La France aurait pu remporter son Euro avec de la réussite. Au moins aussi chanceux lors de cette compétition, c'est finalement le Portugal qui repart avec la coupe. Pourtant, sur le long terme, difficile d'accuser les lusitaniens de veine outrageante. Quelque part, tout cela ressemble à un match nul, ou à un juste retour des choses. Le destin du Portugal au cours de cet Euro a peut-être basculé au Stade de France… Non pas lors de la finale, mais bien le 22 juin lorsque, Arnór Ingvi Traustason, offre le but de la victoire à l’Islande contre l’Autriche à la 93ème minute du dernier match de poule. S’il a permis à son pays de chiper la 2ème place de la poule au Portugal, le milieu de terrain Islandais a surtout rendu, sans le savoir, un grand service aux coéquipiers de CR7. Ces derniers sont alors 3ème d’un premier tableau composé de la Hongrie, de l’Autriche et de l’Islande donc. Le tout en proposant un football des plus pragmatiques, pour ne pas dire « à dormir debout », s’attirant ainsi les foudres de la presse et des supporters de toute l’Europe… Mais bien que 3ème, les portugais sont qualifiés (Euro à 24 oblige) et cerise sur le gâteau, ils bénéficient d’un tirage bien moins relevé que… l’Islande. S’en suivra le parcours que l’on connaît… Des matchs qui nous emmèneront au bout de l’ennui contre une Croatie finalement décevante, et des sélections de seconde zone comme la Pologne et le Pays de Galles avec des victoires au forceps, à l’issue des prolongations ou des tirs aux but. A l’aube de la finale, le Portugal a gagné un seul match dans le temps réglementaire et n’a pas montré grand-chose en matière de jeu. Il n’en faudra pas plus pour déclencher mépris et excès de confiance de la part de certains supporters français… Paradoxe. Sommes-nous réellement légitimes pour remettre en cause le parcours de la sélection portugaise ? Faut-il rappeler que l’équipe de France est tombée, au même titre que le Portugal, dans l’une des deux poules les plus faibles de cette Euro ? Faut-il rappeler que nous avons lutté pour nous défaire de la Roumanie, de l’Albanie ou encore de l’Irlande ? Faut-il rappeler également que notre équipe se reposait bien plus sur les exploits individuels d’un Payet ou d’un Griezmann, que sur une réelle identité de jeu, mise à part la seconde mi-temps face aux Irlandais et la première mi-temps du quart contre l’Islande ? N’aurait-on pas signé des deux mains, d’ailleurs, si on nous avait annoncé qu’on jouerait l’Islande en quart de finale de notre Euro ? Enfin, faut-il rappeler que le fait de mener 1-0 à la mi-temps face à des allemands privés de Hummels, Khedira, Mario Gomez puis de Boateng, relève du miracle ? Encore un coup de la désormais célèbre « chatte à dédé » se dit-on alors. Si bien évidemment, résumer ces deux parcours au simple facteur chance est réducteur, on ne peut objectivement pas en faire abstraction. La réussite française semble se poursuivre en finale avec la sortie sur blessure de Cristiano Ronaldo pense-t-on. Mais c’est tout l’inverse ! Ce microséisme va souder toute une nation là où il va en paralyser une autre. Les Bleus ont désormais « l’obligation » de gagner, et donc la peur de perdre. Une pression supplémentaire dont on se serait bien passée pour une finale à domicile... La chatte à dédé (Gignac) choisit définitivement son camp à la 92ème minute, quand le ballon frappe le poteau avant qu’Eder (oui, EDER !) ne termine le travail en prolongation. Cette année le Portugal a eu beaucoup de réussite, mais la France aussi. Mais n’y aurait-il pas une sorte de justice rétroactive dans cette injustice d’un soir ? Gagner un titre international, la France sait faire. A l’inverse, le Portugal était la dernière grande nation du football à ne pas avoir remporté de précieux trophées. Les portugais récoltent finalement la réussite qui les a fuis durant de longues années alors qu’elle proposait alors un football attractif. Les plus jeunes ne se souviendront certainement pas de la main quelque peu discutable sifflée contre Abel Xavier, défenseur portugais, qui offrit à l’équipe de France une qualification en prolongation pour la finale de l’Euro 2000. La défaite en finale d’un Euro à domicile face à une équipe « moyenne » ? Ils ont connu également en 2004 face à la Grèce. Enfin, leur défaite très sévère en demi-finale de la Coupe du Monde 2006 avait fini de sonner le glas d’une nation qui perd. Lors de cet Euro, les tricolores avaient surtout besoin de reconquérir leur public et de réconcilier toute une nation, mission réussie contre l’Allemagne. De son côté, le Portugal avait déjà une audience acquise à sa cause, il ne leur manquait qu’un titre… Chance ou destin, peu importe finalement, c’est chose faite désormais. Le temps du Portugal qui perd est désormais révolu, et les supporters portugais auraient bien tort de ne pas le célébrer. Mohamed Bouhadda
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Juin 2017
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