marche, et devenant en même temps le dernier homme à fouler de ses pas le sol du satellite. Mais outre ces sorties exceptionnelles sur la Lune, ayant bâti la renommée actuelle de la Speedmaster, celle-ci est souvent portée dans de plus « simples » missions de vol en espace, ou de séjour en station spatiale. On se souvient notamment, en juillet 1975, de cette poignée de main célèbre entre un membre d’équipage de la capsule spatiale Soyouz, et un membre de la navette Américaine Apollo XVIII, lors de l’amarrage des deux structures. On comprend donc au travers de cette fabuleuse histoire entre l’agence spatiale américaine et la manufacture Omega, tout l’héritage qui nous parvient aujourd’hui, au travers de collections multiples, avec des montres aussi bien à quartz, comme la Speedmaster Skywalker X-33, qui équipe des missions actuelles, et mécaniques comme la mythique Speedmaster Professional. A quand donc, le prochain grand voyage de la Speedmaster dans l’espace ? Un voyage habité était prévu pour 2020 par le programme constellation américain, mais celui-ci a été abandonné en 2011 par le président Obama. Le prochain voyage habité sur la Lune pourrait très certainement provenir d’Asie et en particulier de la Chine qui s’y intéresse de très près, au travers de ses missions Chang’e, la dernière en date remontant à décembre 2013, mais la probabilité de voir une Speedmaster sur le poignet d’un astronaute chinois, elle, reste très faible. Le monde de la mode est petit et n'aime pas les turbulences, pourtant 2015 fut une année forte en sensations. Nous vous avons compilé avec l'aide de Highsnobiety les tendances qui se profilent et qui dessinerons 2016 et 2017. Le streetwear, longtemps méprisé donne aujourd'hui le tempo. Les temps ont changé et les sneakers rares se disputent pour des sommes supérieures à des biens de luxe. Kanye West est sans doute la pierre angulaire de ce tournant avec ses nombreuses collaborations avec Louis Vuitton ou Adidas. Les tendances principales peuvent se résumer en trois mots: minimalisme, grunge et customisation. minimalisme dans la couleur et dans la production (Common Project, AMI ou APC). Grunge comme le retour indéniable des années 90 à travers des labels tels que Gosha Rubchinskiy, Fear of God ou Palace. Sans oublier la customisation qui semble peu à peu prendre le dessus et deviendra sans doute une tendance générale dans quelques années.
eLe retour des Chelsea Boots :
Toutes les tendances finissent par s'estomper, il en est de même pour celle de la sneakers. Le streetwear a donc décidé de s'emparer de l'un des classique du vestiaire rock à savoir la chelsea boot, le modèle proposé par Saint Laurent faisant figure de proue. Le daim est obligatoire, la semelle est rigide ou en gomme. On les voit surtout portées avec des jeans destroy, arrachés, déchirés près du corps mais pas trop ou avec un jeans biker. Aux origines de la tendence on trouve évidemment les groupes de rocks des années 80, mais on doit le retour de la tendance aux rappeurs Asap Rocky et Kanye west. Ces derniers étant souvent aperçus avec les Bottega Veneta (adoptées lors mythique shooting accordé à GQ).
Le sportswear :
Après plusieurs tentatives de retour, le sportswear semblait avoir été déclaré mort: 2015 a prouvé le contraire avec le retour de marques que l’on pensait ne plus exister que dans les livres d’histoire. Le retour en force des années 90 explique en partie le phénomène,ainsi des marques iconiques comme Umbro, Champion ou Fila sont réapparus au devant de la scène. Cependant, personne ne peut le nier, les années 90 furent un désastre stylistique et ce retour ne sera sans doute que temporel et ces marques retournerons sous terre aussi vite qu’elles en sont sortis
Le cuir naturel :
En 2013, la petite marque Japonaise Hender Scheme lançait une série de chaussures en cuir naturel aux formes inspirées des modèles les plus iconiques de la sneakers (Jordans, Vans…). Les créations de Ryo Kashiwazaki avaient alors fait grand bruit dans la blogosphère avant de se faire remarquer par les grands noms. Car en 2015, pour ne citer qu’eux, Jordan, Nike, Adidas ou encore Vans lançaient des modèles en cuir naturel aux couleurs pâles parfaitement dans l'atmosphère du moment. Etant donné le prix de ces sneakers (plus du double du prix normal), la tendance s’estompera sans doute dans les années à venir.
Les tissus sont lavés, relavés et déstructurés :
Lorsque Kanye West dévoila sa première collection Yeezy en fevrier dernier, le monde de la mode applaudissait unanimement le nouveau venu. Rien d’étonnant quand on connaît l’influance de ce dernier :tout ce qu'il touche devient naturellement hype à des niveaux qui virent à l’obscénité. Au cœur des collections YEEZY SEASON 1 et 2, on retiendra les tissus froissés, déchirés, le tout dans les tons pales qui donnent l’impression que les vêtements ont perdus leurs formes et leurs couleurs à force de lavages. La tendance séduit puisque des marques comme COS ou Fear of God s'en sont largement inspirés dans leurs dernières collections.
Le look grunge:
En 2015, la mode est tombée amoureuse des années 90 et donc du look grunge. Indiscocialble de l’époque Kurt Cobain, les Jeans arrachés au possible font donc logiquement leur réapparition. On a vu les jeans destrucutrés combinés avec des vestes en flannel ou en cuir, un look qui n’aurait pas déplu aux membres de nirvana. A ces pièces sont superposées des t-shirts de groupes mythiques que n'ont surement jamais écoutés ceux qui les portent. Alors que le look Rock 90’s sera à tout jamais symbole d’une époque, il faut admettre que l’on ne s’attendait pas à voir les stars du rap comme Travis Scott ou Playboy Carti (le protégé de Iann Connor autoproclamé « King of Youth ») se l’approprier.
L’invasion du Pin:
A l’heure de l’ultra-personnalisation le pin est roi. C’est certainement la dernière chose que vous remarquez dans la tenue de quelqu’un mais les détails ont leur importance. Les slogans sur les t-shirt étant devenus has been, il faut être plus discret pour se faire remarquer et le pin semble être devenu l’option de choix. Les pins sont généralement peu chers, ce qui vous permet de customiser votre tenue à moindre coût. Cependant il faudra compter jusqu’à 300€ pour un pin Dior ou Saint Laurent.
Le look « kaira » ou « grime » a envahi les défilés :
“I used to wear Gucci, I put it all in the bin ‘cos that’s not me,” criait haut et fort à la manière d’un slogan Skepta dans le fabuleux « that’s not me » en 2014. Il revendique son héritage, celui de la banlieue de Londres où les Air Max 90 furent portées bien avant leur appropriation par la hype. Plus inattendu le survêtement est également devenu tendance: vous avez pu remarqué que cet uniforme autrefois banni se fait de plus en plus fréquent dans les beaux quartiers et jusqu’aux clubs les plus pointus. Stone Island est devenue le symbole de ce mouvement poussant le streetwear dans les contrés de l’ultra-luxe (compter 2000€ pour un k-way the stone Island).
Le look skater :
« Supreme is my Louis Vuitton » affirmait Virgil Abloh, mais a-t-on oublié que les marques Supreme, Palace Thrasher et autres sont avant tout dédiées au skateboard? Si ces marques connaissent et connaitrons un grand succès c’est aussi et surtout parce que leurs produits sont rares: les prix du marché primaires sont assez faibles mais la demande si forte que le marché secondaire a explosé (si un T-shirt est vendu 50€ en moyenne il peut être revendu pour 200€). Mélangées à des pièces plus casuals chics ou grunge, les nombreuses collaborations de Supreme et Palace vous scierons parfaitement. « Le temps politique est un temps différent de celui que nous vivons dans le quotidien » écrit Vaclav Havel dans Méditations d’été, et même si cette phrase nous inspire et peut nous faire y adhérer, les gardes temps des Politiques ne sont pas si différents de ceux que nous voyons au quotidien, sauf exception. Après réflexion, les hommes politiques aussi ont le droit de s’intéresser à ce magnifique monde qu’est l’horlogerie, à des degrés différents certes car le temps qu’ils peuvent y allouer leur échappe, mais ils ne manquent pas d’afficher de temps à autres de jolies pièces. Mais par où commencer ? Il serait fort agréable, en introduction, d’opérer un bond de près de 500 ans en arrière, et de parler des attraits pour l’horlogerie des Rois de France. Déjà aux prémices de la miniaturisation de l’horlogerie, le Roi François Ier, en 1518, débourse une petite fortune pour réaliser deux montres se trouvant sur ses dagues. Trois cent ans plus tard, le Roi Louis XVI, nous dit-on passionné de toutes les curiosités possibles, mécaniques en particulier -donc de l’horlogerie- possède plusieurs pendules astronomiques et autres pendules révolutionnaires. Mais il faut ici s’arrêter un moment sur sa femme, Marie-Antoinette. Cette dernière était amoureuse de la jeune marque Breguet (créée en 1775), et avant sa mort en 1793, avait commandé par le biais d’un de ses officiers de garde une pièce spéciale qui devait contenir ce qui se faisait de mieux et de plus ingénieux à l’époque. La montre fut achevée plusieurs années après, et Abraham-Louis Breguet, par respect pour feu sa Reine, la conserva en lieu sûr. Dérobée en 1983 au musée de Jérusalem, ce n’est qu‘en 2007 que Breguet a sorti une pièce unique semblable à la pièce évaporée. Pendant ces monarchies, il existait un horloger attitré du Roi. Mais aujourd’hui, certains chefs d’Etat ont pris le relai sur ces horlogers du Roi et connaissent à merveille ce monde, ou au moins s’y intéressent un minimum. Commençons par notre chère patrie. En 1958, Fred Lip offre au Général De Gaulle une montre éponyme en or, il dira : « Fred Lip, grâce à qui je mesure les heures qui me sont comptées », et depuis ce temps, Lip rend toujours hommage au Général De Gaulle avec ce modèle emblématique. Jusque Nicolas Sarkozy étonnement, nos présidents Français ne se sont pas tant intéressés à l’horlogerie. « Si à cinquante ans on a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie » disait Jacques Séguéla lors du scandale de la Rolex du président, et oui notre ex-président aime l’horlogerie, et les modèles emblématiques des maisons horlogères en particulier. Chez Rolex, les mythiques Daytona et Oyster ; chez Breitling la légendaire Navitimer ; chez Patek Philippe, une montre grande complication ; chez Breguet la montre musicale Réveil du Tsar, et pour finir cette belle liste, une Girard-Perregaux à équation du temps (affiche la différence, positive ou négative, entre le temps solaire « vrai » naturel, et le temps solaire de nos sociétés). Bel échantillon, Nicolas. François Hollande et sa Swatch n’inspirent guère. Mais son voisin de l’Est, Vladimir Poutine, le surpasse largement. En effet, le chef d’Etat Russe possède une vaste collection et semble réellement amateur de belles réalisations horlogères. Passons les Rolex, Blancpain, Patek Philippe, la dernière acquisition de Vladimir Poutine n’est ni plus ni moins que la montre Tourbograph de Lange & Söhne à près de 450.000 euros. Mais quand il est question pour le chef d’Etat Russe de se rendre à des réunions où il doit se montrer solidaire de son peuple, il opte pour sa Blancpain Aqualung, vraisemblablement la plus « petite » pièce de sa collection. Ainsi, pas de place dans une éventuelle nouvelle « Guerre Froide horlogère » pour Barack Obama. En effet le président Américain s’est vu offrir par la manufacture Vulcain, comme tous les présidents Américains, une montre réveil (le réveil des présidents) Cricket, nominative. Cependant, il préfère porter la montre qui lui a été offerte par ses gardes du corps pour ses quarante ans, une montre chronographe Jorg Gray noire. Mais dans l’histoire des présidents Américains, d’autres grandes manufactures se sont taillées autrefois une part de choix. En 1953 déjà, une Cricket de Vulcain avait été offerte, et portée par Harry Truman, ce qui lui vaudra son nom de “president’s watch“. Son successeur, Dwight David Eisenhower a porté un moment la Vulcain, mais s’est vite tournée vers une Rolex Datejust en or 18k, qu’il portera partout, en particulier sur cette célèbre couverture du magazine Life. Peu de temps avant sa mort, il offre la montre à un homme qu’il portait haut dans son estime, son majordome John Moaney. Celui-ci la revendra quelques années plus tard à un grand collectionneur, qui plusieurs années après vendra toute sa collection dont la fameuse Rolex, pour qu’enfin celle-ci atterrisse en vente aux enchères en 2014, avant d’en être retirée suite aux plaintes de son prix de départ qui se voulait trop élevé pour une montre dont certaines pièces n’étaient pas d’origine. John Kennedy, son successeur, adorait porter sa president’s watch, jusqu’au jour où la belle Marilyn lui fit cadeau d’une Rolex Day-Date gravée : “Jack, with love as always from Marilyn“. La Rolex “president“ existe alors bel et bien, et fait donc référence au modèle Day-Date si souvent apprécié par les présidents Américains. La publicité de 1966 avec le fameux téléphone rouge fait référence à la montre du président Lyndon Johnson. Ainsi naitra le très fameux modèle de bracelet « Président ». Echappons-nous un instant de nos contrées occidentales pour nous intéresser à d’autres zones géographiques du globe où des chefs d’Etat, dans le présent ou le passé, ont eu un goût appuyé pour l’horlogerie. Mao Zedong a possédé deux Rolex Datejust en or massif, mais leur particularité, en accord total avec l’esprit du régime : avoir une date avec des caractères chinois, chose plutôt rare à l’époque. Il sera plutôt rare dans le futur de trouver Xi Jinping, instigateur de nouvelles politiques anti-corruption, avec d’aussi précieuses montres arborées au poignet. Dix ans après la proclamation par Mao de la république populaire de Chine, à Cuba, le 1er janvier 1959 pour être précis, Fidel Castro renverse Batista. Avec au poignet sa Rolex Submariner. Quel paradoxe que d’observer Fidel dans le rôle d’amoureux de Rolex : une réaction aux Rolex des présidents Américains, peut-être ? Il possède plusieurs Rolex Gmt-Master, une Rolex Submariner et une Rolex Day-Date qu’il porte souvent ensemble sur le même poignet, et une Rolex Datejust : quelle forme pure de communisme ! Son camarade Ernesto Guevara qui rejoindra son projet révolutionnaire ne déteste pas non plus la marque à la couronne : il ne quitte jamais sa Rolex Gmt-Master « Espresso », de la couleur de sa lunette d’un noir profond. Pour finir sur une anecdote amusante, qu’est ce qui pourrait rapprocher Jean-Paul II et le Dalaï Lama, au delà du simple fait que tous deux étaient des hommes ayant œuvré pour la paix dans le monde, et deux « chefs d’Etat » pour ainsi dire ? Leur Rolex Datejust or et acier peut-être… Nicolas Amsellem Quand on songe au joyau de la couronne Britannique, on pense immédiatement aux (anciennes) Indes Britanniques, cœur de la construction impériale dès la seconde moitié du XIXe siècle, sous l’égide de la Reine Victoria. Mais il faut aussi songer à un tout autre Joyau, pensé et conçu en ce même lieu : la Jaeger LeCoultre Reverso. Retour en 1930 en Inde Britannique. Le bruit sourd des sabots résonne sur le gazon d’un terrain de polo, arrachant du sol des lambeaux de terre, quand soudain un son de verre cassé se fait entendre : la balle ou le maillet auraient-ils, par mégarde, détruit le verre d’une montre ? C’est ainsi que l’on pourrait imaginer la naissance de la Reverso. En effet, en 1930, l’Inde reçoit la visite de César de Trey, homme d’affaire suisse réputé dans le monde horloger de l’époque, et très proche ami de Jacques-David LeCoultre. Lors d’un match de polo imaginé quelques lignes plus haut, un joueur de polo, au fait de la visite de Trey, s’en va à sa rencontre et lui présente, non sans tristesse, le verre brisé de sa montre. Connaissant l’homme comme une pointure dans l’horlogerie, il le met alors au défi de créer une montre qui pourrait résister, par quelque moyen que ce soit, à un match de polo. Ce défi n’échappe pas à César de Trey qui s’empresse, une fois de retour en Suisse, de se rendre chez son bon ami Jacques-David LeCoultre, en lequel il repose sa pleine confiance, afin de lui présenter un projet horloger : la LeCoultre Reverso est née. Et si on précise « LeCoultre », c’est pour signifier que la maison ne porte pas encore le nom de Jaeger-LeCoultre, seulement visible après 1937, date effective de la fusion des deux maisons, afin d’officialiser leur collaboration de longue date. Mais alors, en quoi consiste la Reverso ? Pour répondre au problème des joueurs de polo, la montre, rectangulaire, peut voir coulisser son boitier à 180 degrés afin de protéger le verre et laisser apparaître le dos de la montre en métal, résistant aux chocs de ce sport, si couteux en verres de montres. D’aspect, la Reverso synthétise à merveille le style Art Déco, en jouant avec les formes fondamentales et universelles, la simplicité et la facilité de lecture de l’heure. Du côté mouvement, la Reverso est équipé d’un calibre mécanique LeCoultre 410 à remontage manuel très simple fondé sur la collaboration des maisons Jaeger et LeCoultre. J’aimerais ajouter que ce cadran qui coulisse et se protège est une invention assez poétique : en effet quel plaisir aujourd’hui pour l’homme ou la femme débordé que de s’extraire quelques instants du monde, sans notion de temps. La Reverso, c’est aussi une merveilleuse histoire d’évolution. En effet, les modèles de Reverso se sont succédés et présentent chacun des particularités, tout en conservant l’ADN du modèle de 1931. C’est la tout le charme et le talent de cette pièce exceptionnelle, qui semble éternelle. Dans les années 1930 déjà, les clients Jaeger LeCoultre pouvaient choisir une couleur pour le cadran de leur Reverso, parmi plus de 10 couleurs. De la même manière, ils peuvent graver ou faire peindre le dos de leur Reverso, de toutes les manières possibles, de la plus simple gravure d’initiales au plus beau portrait. On pense par exemple à cette très mystérieuse Reverso avec le dos emmaillé peint d’un portrait d’une Reine Indienne, une Maharani, dont on ne connaît pas l’identité. Une première vraie nouveauté apparait en 1984, année durant laquelle est introduit le nouveau boitier de la Reverso, plus complexe certes mais qui apporte plus de confort à l’utilisateur, une étanchéité sûre, et affine le basculement de la montre. Mais la révolution commence réellement en 1991, pour le soixantième anniversaire de cette pièce : la Reverso commence à accueillir des complications. Il est nécessaire de s’arrêter un moment sur ce nouveau virage pris par la Reverso. Cette montre anniversaire présente un plus grand boitier dans un or rose qui l’habile à merveille, mais elle présente aussi de nouvelles complications pour une Reverso. En premier l’indication de la réserve de marche et la date affichée à l’aide d’une aiguille, ensemble sur le même cadran. Chronologiquement, dès 1993, cette Reverso se voit embellie d’un tourbillon, mécanisme d’une précision redoutable, en 1994 d’une répétition minute, en 1996 un chronographe rétrograde, en 1998 d’un second fuseau horaire sur le dos de la montre, et en 2000 un quantième perpétuel pour accueillir le nouveau millénaire. Certes, la Reverso se complique pour le plaisir de nos yeux et pour repousser toujours les limites de l’art horloger, mais le joueur de polo, lui, pleure à chaudes larmes. Pourquoi ? Sa Reverso possède à présent deux cadrans indiquant des choses différentes mais deux cadrans tout de même. Fragiles cadrans. Mais le temps du polo semble déjà loin, et loin de l’or rose, la Reverso se pavane même de platine et arbore un mouvement squelette des plus réussis, tout cela en 2001 avec la Reverso platinium number one, ensuite plus de squelette mais un tourbillon dans un boitier platine, et enfin en 2004, cumul des complications : un tourbillon dans un mouvement squelette ! Mais déjà le 70ème anniversaire est passé et la taille du boitier s’est agrandie et un double barillet permet une réserve de marche de 8 jours, impérative pour laisser s’exprimer les complications le plus longtemps possible. Nous parlions d’évolution il y a quelques instants. La dernière pierre de l’Everest est franchie en 2006 avec une Reverso à triptyque : le temps civil d’un côté, le temps sidéral de l’autre et sur le fond le temps perpétuel, la poésie des étoiles ne s’arrêtent décidemment jamais. Et le joueur de polo ne s’arrête pas de pleurer. Et si l’Everest avait pu compter en son sommet quelques mètres supplémentaires, ils auraient été franchis en 2008 avec la Reverso gyrotourbillon, tourbillon qui n’évolue pas dans une cage mais deux, donnant lui offrant ainsi une double rotation, tridimensionnelle en quelque sorte. Enfin, et en conclusion, pour les 80 ans de la marque, le sourire est rendu au joueur de polo avec la Reverso Tribute to 1931, qui présente un style très simple et très épuré, rappelant non sans nostalgie tout le chemin parcouru par cette montre, toujours aussi appréciée des collectionneurs, et aussi convoitée par ceux qui ne la possèdent pas…encore. Nicolas Amsellem « He could not just wear a watch. It had to be a Rolex » écrit Ian Fleming dans son premier James Bond –Casino Royale- en 1953. L’écrivain, aussi ancien officier du renseignement naval ne quitte jamais sa Rolex Explorer, et les montres Rolex ne quittent jamais ses personnages de roman. Mais entre les romans et les films, les montres diffèrent bien souvent, la preuve par un retour sur les péripéties de notre agent anglais préféré. Au commencement était la Rolex. Présente dans les premiers films de James Bond, elle ne quitte pas le poignet des protagonistes, pour la simple et bonne raison que Ian Flemming est consulté pour les tournages, présent principalement aux côtés de Sean Connery, avant de mourir en 1964. Mais avant ce chapitre Sean Connery, un acteur a interprété le rôle de l’agent Anglais, il s’agit de Barry Nelson. Barry jouera effectivement dans la première version de Casino Royale en 1954. Toujours pas de Rolex à l’horizon. C’est Sean Connery le premier qui affichera fièrement la marque à la couronne dans Dr. No (1962), en portant une Rolex Submariner, ainsi que dans From Russia With Love (1963) et Goldfinger (1964). Mais la mort de Ian Fleming semble marquer une rupture dans ce cycle Rolex, puisque dans son film Thunderball (1965), Sean porte surtout une Breitling Top-Time, en plus de sa Submariner. Malheureusement, on ne peut clairement identifier et connaître les montres portées par James dans les deux derniers films de Sean Connery You Only Live Twice (1967) et Diamonds Are Forever (1971). Mais depuis 1968 déjà, Sean Connery se lasse de jouer James Bond au cinéma, et laisse donc sa place (malgré sa dernière apparition en 1971) au talentueux George Lazenby. C’est George Lazenby, qui, le premier, arborera non pas une mais deux Rolex dans son film On Her Majesty’s Secret Services (1969), à savoir la mythique Rolex Submariner et une tout aussi prestigieuse Rolex Pre-Daytona. Il avait acheté la première avant son audition pour jouer James Bond, afin de mettre toutes les chances de son côté, avec brio. A l’origine on lui avait proposé un contrat pour jouer sept films de James Bond, offre qu’il avait décliné. Il ne jouera donc que dans un seul chapitre de la saga. La lassitude de Sean Connery pour les aventures de James Bond pousse les réalisateurs à rechercher une nouvelle personnalité pour interpréter le rôle avec talent. Au même moment, Roger Moore joue dans la série télévisée à succès The Saint, où il endosse le rôle d’un Robin des bois des temps moderne, mélange à la fois de détective et de justicier, une aubaine pour les réalisateurs qui le contactent alors pour le premier film qu’il jouera en tant que James Bond, Live and Let die (1973). Pendant la plus grande partie du film, on peut apercevoir une Rolex Submariner au poignet de l’acteur. Mais grand changement cette fois, une montre à affichage LED (très rare à l’époque) fait son apparition : il s’agit d’une Hamilton Pulsar. Heureusement, Roger Moore fait encore honneur à son maître spirituel Ian Fleming en portant une Rolex Submariner pour affronter l’homme au pistolet d’or en 1974. Il lui sera fidèle une dernière fois en 1977 dans The Spy Who Loved me, en arborant une Rolex GMT Master “Coke“ (provenant de la couleur rouge Coca-Cola présente sur la moitié de la lunette). En effet, le tournant est visible à partir de 1979 dans Moonraker, puis par la suite dans For Your Eyes Only (1981), Octopussy (1983) et A View To Kill (1985), où Roger Moore porte des montres Seiko à Quartz, ce qui concorde chronologiquement avec la crise dans le milieu horloger mondial provoquée par l’arrivée du mouvement à quartz japonais, qui détrône les mouvements mécaniques. On ne peut toutefois pas en vouloir à Roger Moore, car il porte quotidiennement des montres Rolex, marque qu’il apprécie énormément. C’est Timothy Dalton qui lui succède pour interpréter l’agent anglais dès 1987 dans The Living Daylights. Mais il arbore une autre marque, qui fait sa première apparition dans un James Bond : la Tag Heuer diver’s watch avec un fond crème et une finition PVD noire pour rendre à James toute sa puissance, ainsi qu’une Tag Heuer de plongée, ressemblant en tout point à la Rolex Submariner. Mais l’aventure Rolex ne s’arrête pas là car lorsqu’il interprète Bond en 1989 dans License To Kill, la Rolex Submariner apparaît de nouveau fièrement à son poignet. On sait aussi que l’acteur portait cette montre quotidiennement. Décidément, l’amour des acteurs de Bond pour la Submariner est éternel. Soudain, c’est le drame. Ian Fleming s’est retourné dans sa tombe en voyant que le nouvel interprète de l’espion, Pierce Brosnan, est un abonné d’Omega. Mais non par hasard. En effet, il semble qu’Omega ait officiellement payé un prix élevé pour faire de sa marque le choix exclusif de James Bond. Pourquoi Rolex n’a t-elle pas fait de même ? On dit que Rolex croyait au prestige de ses montres et que payer pour les porter ne véhiculait pas une bonne image de la marque. En tout état de cause, lors de sa première apparition en 1995 dans Goldeneye, Pierce Brosnan arbore une Omega Seamaster 300M à quartz, ce qui a fait augmenter de manière exponentielle les ventes de la manufacture au même moment. En dehors des tournages, Pierce Brosnan réalise de nombreuses campagnes publicitaires pour Omega et Ian Fleming se retourne une seconde fois dans sa tombe. Maigres différences en 1997 dans Tomorrow Never Dies, en 1999 dans The World Is Not Enough, et en 2002 dans Die Another Day, car James porte la même Omega Seamaster mais la version automatique cette fois ! Différence primordiale ! Quelle tristesse à l’annonce de Pierce Brosnan de quitter son rôle de James Bond, pour jouer dans des grands films tels que L’affaire Thomas Crown. C’est alors le grand Daniel Craig qui prend la relève, et quelle relève difficile à assumer après le passage de Pierce Brosnan ! Justement, dans l’héritage de celui-ci Daniel Craig porte la même Omega Seamaster à fond bleu en 2006 dans Casino Royale, mais nouveauté cette fois, on voit apparaître sur l’écran la nouvelle Omega Seamaster Planet Ocean. Omega est donc bien ancrée dans le paysage de James Bond. La preuve en est que, en 2008 dans Quantum of Solace, Oméga créée deux nouvelles pièces à savoir une Planet Ocean spécialement conçue pour le film, et la nouvelle Seamaster 300M noire. Dans l’avant dernier opus, Daniel porte aussi une Omega Planet Ocean. Enfin dans le dernier épisode de la saga, Spectre, sorti cette année, James porte une édition limitée Omega Seamaster 300, sur un bracelet Nato à rayures grises et noires, qui lui est d’un grand secours encore une fois. Le meilleur pour la fin : Daniel Craig est un amoureux de Rolex. En effet, lors de ses apparitions hors promotions cinématographiques, Daniel porte plusieurs Rolex différentes. Il possède en effet une Rolex Submariner (la même que Sean Connery, coïncidence ?), deux Rolex Datejust, une Rolex Daytona, une Rolex Milgauss et une Rolex Submariner customisée par Projet X Designs. « It had to be a Rolex » écrivait Ian Fleming, marquant ainsi du sceau Rolex les aventures du célèbre espion anglais, et malgré quelques digressions vers Seiko, Tag Heuer, ou encore Hamilton, Rolex et Oméga sont les deux manufactures qui ont profondément marqué l’univers de James Bond. Toutefois, on remarque que bien souvent les acteurs des James Bond vénèrent la marque à la couronne dans leur vie quotidienne, preuve d’une passion sans limite pour cette manufacture mythique dans l’héritage de Fleming. Nicolas Amsellem Les sneakers sont devenues un nouveau luxe comme l’affirmaient les échos dans leur hebdomadaire « les échos week-end »: Pour le jeune urbain Supreme a remplacé Louis Vuitton.
A l’occasion de son rapport biannuel, Campless, l’expert data sneakers a rendu public son classement des sneakers les plus chères sur le marché. Ce n’est un secret pour personne, le marché secondaire de la sneaker -à l’image des montres- est aujourd’hui conséquent. Le poids de ce marché est estimé aux alentours d’un milliards de dollars et la demande pour des sneakers rares et exclusives n’a jamais été aussi haute. Highsnobiety et l’illustrateur Kick Posters se sont associés pour fournir une illustration du marché afin de vous conseiller au mieux si vous devez faire une acquisition. Jean Touitou fondateur de la célèbre maison A.P.C n'est pas un designer comme les autres. Plutôt que de parler de mode il préfère de loin parler de politique, problèmes du monde contemporain et économie. Dans le cadre de son émission CliqueTV, Mouloud était allé à sa rencontre, une interview d'anthologie: Après des mois d’attente, la première collection de Kanye West avec Adidas Original « Yeezy Season 1 » est enfin disponible.
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Juin 2017
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