« Une rencontre sans précèdent », c’est ainsi que le principal conseiller du guide suprême iranien a qualifié l’entretien entre Vladimir Poutine et l’Ayatollah Khamenei qui a eu lieu le 23 Novembre dernier. Au cœur des discussions se trouvait évidemment la Syrie et l’attitude à adopter face à Bachar al Assad. L’Iran ayant des Pasdarans sur le sol syrien et la Russie des avions pouvant appuyer ces dernier, la coordination des Etats majors est un enjeu capital. Les deux principaux alliés du régime ont réaffirmé qu'il n’est pas question de dicter son destin à la Syrie et donc de décider ex-ante qu'elle se construira sans Bachar. Un tournant historique : Il faut souligner que cette rencontre n’a rien d’anodin, et peut être qualifiée d’historique. Il s’agit en effet du point le plus haut des relations diplomatiques entre les deux pays depuis le 19ème siècle. Russes et iraniens sont en effet de vieux ennemis : jusqu’au début du 20ème siècle les deux puissances n’hésitaient pas à croiser le fer s’ils le jugeaient nécessaire. Pendant la guerre Iran-Irak, l'URSS, se range du côté occidental en approvisionnant le régime de Saddam Hussein en grandes quantités d'armes conventionnelles. L'ayatollah Khomeini considérait en fait que l'islam était incompatible avec les idéaux communistes de l'Union soviétique, ce qui fit de Saddam un allié de Moscou autant que des Américains (ces derniers ne le rejettent qu'au déclenchement de l'invasion du Koweït). Mais très vite à l’Union soviétique -ennemi principal du Chah- est substituée l’Amérique au rang de grand Satan par le pouvoir Islamique C'est surtout après l'effondrement de l'empire soviétique que les deux pays vont commencer à se rapprocher, inquiets de l'émergence d'un arc sunnite wahhabite. Ainsi l'Iran soutiendra officieusement la Russie lors de la guerre en Tchétchénie contre les djihadistes sunnites. La situation aujourd’hui n’a pas beaucoup changé en Syrie: On observe encore une fois l’Iran chiite et la Russie orthodoxe affronter l’extrémisme sunnite. Le volet énergétique : Loin de se focaliser sur la question Syrienne, il était question pour les deux chefs d’Etat de s’entretenir à propos des problèmes énergétiques. La Russie étant devenue de nouveau incontournable dans le jeu diplomatique mondial, avoir son soutient est indispensable pour l’Iran. Mais la rencontre se faisait aussi dans le cadre de la préparation d’un accord énergétique visant à créer un OPEP du gaz. En effet, la Russie et l’Iran se partagent respectivement les premières et secondes réserves de gaz mondiales. La Russie a exprimé ses préoccupations vis à vis de l’ouverture économique (notamment vers l’Europe) de l’Iran et voudrait un droit de regard sur les gazoducs iraniens qui pourraient se diriger vers l’Europe où la Russie exerce un quasi-monopole. Derrière un projet aux allures tiers-mondistes, L'OPEP du gaz serait pour la Russie un moyen d’influence à la manière de l'OPEP pour l’Arabie Saoudite. La coopération énergétique entre les deux est aussi une suite logique de la politique russe qui a toujours soutenu le nucléaire Iranien grâce à des transferts de technologie. Un choix par défaut pour Téhéran qui s’était vu refusé l’installation de centrales par ce qui deviendra Areva. une relation gagnant-gagnant puisque de son côté la Russie importe son uranium enrichi des provinces Iranienne. L’ouverture partielle de l’Iran devrait accentuer cette coopération car l'ouverture ne s’applique pas sur les domaines de la défense et de l’énergie qui intéressent Moscou. Une alliance idéologique: L’alliance économique se double d’une alliance idéologique anti-OTAN que les deux chefs d'Etat exposent souvent lors de leurs discours respectifs. L’OTAN ne doit pas être compris ici uniquement comme une menace militaire mais aussi comme une menace idéologique. Pour Moscou et Téhéran la philosophie des droits de l’homme représente une menace existentielle. Cependant les accrochages devraient se faire plus nombreux dans l'avenir entre les deux pays notamment sur la question du Caucase. Les deux pays voyant la région comme leur arrière court, ils risquent très vite de se marcher sur les pieds. Chers jeunes parisiens, L’atmosphère est lourde. Les évènements récents sont omniprésents à la radio, à la télé, dans les attitudes des gens, dans nos (nouvelles) manières de vivre, dans nos esprits. Pour ma part, je ne me sens l’envie pas d’écrire sur les évènements récents et ce principalement parce que j’ai beau lire, écouter ou encore visionner tout ce que je peux trouver sur le sujet, cela ne fait pas sens dans ma tête pour le moment. Je me suis replongée dans l’actualité, dans mes cours de géopolitique, et même dans la philosophie de prépa car après tout, certains concepts se rapprochent des thématiques en question. Mais ni BFM, ni notre gouvernement et les discours qui ont été prononcés, ni même Hannah Arendt dans son explication de la banalité du mal n’ont réussi à me à me fournir ni l’apaisement ni le sens. Cet apaisement, je n’ai pas honte de le dire, ne me viendra que quand j’oublierai. Certains me diront, « c’est égoïste », et c’est vrai. C’est vrai que c’est égoïste de vouloir oublier qu’un drame vient d’avoir lieu dans notre Paris. Et c’est également vrai que nous avons un travail de mémoire à effectuer car après tout, ces victimes auraient tout aussi bien pu être nous-mêmes, à une terrasse de café, à un match de foot, ou à un concert. D’autre me diront « c’est inconscient », et c’est vrai. C’est inconscient que de vivre comme avant, que de s’installer à une terrasse de café ou de se rendre à un concert sans se soucier de ce qui peut nous arriver. Enfin certains me diront « c’est malheureux ». Et c’est vrai. C’est vrai que c’est malheureux que de chercher à oublier, de chercher par tous les moyens une posture psychologique nous permettant de nous ré-asseoir à la terrasse d'un café comme si de rien n'était. Comme si de rien n'était, alors que des victimes qui n’ont rien demandé, et qui méritent de marquer les mémoires des générations, d’avoir un mémorial à leur nom ne pourront pas faire de même. Mais alors quoi ? Vivre avec ? Vivre en gardant en mémoire ce qui s’est passé, dans un coin de nos têtes ? C’est impossible. Impossible car ce serait admettre que le pire est possible, voire probable, dans cette ville de Paris, que nous aimons plus que tout. #tousenterrasse ? Pas de problème, mais pas en pensant que ma dernière heure pourrait arriver du fait de mon emplacement au sein du café. Pas en me disant que, si ça se trouve, l’individu au loin en train de fumer une cigarette est peut-être en repérage pour une future attaque. Vivre avec ? Mais comment ? Comment vivre avec la peur au ventre ? Ça ne s’appelle plus vivre. Je préfère oublier, et je ne me fais que peu de soucis. Il ne s'agit pas d'oublier les victimes, mais d'oublier que le pire est possible. Même si c’est long, ça viendra, nous apprendrons tous et toutes à passer à autre chose; nous oublierons. Malheureusement, mais heureusement aussi. Et viendra peut-être même un soir, où, sans y penser, on se ré-assoira à une terrasse de café, sans la moindre crainte. Et j’ai honte de le dire, mais j’attends ce jour avec impatience. En attendant d’oublier, j’aime me rappeler. Me rappeler de pourquoi j’aime Paris. Pourquoi, comme beaucoup, j’adore me plaindre de cette ville qui m’émerveille et que je ne quitterai pour rien au monde. Certains se reconnaitront peut-être dans ce que je vais décrire maintenant, mais je me doute aussi que d’autres ne s’y retrouveront pas du tout. Parce que, ce Paris que je décris est le mien. Et chacun son Paris. Paris, c’est les Parisiens. Et les Parisiens ont un avis sur tout. Merci de dépister ici l’ironie. Qui ne s’est jamais pris la tête avec un gentil Parisien au volant qui cherche à vous apprendre à vous garer, avec un garçon de café qui s’énerve parce qu’il s’est trompé dans votre commande, avec un inconnu dans le métro qui n’est tout simplement pas d’accord avec votre manière de vous asseoir, etc? Mais qu’importe, dans au moins la moitié des cas, vous êtes en tort, vous aussi, vous êtes de Paris après tout, donc tout aussi sympa. Quand on se promène à Paris, on a l’impression d’être en plein milieu d’une scène de cinéma. Qui n’a jamais profité de ces 10 minutes d’avances pour aller se promener à la tour Eiffel, au jardin des plantes, à Montmartre, ou à n’importe quel endroit somptueux qui se trouvait tout près de là où il était attendu ? Paris c’est aussi le vin, les croissants et les baguettes que le monde entier nous envie. Et qui n’a jamais entamé une baguette avant de la ramener chez soi pour le dîner ? Paris, c’est la classe parisienne. A chaque ville son charme, mais il faut rendre à Paris ce qui lui revient, nous ne sommes pas la capitale de la mode et du luxe pour rien. A Paris, on est plus chic qu’ailleurs.
Paris c’est les touristes. Et on adore s’en plaindre. Mais est-ce qu’on ne les comprend pas, au fond ? Après tout, si j’étais à Paris pour un temps limité, moi aussi j’irai faire la queue pour entrer dans Notre Dame ou pour acheter des macarons. Et on le fait parfois, bien qu’on soit parisien depuis toujours. Sauf qu’on ne fait pas la queue. Paris, c’est la pluie. Et on en a marre, nous, parisiens, qu’il pleuve tout le temps sur la capitale du temps gris. Pour autant, la seule chose qui soit plus beau que Paris ensoleillé, c’est Paris sous la pluie. Paris, et ses jardins en pleine agglomération. Labyrinthe du jardin des plantes, Ranelagh, Luxembourg, Tuileries, ai-je besoin d’en dire plus ? Paris est gorgé d’ondes artistiques et intellectuelles. Les salons littéraires, les tables élitaires ou encore Proust qui écrivait sa Recherche depuis la table du fond chez Angelina. On en arrive presque à croire que si on restait à Paris assez longtemps, on en finirait par produire un truc intéressant. Parce qu’à Paris on nous parle toujours en français. Enfin la volonté est là, c’est juste que parfois, il n’est pas évident de comprendre qu’on nous parle en français. Ces parisiens, faut dire qu’ils ne font pas beaucoup d’efforts pour comprendre ! Parce que Paris est un endroit propice à tomber amoureux. Et peu importe où l’on vous emmène (ou alors où vous y emmenez l’élu de votre cœur), à Paris, de toute façon, ça ne peut être que romantique. Il n’y a pas de meilleur endroit au monde pour tomber amoureux qu’à Paris. Parce qu’à Paris, c’est toujours la grève. Quel que soit le jour, il est quasiment sûr que nous ne pourrons pas accéder à notre destination sans au moins quelques péripéties, qu’il s’agisse du métro qui n’est pas desservi à son horaire, ou alors du « vous comprenez mademoiselle, si je vous laisse passer, je dois laisser passer tout le monde. Et là, on a bouclé le périmètre, il y a une manifestation de la CGT ». Parce que les parisiens sont des bons vivants. Et qu’ils ont toujours une bonne raison de faire la fête et de s’amuser. Parce qu’à Paris, on ne jugera jamais vos vices. Tu fumes ? Tu bois ? Aucun problème, personne ne te jugera pour ça, au contraire ! A.C. Il y a près de deux ans les équipes de Vices News fournissaient le premier reportage au sein de l’Etat Islamique. Le document est d’autant plus rare qu’hormis la propagande du groupe, aucune information ne sort du sanctuaire d’Omar Al Baghdâdi où tout est minutieusement contrôlé. Vice est le seul média à avoir pu fournir un tel document : les commentaires sont rares car inutiles, laisser au téléspectateur juger de la démence du groupe avec les images suffit largement. On y retrouve tous les aspects du système totalitaire : La vénération de la mort et le champs lexical qui lui est associé -où les tués deviennent martyrs-, la police des mœurs qui veille au respect à la lettre de la version la plus médiévale de la Charia. Plus inquiétant encore, l’éducation des enfants, coupés de leurs parents, dans des camps militaires qui font échos aux jeunesses hitlériennes : à l’amour maternel est substitué la haine et au biberon la kalachnikov. Du document il ressort que l’EI est bien un Etat et non pas un simple groupe terroriste : il dispose d’une police, d’une monnaie, d’un système de justice etc. Il nous rappelle également à la définition du totalitarisme par Hannah Arendt : « idéologie qui nie toute autonomie à l'individu et à la société civile et s'emploie à les supprimer autoritairement au profit d'une vision moniste du pouvoir et du monde ; recouvrant tous les aspects de la vie humaine, cette idéologie fonde et justifie la domination absolue de l'État » Le reportage nous donne des pistes sur cette interrogation qui nous hante : Que veut vraiment l’Etat islamique ? La simplicité de la question peut être trompeuse, et rares sont les dirigeants occidentaux qui connaissent la réponse. Ainsi en 2014 Obama affirmait encore qu’il s’agissait d’une sous-branche fébrile d’Al Qu’Aïda. Nos lacunes sur l’EI sont d’une certaine façon compréhensibles : l’organisation a fondé un royaume isolé et peu de gens en sont revenus. Nous avons mal compris la nature de l’EI pour deux raisons : On applique le raisonnement que nous avions avec Al Qu’Aïda alors que les deux organisations sont clairement distinctes Nous avons été induits en erreur à cause d’une campagne bien intentionnée mais de mauvaise foi visant à nier la nature religieuse médiévale de l’EI qui apparait nettement dans le documentaire. Les 5 épisodes décrivent chacun l’un des aspects de ce nouveau système totalitaire qui a émergé devant nos yeux sans que nous en comprenions ni les tenants ni les aboutissants. R.R Depuis vendredi j’ai peur. Je n’ai pas honte de le dire je suis terrifié. A cette terreur se mêle une colère et une rage que je n’arrive pas à contenir. Cette colère est évidemment dirigée à l’encontre de ces barbares mais elle l’est aussi contre nous tous. Car nous n’avons pas de mémoire et nous sommes restés trop passifs face à cette menace. Nous devons donc complètement revoir notre copie. A l’intérieur de la nation Cette série d’attentats n’est qu’un épisode d’une triste série qui a commencé en 2012 avec Mohamed Merah et ses 7 victimes dont 3 militaires et 3 enfants. La classe politique avait à l’époque unanimement condamné et la campagne électorale s’était même interrompue. Mais comment le peuple français a-t-il réagi à l’époque ? Combien étions-nous dans les rues pour crier notre indignation ? Trop peu. En parallèle de l’évènement une petite musique cherchant à minimiser la gravité de l’évènement, on parle alors de « loup solitaire » et on nie que la menace est globale. En se mettant volontairement des œillères, ces personnes innocentes sont mortes pour rien. Trois ans plus tard, l’année 2015 commence vraiment mal. Les attentats à Charlie Hebdo et à l’Hyper casher plonge le pays dans l’effroi et une réaction populaire remarquable répond à la gravité de l’évènement par des manifestations dans tout le pays. Un cri de dignité se fait entendre « Je suis Charlie ». Mais alors, qu’avons-nous manqué ? Plus le temps passe et plus une autre petite musique nauséabonde se fait entendre. On nous dit qu’il faut « comprendre ceux qui ne sont pas Charlie ». On minimise volontairement les multiples cas où des étudiants refusent de respecter la minute de silence dans les écoles. Nous avons passé notre temps a essayé de comprendre, d’être dans une compassion mortifère vis-à-vis de ceux qui ne se sentaient pas Charlie. Le 31 octobre dernier s’est tenue à Paris « La marche de la dignité » qui n’avait de digne que le nom. Durant cette marche des sentiments anti-français, anti-républicains et même en faveur du terrorisme se sont ouvertement exprimés sans qu’aucune mention n’en ait été faite dans les médias. Certains acteurs de cette marche sont exactement les mêmes qui défilaient avec des personnes portant le drapeau de l’Etat Islamique lors d’une des manifestations en solidarité avec Gaza à l’été 2014. Parmi ces groupes et associations que je vise il y a notamment « Les indigènes de la République ». Il n’y a qu’à lire le contenu de leur communiqué pour comprendre à qui nous avons à faire: « La France connait le retour de flamme d’une politique étrangère belliciste en Libye, au Mali, en Syrie, en Irak… motivée par la stratégie du « choc de civilisations » et son corrélat interne que sont le racisme et l’islamophobie d’État » Depuis ces affreux attentats une autre musique vraiment nauséabonde se fait entendre : “Cette fois c’est grave car nous sommes tous visés, avant c’était ciblé et il y avait des raisons de commettre ces attentats”. Cette phrase résume à elle seule notre responsabilité et notre aveuglément le plus total. En pensant que les journalistes, les policiers et les juifs sont des cibles “justifiables” on continue à justifier l’horreur et la barbarie. Pire encore, nous renonçons à l’idéal républicain d’une nation “une et indivisible”. Peut être est-ce parce que nous ne nous sommes pas tous sentis visés lorsque des policiers, des journalistes et des juifs ont été froidement assassinés que nous en sommes là aujourd’hui. Nous ne pouvons pas passer notre temps à jeter l’opprobre sur la classe politique sans une remise en question populaire salvatrice. Le Président de la République a affirmé que nous sommes en guerre. Sûrement. Ces groupes qui se permettent d’insulter nos valeurs, et d’attiser les haines sont les appuis objectifs, quoiqu’indirects, des terroristes. A ce titre dans une guerre on appelle ça des traîtres. Combien de temps allons-nous encore nous laisser faire ? Notre passivité face à de tels ennemis de l’intérieur, de tels groupuscules qui font bien entendre leur voix, et connaissent un succès certain sur les réseaux sociaux, nous rend directement responsables de ce qu’il se passe. Contrairement à ce que l’on peut penser, les islamistes radicaux ne sont pas nos seuls ennemis. Nous faisons aussi face à des ennemis qui retournent les armes de la démocratie contre nous en tenant des discours permissifs et compassionnels à l’égard de monstres sous couvert de la liberté d’expression. C’est en ne laissant plus rien passer sur la défense de nos valeurs que nous retrouverons notre dignité et que la prochaine fois qu’ils frapperont nous saurons répondre. La France est à genoux parce qu’en tant que peuple nous avons aussi collectivement échoué à faire vivre et à affirmer nos valeurs en particulier celle de la laïcité. Une fois que ce travail pénible et long aura été effectué nous pourrons nous inscrire dans la continuité historique de la nation et du peuple français qui a toujours su se relever après des épreuves terribles. Notre destin est entre nos mains. Ne laissons pas au Front National le monopole du discours sur nos valeurs, notre culture et notre civilisation. Mais pour cela nous devons aussi changer de paradigme en ce qui concerne notre politique étrangère. Source: formfollowsfunctionjournal.tumblr.com A l’extérieur de la nation Depuis 2007 et l’élection de Nicolas Sarkozy la France s’est encore plus engagée dans la politique du « carnet de chèque ». Ne nous y méprenons pas, tous les pays occidentaux font du commerce avec des pays peu recommandables. Néanmoins, l’ampleur prise par cette politique consistant à vendre le maximum d’armes et de technologies à des régimes et des pouvoirs archaïques est irresponsable. Kadhafi et Bachar sont les exemples les plus caricaturaux. Reçus en grande pompe, puis devenus du jour au lendemain ennemis publics numéro 1. Au lendemain des attentats de janvier 2015, certaines voix se sont élevées pour remettre en cause nos alliances et nos relations commerciales avec le Qatar, qui laisse ses ressortissants financer le terrorisme international. Il est aussi avéré que l’Arabie Saoudite et le Qatar financent certains lieux de radicalisation en France. Et pourtant nos dirigeants continuent d’en faire les louanges. Ces voix ont été trop peu écoutées. Tout comme celles remettant en cause la stratégie en Syrie et en Irak pour combattre l’Etat Islamique. Quelle est notre stratégie actuellement ? On arme les « rebelles syriens » et on bombarde depuis les airs. Très bien. Qui sont ces rebelles présentés comme « modérés » ? Il s’agit entre autres d’islamistes un peu moins radicaux que l’Etat islamique, le front Al Nosra qui est une branche d’Al Qaïda. Donc, nous combattons Al Qaïda en Afrique (AQMI) mais nous le soutenons en Syrie. Où est la cohérence ? Où est la logique ? Les alliés objectifs que nous avons dans cette région et qui prennent une part active dans les combats sont les Kurdes, notamment le groupe des Lions de Rojavah qui se sont faits connaître en accueillant en leur sein des combattants néerlandais, anglais et australiens. On en entend très peu parler et pourtant ils ont affaire à deux ennemis. Le premier est notre ennemi commun, l’Etat islamique. Le deuxième, et c’est beaucoup plus problématique, est la Turquie, qui les bombarde, laisse sa frontière ouverte aux djihadistes européens qui rentrent et sortent de la zone de guerre, et ferme les yeux sur les contrebandiers de pétrole et de coton qui représentent une manne financière pour Daesh. Nous n’osons pas mettre des pressions sur les Turcs car ils tiennent les frontières et limitent l’afflux de réfugiés venant de la région. Où sont nos idéaux ? Notre morale ? Notre éthique ? Cessons cette politique étrangère incohérente qui dure depuis un peu moins de 10 ans. On peut se passer de vendre aux Qataris, aux Iraniens, à l’Arabie Saoudite qui sont peut être sur le terrain nos alliés pour combattre l’Etat Islamique mais qui financent aussi le terrorisme international et certains lieux salafistes en France, et imposent leur doctrine par l’argent à d’autres pays musulmans - en particulier le wahhabisme saoudien. Enfin, notre dernière erreur est celle qui consiste à ne pas faire la distinction entre le concept d’allié et celui d’ami. Les Anglais, les Américains et les résistants français n’ont pas hésité une seule seconde à s’allier avec Staline qui est bien pire que Poutine au niveau du sang qu’il a sur les mains pour en finir avec le péril nazi. De notre côté, nous nous attardons sur des détails et nous permettons à notre ennemi de se renforcer car nous avons refusé de s’allier à la Russie pour en finir avec le péril terroriste. Notre réflexion s’est axé uniquement sur l’après, la question se centre autour du « Bachar va-t-il rester après que le problème soit résolu ? » Résolvons d’abord le problème, il sera ensuite grand temps d’écarter ce boucher. Le discours tenu par le Président de la République au Congrès de Versailles a été un grand discours et il a montré des inflexions salutaires. Mais elles restent insuffisantes. Esprit de Munich 1938 ou de la Résistance de 1940 ? Notre destin est entre nos mains. Il ne tient qu’à nous de réagir et de ne plus rester passifs face à ce qui nous entoure. Emmanuel Attias Le stérile soulèvement Je ne traite personne d’hypocrite. La compassion de mes amis étrangers me touche, la solidarité de mes frères et sœurs français me rassure. Cependant, inconsolable je le demeure. Inconsolable, car cent-vingt et quelques âmes nous ont quittées hier soir en devenant les martyrs d’une cause qu’ils n’ont pas choisie.* Inconsolable, car je n’arrive pas à me défaire de l’éventualité que ces vies consommées ne soient, à présent, que les martyrs involontaires d’une cause que nous ne saurons pas ou mal défendre. Nous ne pourrons défendre leur cause, rendre hommage à leur âme, si la réflexion stagne. Elle ne pourra, comme actuellement, se limiter à la dénonciation des horreurs commises, au rappel d’un monde qui souffre partout ailleurs dans le silence des réseaux sociaux**, à la mise en garde contre les généralités et les discriminations. Ces points, en plus d’être les plus urgents, sont absolument vitaux - qu’on ne me méprenne pas. En particulier ce dernier - et je loue mes compatriotes qui, en pleine déflagration émotionnelle, prennent le temps et le soin de poser des nuances indispensables à la survie solidaire de notre société. Merci de citer des sourates du Coran. Merci de dissocier cette barbarie de certains concepts tels la Religion, les frontières, la couleur. Ces élans ne suffiront pas. Il faut dépasser le stade de pure détresse, bien qu’elle soit tout à fait acceptable et compréhensible. Le feu ne brûle que ce qu’il atteint, dit un proverbe turc. Oui, nous voilà atteints, brûlés à vif même. Cependant le soulèvement actuel ne peut et ne doit se perdre dans la même stérilité que celle qui a fait sombrer Charlie il y a quelques mois. Je ne tiens pas les réseaux sociaux comme responsables, mais plutôt l’utilisation que nous en faisons. Facebook est un merveilleux moyen d’expression démocratique, trop souvent perdu dans le verbiage de la surenchère du pathos et les phrases creuses, qui dépeignent un monde larmoyant et sans volonté. Je n’accuse pas la communauté Facebook de ne pas mener une lutte armée contre le fanatisme religieux - mais seulement de manquer cruellement de convictions. Facebook est un exutoire que l’on utilise compulsivement, parfois même vainement en essayant de rivaliser avec la grandeur d’âme et l’empathie de son prochain. Plus que stérile, ce verbiage est improductif. Il noie le véritable débat qui tente parfois laborieusement d’émerger. Arrêtons-nous. Prenons du recul. Cette parole qui nous a été offerte est plus précieuse que nous le pensons. Usons là avec parcimonie et responsabilité. L’impératif de l’action et l’urgence du débat L’enjeu est concret. Nous parlons d’un problème géopolitique complexe et une responsabilité sur laquelle nous avons longtemps fait semblant de buter. Est-ce vraiment à nous de … ? Oui. Maintenant la question ne se pose plus, il s’agit de notre patrie. L’impératif de l’action ne fait plus de doute. Les convictions existent. De quoi s’agissent-elles ? « De la défense de nos valeurs et la condamnation de la barbarie », clameront-ils tous en chœur. « De la défense de la vie ! » annonceront les plus optimistes. Le peuple français est galvanisé, soudé dans une communauté fraternelle. Les solutions et les engagements manquent. La volonté que ces idéaux alimentent se heurte à la réalité. Il en sera ainsi tant que cette volonté n’acceptera pas de revêtir l’habit politique, géopolitique ou même éthique. En souffrant, nous démontrons notre humanité. Faisons à présent de l’action et de la pensée engagée la démonstration de notre liberté. « On ne se défend qu’en créant » disait Malraux. Il nous faut faire renaître un véritable débat public, qui appelle à la contribution de tous. Cette contribution peut prendre deux formes : l’engagement intellectuel ou le silence. Par ce dernier j’entends la prise de recul, la désertion (temporaire peut-être) d’espaces d’expressions saturés. L’heure n’est plus à l’étalement déplacé des sentiments, mais plutôt au retrait et à la réflexion. Il faut vaincre la peur et l’angoisse que font naître en nous ces abominations. Puis, vient l’engagement (il me semble que, plutôt qu’unies par un lien de causalité, ces deux formes constituent une boucle qui s’autoalimente). Celui-ci ne se limite pas à la participation à une marche républicaine. Il s’agit plutôt d’affronter des vérités difficiles et d’envisager ensemble des solutions qui nécessiteront peut-être des sacrifices – et ce, à travers le débat public. Réfléchissons-y vraiment : quelle est la situation en Syrie et en Iraq ? Quel type d’interventionnisme peut encore faire sens au 21ème siècle ? Face à nos impératifs les plus pressants, quelles sont les coalitions à privilégier ? Comment garantir à un peuple la paix durable sans ingérence ? Peuple des Lumières que l’absolutisme n’a pu avilir, Peuple de Résistance que l’occupation étrangère n’a su soumettre, ne laisse pas la terreur dénigrer ta pensée et en faire la proie de tes peurs. Max Ernst, "L’Ange du foyer (Le triomphe du surréalisme)", 1937. Huile sur toileMais moi, à mon échelle, que puis-je faire ?
Je vous donne aisément des directives depuis mon clavier, et depuis maintenant un nombre insupportable de lignes. Pardonnez-moi. Je suis comme vous actuellement, en proie à la panique et la tristesse. Cet écrit n’est pas un pamphlet excédé mais une profession de foi, qui n’engage que moi mais j’espère en motiveront d’autres. Je promets de ne pas laisser mon militantisme dans mes derniers mouchoirs et de le limiter à la difficile tâche – trois clics exactement – d’une démonstration de solidarité sur Facebook. Je promets de réfléchir, dialoguer avec ceux qui le voudront et de continuer à chercher un sens à notre action. Je promets de faire mon possible pour montrer à mon gouvernement que le courage citoyen peut et va appuyer le courage politique, qui doit à son tour transgresser les querelles partisantes et les échéances électorales. Je fais cela dans l’espoir que l’action gouvernementale s’affranchisse un jour de l’approbation populaire. Dans l’espoir également que celle-ci se décide ailleurs que dans un climat anxiogène et autrement qu’en réponse au soulèvement émotionnel de sa population (ce dont témoigne hélas la terrible crise des migrants). Face à ces heures sombres, la politique et la démocratie telles que les ont conçues les Anciens, peuvent renaître. Je vous supplie, critiquez-moi ou louez-moi. Fâchons-nous ou accordons-nous. Peu m’importe, tant que naisse le débat. Salomé Heiob *La mort ne se choisit pas, la cause oui. Or, afin de défendre cette cause, on peut s’exposer consciencieusement à la mort. Je ne fais pas ici allusion à la lâcheté du terroriste qui ne choisit pas la cause, mais la mort elle-même. Choisir la cause, c’est choisir la vie qui est lutte quand la mort est abdication. Il s’agit là de la voie des hommes dignes, prêts à risquer leur vie pour défendre les idées-mêmes dont elle tire tout son sens. **Je condamne néanmoins ces petits malins qui jugent bon de critiquer ceux que cette tragédie fait souffrir. Ceux qui les traitent d’hypocrites en brandissant d’effroyables statistiques sur divers taux de mortalité à travers le monde. Si ces causes vous tiennent tant à cœur, pourquoi attendre un jour de deuil national, européen, et même mondial pour vous exprimer ? En plus de choquer et de révolter, vous vous décrédibiliser tant que vous finissez par desservir les mille causes dont vous vous êtes proclamés les hérauts précaires. “L’Enfer c’est les autres”, disait Sartre. Une fois de plus, cette phrase est reprise et récupérée, mais ici son sens dévoyé par l’intellectuel populaire est celui qui, justement, fait sens. Essena O’Neill, jeune star de la Toile a brisé le silence, les tabous et son carcan médiatique en supprimant tous ses comptes et profils de réseaux sociaux dans une démarche que l’on espère sincère. Nombreux sont ceux qui lui emboîteront le pas, car les réseaux sociaux sont une mode, n’ont qu’une vie, et passeront de mode. Une fois le mouvement de désaffiliation enclenché, la chute sera inéluctable, car ceux qui ont adoré le Veau d’Or les premiers, ceux-là tueront ce bouc-émissaire girardien en premiers également. Sauf innovation, bien entendu. Anti-facebook, mais aussi anti-Twitter, anti-Instagram, anti-LinkedIn (même ça!)... Lassitude. Addiction. Aliénation. Lassitude, addiction et aliénation sont les maitre-mots qui me viennent à l’esprit, quand je pense aux réseaux sociaux et aux TIC (technologies de l’information et de la communication). Lassitude, car quand on use d’un jouet, on s’en lasse vite. MSN, BBM, MySpace... Mais là, ça n’est plus un jouet, c’est nos vies. Car la vie virtuelle prend le pas à la limite sur la vie réelle, et comme me l’a bien dit un pote, l’algorithme de Facebook te montre que tout le monde a la meilleure life. Problème: qui a vraiment la meilleure life? L’expression “pute à like” est significative ici. “Likez-vous les uns les autres” mes frères, dans une société d’images bien hypocrite. Montrer et s’épier, c’est ce que promet Facebook, qui peut devenir une obsession, une addiction, qui sous peu risque fort d’être reconnu comme tel par l’OMS. Une addiction qui pourrait se transformer en épidémie, à en croire les derniers projets soutenus par Facebook: démocratiser l’accès à Internet dans les émergents, grâce au projet Internet.org. Et ce faisant glaner des millions de nouveaux utilisateurs. Aliénation: une fois qu’on a dit cela, pourquoi ne pas quitter toutes ces plateformes, jeter à la poubelle ses identifiants? C’est marrant, n’est-ce pas, de tuer le community management, les réseaux sociaux, quand on les utilise et qu’on écrit dessus, nan? J’ai qu’à abandonner mes comptes et profils, et fermer ma gueule, hein? Ils nous tiennent par les couilles, par un effet Bootstrap. On en a besoin car sinon on est exclu du game. Pour illustrer cela, je vais te rappeler une situation que t’as déjà vécu: tu as un gros devoir à rendre, et comptes t’y mettre à fond, sans interférence. Sauf que. Tu dois te connecter. Pour accéder. Aux fichiers que tes potes / collèges / camarades. Ont uploadé. Et du coup tu surfes. Tu dévies de l’objectif. Pareil pour garder contact. Tu veux garder contact avec quelqu’un, rester dans un certain milieu, ne pas t’éloigner du centre du cercle. Eh bien! Reste sur Facebook. Comment c’était la vie, sans Facebook? Sans ordi? Sans portable? Inimaginable ! Et peut-être enviable, tout compte fait. Les réseaux sociaux sont-ils éternels? Parfaits? Ou bien est-ce à l’homme de se contrôler? Certains étudiants coupent tout simplement leur profil pour mieux travailler. Ce qui montre que c’est du tout ou rien. Sacrée société des images, monde des images qui rassurent et qui contraignent tout à la fois ! Surtout quand ces images sont hyper-accessibles, ou plutôt, hyper-envahissantes. Déficit de l’attention réelle et hyperconnectivité virtuelle Nicholas Carr, qui écrit sur le rapport de l’homme à la technologie, ne dit pas moins que cela lorsqu’il écrit que le fait de surfer sur le Web imprime, laisse une impression sur notre façon de penser, de lire, d’écrire, d’agir et de vivre. Le medium modifie tant celui qui s’exprime que son interlocuteur / auditeur / spectateur / lecteur. Il y a peut-être là habitus cognitif qui est à l’oeuvre. Nietzsche, qu’il prend en exemple, se rend compte que taper sur une machine à écrire, forcé qu’il est par sa vue défaillante, change son raisonnement. Exemple: avant, il y a très longtemps, lorsqu’on n’avait pas accès haut débit au www., on ne pouvait surfer, griller les étapes. Maintenant, toi qui a lu cet article jusqu’ici - MERCI - tu te rends compte que tu aurais pu bouncer sur une autre page, que dis-je ! Trois autres pages, trois autres articles (dans le meilleur des cas, sans prendre en compte la qualité des articles). Une analyse similaire s’appliquerait à l’usage frénétique des mails, des textos… Autant de façon virtuelles de travailler, de keep in touch qui ne sont plus si virtuelles que ça étant donné leur poids dans nos vies. Les mails le we, ça dépend des boîtes, mais en général c’est limité. Et de toute façon, un gars qui bosse le week-end ou à toute heure travaillera énormément, mail ou pas mail. Peut-être un moins sans les mails. A propos des mails, Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, a dit qu’il ne répondait jamais aux mails le jour même, mais le lendemain. Il faut, dit-il en substance, le temps de la pensée, de la réflexion, de la médiation. Cela ne veut pas dire qu’il ne répond pas toujours aux messages instantanées, mais il tente de ne pas se laisser abuser par l’urgence et l’immédiateté de ce que nous avons sous la main, et qui finit par contrôler notre main. A bientôt sur Facebook / Twitter / Instagram / Snapchat émoticone smile Cela n'aura échappé à personne, depuis l'arrivée des actionnaires qataris à la tête du Paris Saint Germain en 2011, l'objectif numéro un est de remporter la précieuse coupe aux grandes oreilles. Plus de 500 millions d'euros investis et un motto, « Dream bigger », viennent en témoigner. Si le club de la capitale a fait mieux que défendre fièrement ses couleurs dans cette compétition depuis cette date, nous ne pensons pas qu'il puisse soulever ce précieux graal. Et nous vous expliquons pourquoi.
Parce que BBR (Barça-Bayern-Real) C'est une évidence qu'il faut préciser d'entrée de jeu : la triplette composée du FC Barcelone, du Bayern Munich et du Real Madrid domine l'Europe (le monde ça marche aussi!?) du football depuis une bonne décennie. Nonobstant le jeu développé par ces équipes au fil des années, ce dernier ayant évolué au gré des tacticiens et des joueurs alignés, les chiffres plaident en faveur de ce constat. Lors des dix dernières éditions de la Champion's League, ce trio est sorti vainqueur des débats footballistiques à six reprises. Et il faut ajouter les deux places de dauphin occupées par le club bavarois en 2010 et 2012. Il s'agit effectivement d'une archi-domination d'équipes qui ont les moyens de leurs ambitions, et pour ce faire, qui jouent d'un subtil équilibre entre jeunesse et expérience d'une part, et joueurs formés au club et recrues clinquantes d'autre part. Évidemment, certaines individualités mériteraient d'être mentionnées ici mais nous y reviendrons un peu après. Bien que BBR ait davantage la possession de la star des coupes européennes, l'AC Milan (2007), Manchester United (2008), l'Inter Milan (2010) et Chelsea (2012) ont déjà réussi à faire capoter leur affaire. Alors vous vous demandez si le PSG ne pourrait pas lui aussi faire déjouer les statistiques ? Non, enlevez-vous cette idée de la tête et dîtes-vous bien que ces équipes disposaient de forces indétectables aujourd'hui au sein de l'effectif parisien. En 2007, le club rossonero s'appuie sur un lineup d'une grande cohésion (sept italiens titulaires lors de la finale face à Liverpool), doté d'un joueur de classe mondiale au top de sa forme (Kaka) et d'une identité tactique indéniable, le catenaccio, dont les artisans n'étaient autres que Gattuso, Pirlo, Nesta et Maldini. Rien que ça ! Pour Manchester United, affrontant Chelsea lors de la finale de 2008, ajoutez simplement Cristiano Ronaldo à un Rooney saignant, saupoudrez d'un Alex Ferguson, et vous obtenez une recette explosive. La victoire de l'Internazionale en 2010, quant à elle, ouvre plus à la contestation sauf à évoquer le génie tactique/psychologique de Mourinho et la présence de Samuel Eto'o, sans aucun doute l'un des africains les plus doués de l'Histoire. C'est déjà bien, tout compte fait. Enfin, le Chelsea de 2012, bien que vieillissant, pouvait se targuer d'avoir dans ses rangs une remarquable filière sub-saharienne, dont le savant mélange entre impact physique, justesse technique et fighting spirit a apporté à la cité londonienne une première couronne historique. Essien, Obi Mikel, Malouda, Kalou et Drogba en étaient les maîtres d'oeuvre. Parce que « où sont les joueurs clutch » ? Dans les grandes rencontres comme dans le money time d'un match, les meilleures équipes sont celles qui disposent d'un joueur clutch. C'est la limite des sports collectifs : une équipe c'est bien, une équipe avec une ou deux individualités, c'est mieux. Le clutcher, vous savez, c'est ce genre d'équipier qui au football, plante un but à la 85e après que le gardien ait relâché le ballon (voire passe en revue une défense s'il est vraiment au-dessus), ou au basket (car le terme vient de là), balance un buzzer beater salvateur à la toute dernière seconde de la partie ! Et c'est là que la BBR réapparaît et fait de nos deux développements un tout cumulatif. Ces tueurs de match, nous les connaissons tous : Messi, Ronaldo, Suarez, Neymar, feu-Benzema, Lewandowski, Muller, James. Au PSG, le soucis n'est donc pas tant les joueurs qui sont sur la feuille de match que le joueur clutch qui demeure introuvable. Pire cependant, l'effectif parisien est bardé d'un véritable patch anti-clutch alimenté par un Cavani méconnaissable depuis son départ de Naples, un Lavezzi fidèle à lui-même, un Lucas surcoté (victime de ses qualités de vitesse) et un Zlatan absent des grands rendez-vous. Sans oublier Trapp, le gardien qui a remplacé Sirigu pour le seul plaisir du changement, du nouvel air. Bref, l'un d'entre eux (Trapp exclus, on ne va pas lui demande de scorer déjà que...) devrait logiquement céder sa place à un clutch player afin d'aider le club à remporter sa première Ligue des champions. Pour le moment, le PSG peut tirer une croix dessus (mais peut toujours se consoler avec Matuidi et Verratti, deux des meilleurs milieux au monde). Donc au prochain mercato, si jamais la priorité est donnée à la venue de Pogba pour une somme réglée en petro-green-dollar, on pourra tous bien rigoler, et RT/reshare/recommenter cet article en masse. FTS La désaffection grandissante des Français vis-à-vis de la classe politique ne peut plus durer ! Nous devons reconstruire un engagement fort et cela passe par l'utilisation des nouvelles technologies : une véritable "uberisation de la démocratie". Le peuple français éprouve une désaffection profonde vis-à-vis de la classe politique. Cette dernière apparaît quant à elle, totalement déconnectée des préoccupations des citoyens. À l’heure où les défis économiques, sociaux et environnementaux appellent l’engagement de tous, cette situation ne peut plus durer. Face au monopole d’action de l’État, comment impliquer de nouveau les Français ? N’est-il pas envisageable, à l’instar de l’uberisation de l’économie, que le pouvoir politique soit mieux partagé grâce aux innovations technologiques et numériques ? L’objectif est simple : redonner au peuple les moyens de s’exprimer librement, plus souvent et en collaboration avec les pouvoirs élus pour réinstaurer de la confiance et de l’ambition pour notre société. Deux positions extrêmes à éviter Trop souvent, le débat d’une implication plus directe et plus importante du peuple se cristallise autour de deux positions extrêmes. La première défend le retour à une démocratie directe, c’est-à-dire un régime politique où les citoyens exercent directement le pouvoir, sans l’intermédiaire de représentants, par le biais de référendums, d’initiatives populaires ou même de micros-révolutions jadis défendues par Proudhon et remises au goût du jour par Michel Onfray. Le spectre de l’anarchisme ou du populisme n’est jamais très loin… La seconde défend le maintien d’une classe politique élue, unique minorité consciente pour reprendre les mots d’Émile Durkheim. Il s’agit là d’une défense stricte de la verticalité du pouvoir comme garante d’une action éclairée des "sachants" (les élites) vers les ignorants (le peuple). Elle trouve aujourd’hui ses limites tant l’engagement des Français recule (François Hollande a été élu Président de la République en 2012 avec moins de 50 % des votants). Une plateforme numérique pour accroître l’engagement citoyen Contre cette vision dichotomique, la solution réside en partie dans l’utilisation des nouvelles technologies numériques. "Uberiser" la démocratie revient à contester l’action centralisée de l’État pour favoriser la collaboration, composante essentielle d’une bonne gestion de la polis. Ainsi, une plateforme publique permettant aux citoyens de s’exprimer sur des sujets politiques leur conférerait un pouvoir accru durant la totalité des mandats des représentants élus. La réalisation technique d’un tel outil pose peu de défis majeurs. Chaque citoyen agirait depuis son ordinateur, son smartphone ou en se rendant dans sa mairie. Anne Hidalgo, la maire de Paris a d’ailleurs lancé une telle initiative en début d’année où les Parisiens avaient la possibilité de co-construire des projets qui ont ensuite été soumis à un vote. Les meilleurs seront financés dans le cadre du budget de la ville. Une implication citoyenne ciblée Loin d’un retour de la tyrannie de la démocratie ou de la construction d’une usine à gaz, surtout dans un pays d’environ 45 millions d’électeurs, la clé vise à impliquer les citoyens là où ils apportent une réelle valeur ajoutée. Par exemple, les conférences organisées par le ministère de l’Économie, ouvertes à tous, permettent à Emmanuel Macron d’exposer ses idées et surtout de répondre aux questions de l’audience. Ce n’est bien sûr pas suffisant. Le peuple doit obtenir le pouvoir de contrer les mesures déjà prises et orienter celles prévues. Pour cela, l’expression par la négative des citoyens, comme en Suisse, pays où la démocratie directe est bien plus développée que la moyenne mondiale, est une excellente solution. Les citoyens peuvent en effet s’opposer et rejeter une loi votée par le Parlement. Une plateforme numérique favoriserait une telle horizontalité du pouvoir qui pourrait s’étendre à la destitution d’élus comme ce fut le cas en Californie en 2003 avec la procédure de "recall" subit par Gray Davis. Un choix qui incombe à la classe politique:
La rupture est déjà bien consommée entre le peuple et la classe politique. À ce titre, l’émergence d’initiatives telles que Podemos, Occupy Wall Street ou même la résistance des opposants au projet Sivens depuis plus d’un an est symptomatique. Néanmoins, la collaboration et la cocréation politique ne verront le jour que si la voix de chaque citoyen peut être entendue via une plateforme en ligne, rapidement et aisément accessible. Si nous souhaitons éviter une crise similaire à celle qui oppose les taxis à Uber, la classe politique doit créer cette plateforme numérique avec la société civile qui n’attend que cela. En définitive, l’uberisation de la démocratie redonnera une voix à chaque citoyen et permettra aux Français de reprendre goût à la chose publique, condition sine qua non de notre prospérité future. Adrien Rivière |
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Juin 2017
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