Pour la première fois, Marion a déposé sa candidature auprès d'En Marche ! pour les prochaines élections législatives. Même si les résultats viennent de tomber et qu’elle n’a pas été prise, elle raconte ce qui l’a poussée à franchir le pas. À 31 ans, je viens de déposer ma candidature auprès d’En Marche ! pour les législatives. Je suis responsable export dans l’industrie métallurgique. Je suis née à Bourges, et j’ai grandi à la campagne dans un village à cinquante kilomètres de là. C’était un milieu rural avec toutes les difficultés qu’on lui connaît. Ma vie a été assez mouvementée. D’une part avec mon parcours scolaire et d’autre part avec mon parcours professionnel. J’ai commencé par faire médecine, puis des études d’infirmière, pour enfin faire du commerce et me spécialiser dans l’hôtellerie. Maintenant, je travaille pour l’entreprise familiale. Et j’ai décidé de candidater pour me présenter aux élections législatives. En Marche ! n’est pas le premier parti politique auquel j’adhère En 2007, durant la campagne présidentielle, j’étais militante avec les jeunes UMP. Mais au bout de deux ans, je ne me reconnaissais plus du tout dans la façon dont était géré le parti et dans les idées qu’il soutenait comme la Manif pour tous. Ça ne me correspondait plus, alors je suis partie. Économiquement, je me rapproche d’un programme de droite mais socialement, je suis plutôt sur un programme socialiste modéré. J’ai adhéré à En Marche ! peu de temps après sa création en juin 2016. Je n’ai pas adhéré pour le projet ni pour militer, mais plutôt pour suivre et être informée des avancées du mouvement. De toute façon, j’avais un planning très chargé donc je n’aurai pas pu, même si j’en avais eu l’envie. C’était tout nouveau et j’étais curieuse. Emmanuel Macron était un leader que personne ne connaissaient quelques années plus tôt, et surtout, il avait un charisme certain dans sa politique au gouvernement. Ça me ressemblait et il était important pour moi que je puisse me rapprocher de cette volonté pour la France. Dès le début, j’ai cru au changement. Insuffler un peu de jeunesse dans une société peuplée de politiques vieillissants, ça rassure et ça redonne espoir. Je me suis inscrite en toute simplicité Mercredi, j’ai décidé d’envoyer ma candidature, 24 heures avant la clôture des inscriptions. J’y réfléchissais depuis le mois de janvier, mais je n’ai jamais eu le courage. Retournement de situation, ce week-end, j’en avais vraiment envie. Ça fait des années que j’en parle, que j’aimerais beaucoup être députée et je ne voulais pas regretter. Je me suis donc lancée. Le processus de candidature est en ligne. Il y a plusieurs questions. C’est assez rapide, mais c’est quand même trois heures de travail pour remplir correctement tout le dossier. Il y a des questions à remplir sur nos motivations, et sur notre engagement avec En Marche !. Un peu plus loin, il faut un CV et une lettre de motivation d’une à deux pages. C’était un peu comme si on postulait à un job mais ça ne m’a pas choquée, ça m’a rassurée. Certaines personnes se sont quand même plaintes, paraît-il. Je n’ai pas candidaté aux législatives pour rien Il y a plusieurs raisons à ma candidature. D’abord, je me présente dans la région où je suis née et où je travaille. C’est un lieu qui me tient à cœur, mais c’est aussi une région qui a de grosses difficultés. Au niveau des transports, de la santé, de l’éducation, il y a de grands progrès à faire. La sécurité est aussi à améliorer. Il ne faut pas croire qu’il ne se passe rien à la campagne. Au contraire, les forces de l'ordre sont moins présentes. Certains sujets me tiennent vraiment à cœur. J’ai été très présente dans les milieux culturels puisque ma mère a longtemps travaillé dans une salle de spectacle. On a la chance d’avoir une offre culturelle et sportive dans notre région qui est superbe. S’il y a quelque chose qu’on ne peut ne pas reprocher aux différentes personnes qui sont venues chez nous, c’est bien cela. La culture est importante et il faudra pérenniser et poursuivre les efforts dans ce sens-là. Je pense absolument qu’il faut s’attaquer à trois sujets majeurs : les transports, l’éducation et la lutte contre les déserts médicaux. Ici, il faut un an pour avoir un rendez-vous chez l’ophtalmo par exemple. Ma région et la France doivent se relever à tout prix
Nous sommes dans une région centrale qui devrait être attrayante et un atout majeur pour tous les jeunes cadres dynamiques, pour tous les jeunes couples, les familles… pour tous les gens qui ont envie de quitter Paris tout en étant proche de tout, en fait. Ça devrait être une région d’attractivité et aujourd’hui, ça ne l’est pas. On appelle ça un "trou" et je suis dépitée d’entendre les gens qualifier ma région de la sorte. J’ai envie de faire évoluer les choses, participer au changement et réfléchir au niveau national à ce que l’on pourrait faire et modifier dans ce pays pour que ça aille mieux. Les Français sont tristes. J’en ai marre de voir ça et pourtant, j’adore mon pays. J’ai beaucoup voyagé. Je suis allée voir ailleurs ce qu’il se passait, j’ai habité à l’étranger, en Asie du Sud-Est, en Turquie pour le travail... Mais Je trouve que c’est typiquement français d’être triste. J’ai envie de redonner ce sourire au Français. Ils ont le plus beau pays du monde… Ce n’est pas normal ! Cette situation n’est la faute de personne. On ne va pas jeter la pierre sur quelqu’un en particulier. C’est à cause des différentes classes politiques au fil des époques qui n’ont pas su se renouveler comme il le fallait. On nous dit "Liberté, Égalité, Fraternité", mais l’égalité, on la cherche vraiment. On est un pays qui est nivelé par le bas. Qui est morose aujourd’hui ? Ce sont les classes moyennes car on les empêche de s’élever. Malgré ma déception, je continuerai à mener le combat J’ai reçu une réponse, malheureusement elle était négative. Je suis déçue par le résultat mais je n’hésiterai pas à retenter dans cinq ans. Maintenant, j’attends de Macron qu’il ait le courage de réformer. Mais le Front national me fait de moins en moins peur car Madame Le Pen nous a montré de quoi elle était capable au dernier débat… C’était assez risible. Aujourd'hui, je me méfie surtout du parti de Jean-Luc Mélenchon.
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Le nouveau président serait un président minoritaire, en dépit des 66 % de suffrages qui se sont portés sur son nom. C’est un fort mauvais procès. On vit, décidément, une époque formidable. Ou plutôt, quarante ans après Reiser, excitée jusqu’à l’absurde et nerveuse jusqu’à l’aveuglement. L’on en veut pour preuve ce simple constat : à peine élu, voilà Emmanuel Macron récusé par certains.Il n’a pas encore pris ses fonctions et voilà sa légitimité mise en doute. L’on ne sait rien de son gouvernement, pas même s’il aura une majorité à l’Assemblée et voilà, déjà, ses projets condamnés. Notamment par les procureurs de La France insoumise et les sans-culottes autoproclamés qui n’ont pas attendu 24 heures pour descendre dans la rue et décréter la « guerre sociale ».
L’outrance pourrait prêter à sourire si cette intolérance ne témoignait d’un fâcheux déni des règles de la démocratie. C’est, en effet, un étrange procès qui a été engagé, sans perdre une minute, contre le nouveau chef de l’Etat : il serait un président minoritaire, en dépit des 66 % de suffrages qui se sont portés sur son nom. La démonstration se veut implacable. Elle souligne d’abord qu’un quart des Français (12 millions) n’ont pas été voter le 7 mai. C’est effectivement un record d’abstention depuis l’élection présidentielle de 1969. Elle pointe ensuite le nombre des électeurs qui se sont déplacés pour mettre dans l’urne un bulletin blanc ou nul et signifier ainsi leur défiance à l’égard des deux candidats en lice ; ils étaient 4 millions, nouveau record. Le calcul est simple : si l’on tient compte de ces 16 millions d’abstentions et de votes blancs, Emmanuel Macron n’a recueilli le soutien que de 43,6 % des électeurs inscrits. CQFD. C’est oublier une vérité élémentaire : il en est ainsi depuis un demi-siècle ! A l’exception du plébiscite en faveur de Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen en 2002, aucun président de la Ve République n’a rassemblé sur son nom la majorité des inscrits. Le général de Gaulle en a recueilli 45,3 % en 1965, Valéry Giscard d’Estaing 43,7 % en 1974, François Mitterrand 43,8 % en 1988. Quant à Georges Pompidou en 1969 (37,5 %), François Mitterrand en 1981 (43 %), Jacques Chirac en 1995 (39,4 %) et François Hollande en 2012 (39,1 %), ils ont fait moins bien qu’Emmanuel Macron. L’on n’a pas le souvenir que, pour autant, leur élection ait été contestée. Ce n’est pas tout, ajoutent les sceptiques. Quelque 40 % des électeurs qui ont voté Macron l’ont fait, disent-ils, pour faire barrage à la candidate du Front national. La belle affaire ! Comme si la victoire de François Mitterrand en 1981 ne résultait pas, pour une bonne part, du rejet de Valéry Giscard d’Estaing. Et tout autant celle de François Hollande face à Nicolas Sarkozy en 2012. Bref, il s’agit là d’un fort mauvais procès. Qu’il relève d’un mouvement général de contestation de la légitimité des autorités – politiques, notamment – est une évidence. Qu’il reflète l’état de doute, de défiance, voire de colère d’une partie des Français à l’égard de leurs gouvernants, ne l’est pas moins. Mais l’on ne saurait, sans danger, contester le principe même de l’élection : le président de la République est celui des candidats qui a obtenu la majorité des suffrages exprimés. Il sera bien temps pour ses adversaires de combattre Emmanuel Macron sur le terrain parlementaire ou social. Qu’ils lui accordent, dans l’immédiat, non pas un état de grâce, ni même un délai de grâce, mais tout simplement le temps de s’installer, de constituer son équipe et d’engager son action. Ce serait la moindre des corrections démocratiques. Publié dans le Monde |
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Juin 2017
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