Je suis en rehab. Fin 2016, j’ai pris la décision de ne plus être sur aucune application de rencontre. J’ai décidé de faire le test ultime, de donner une chance à la «vraie» vie et de voir si les astres pouvaient, un jour, être enlignés ailleurs qu’à 1.2 km de chez moi ou trois heures du matin un samedi soir. Tinder est apparu dans la vie des gens en 2012 et Grindr (pour les hommes gais et bisexuels) en 2009. Quand j’ai dit «fuck off» en décembre dernier, cela faisait donc respectivement cinq et huit ans que j’étais sur ces révolutionnaires applications de l’amour. Presque une décennie à magasiner des dudes comme on magasine un T-Bone et à me faire swiper à gauche ou à droite comme une page de la circulaire du Provigo. Se sentir spécial tsé. Car qu’on se le dise, durant toutes ces années de «dating» en ligne, les bons coups sous la couette se comptent sur mes dix doigts et les dates mémorables sur une seule main. Faites le test et effacez les contacts de gars ou de filles qui se sont accumulés dans votre téléphone et vous allez être surpris par l’absence de souvenirs que vous avez de ces supposés coups de foudre virtuels. Certes j’ai eu des flirts, frenché ma vie, rencontré des gars intéressants et je me suis même fait de merveilleux amis qui sont toujours dans ma vie, mais chose certaine, la constance de la qualité sur ces applications est comparable à celle d’un food court de centre d’achats. Je dis que je suis en rehab car c’est ainsi que je me sens. Même si je sais que c’est la bonne décision, ça fait cinq mois que je ressens qu’il me manque tout de même quelque chose, un sentiment superficiel d’exister ailleurs que dans mon cercle d’amis. Ça sonne vide et narcissique je sais, mais détrompez-vous, c’est bien plus profond que ça dans le fond. Ça en dit surtout très long sur l’importance qu’on accorde au regard des autres et à la valorisation instantanée qu’on cherche à coup de likes, de hashtag et de matchs Tinder qui mènent nul part. Je me suis dit «Vas-y mon Jord, lance-toi. Lâche ton téléphone, va prendre des cafés, souris aux gens, présente toi et fais ce que t’as jamais fait ou plutôt que tu ne fais plus depuis belle lurette, soit connecter avec le monde, le vrai.» Je me suis dit ça oui. Non seulement rien de tout cela ne s’est produit, préférant «Netflix and chill» avec mon chat que le café au coin de la rue, mais plus tristement, j’ai réalisé que je ne savais plus comment draguer sur le terrain. Or, j’ai déjà été bon «là dedans», usant de ma répartie et de mon sens de l’humour qui, malgré mon surplus de poids, me permettaient de faire valoir autre chose que mon meilleur profil cadré en haut des épaules et modifié sur Instagram avec le filtre Valencia. J’ai réalisé que Tinder, Grindr, Bumble, Happn, Hornet, Scruff et autres applications de «rencontres» ont créé autour de chacun de nous une bulle de verre très difficile à briser et ont, au fil du temps, vicieusement modifié nos interactions sociales et sont venues «fucker le chien» dans la confiance en soi de générations entières. Je suis dans un café, je respire durant quatre heures le même Co2 que la potentielle femme de ma vie assis à deux mètres de moi, mais au lieu de lui payer un latte ou de lui faire un sourire comme dans «le bon vieux temps», je préfère le chercher sur Facebook comme un enragé durant 2 semaines et réciter un chapelet en entier dans l’espoir de la recroiser. Comme probablement plusieurs d’entre vous, je fige devant une date potentielle, je baragouine, je deviens sot et gêné. Mais n’est-ce pas ça dans le fond la beauté des premiers échanges, soit vaincre sa peur de briser la glace et de se présenter, avec toutes les erreurs de débutants que l’on peut faire, se dévoilant ainsi pour vrai, en 3D et en entier ? J’ai beau le penser, je n’y arrive pas.
J’ai assurément depuis décembre, plus de temps pour lire le dernier prix Goncourt ou me taper tous les épisodes de 13 reasons why en rafale, mais reste que de retour à la maison, l’envie de ne pas être seul revient, inlassablement. Cinq mois plus tard, je me rends compte que d’avoir décidé de ne plus dater en ligne ne m’a pas ouvert aux autres, ne m’a pas forcé a faire les choses différemment et n’a pas mis sur mon chemin une belle brune dans l’allée trois de la pharmacie. Ce sevrage nécessaire m’a plutôt rappelé violement que je ne sais pas cruiser sans wifi, que ma sexualité dépend de ma géolocalisation et que le choix de ma photo de profil détermine si je suis «en spécial» ou si je «vaux le prix régulier». J’arrive au constat que si je veux coucher avec quelqu’un, dater quelqu’un, tomber en amour avec quelqu’un, vivre quelque chose avec quelqu’un, bin ce quelqu’un là est sur internet. Plate de même. Vais-je rechuter et me refaire un profil et recommencer à swiper jusqu’à m’en fouler le pouce ? Je ne sais pas. Probablement en fait. Je sais cependant que l’été s'en vient, que le parc Laurier sera plein à craquer et que j’ai encore quelques semaines pour me pratiquer à sourire devant le miroir de la salle de bain. Comment se fait-il que de lancer un «bonne journée» bien senti dans l’ascenseur du bureau devienne aussi tough que de gagner Survivor? Que l’on fasse tout pour se connecter à son intériorité en lisant Mange Prie Aime, en allant au yoga et en dépensant 120 «piasses» pour une séance de psy, mais qu’on ne soit pas capable d’endurer une dent croche sur le sourire sincère d’un gars sur Tinder ? Je me pose la question, mais je n’ai pas la réponse. Mon rehab est plus dur que prévu, je l’avoue. Mais comme tout toxicomane en manque de son «fix», je vis ça à un jour à la fois. Car dans le fond, quand on y pense, tout repose sur trois petits mots très simples au potentiel humain inestimable... « Salut. Ça va?» Jordan Dupuis
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La détention du pouvoir politique a longtemps été, dans les sociétés orientales ou occidentales, étroitement liée à la sphère religieuse. Cependant, ce fut principalement dans les civilisations orientales que cette fusion du politique et du religieux fut la plus précoce et profonde. L’une des caractéristiques des monarchies orientales antiques (et notamment en Egypte ou encore chez les Perses achéménides) étaient qu’elles divinisaient leurs souverains : ils étaient alors de vrais roi-dieux, d’où l’étonnement de certains auteurs grecs quant à l’adoration que certains rois perses exigeaient de leur peuple. En effet, les rois occidentaux, par opposition, n’avaient pas cette « double casquette » d’humain et de dieu. La double royauté lacédémonienne, les rois romains ou encore les rois celtes nous en donnent des exemples. Les rois occidentaux étaient par essences des aristocrates guerriers et des grands propriétaires terriens qui étaient élevés au-dessus des autres par leur prestige et leurs exploits guerriers. L’Odyssée d’Homère, l’un des textes fondateurs de la culture grecque et occidentale, est une mine de renseignement sur cette aristocratie guerrière et terrienne qui domina la politique occidentale pendant des dizaines de siècles. Le pouvoir était alors détenu par les guerriers les plus valeureux (Ulysse, Achille ou encore Nestor), qui passaient leurs journées à la chasse et à l’entrainement guerrier. Par leur valeur et leurs exploits, cette aristocratie s’enrichissait et pouvait ainsi posséder une vaste clientèle pour s’occuper de leur propriété foncière et des autres activités « non digne » de cette noblesse en échange de protection. Cette noblesse conquérante et guerrière est caractéristique des peuples indo-européens. On peut retrouver des traces de cette « orgueil » guerrier de l’aristocratie jusqu’à l’aube de la Révolution française. En 1788, l’abbé Sieyès écrivit ce fameux passage qui en disait long sur les origines supposées de la noblesse : « Le Tiers ne doit pas craindre de remonter dans les temps passés. Il se reportera à l’année qui a précédé la conquête ; et puisqu’il est aujourd’hui assez fort pour ne pas se laisser conquérir, sa résistance sans doute sera plus efficace. Pourquoi ne renverrait-il pas dans les forêts de la Franconie toutes ces familles qui conservent la folle prétention d’être issues de la race des conquérants et d’avoir succédé à leurs droits ? ». Il pouvait paraître incroyable que la noblesse du XVIIIème siècle se réclame toujours de la race des conquérants Francs du Vème siècle et qu’elle légitime ainsi son pouvoir ! Et pourtant, cette façon de penser était caractéristique du vieux mythe de l’aristocratie guerrière, de la « race des conquérants », répandu dans l’ensemble de l’Occident et des peuples Indo-Européens. Les Spartiates étaient ainsi de la race des Héraclides, la descendance d’Héraclès, qui conquit le Péloponnèse dans l’Antiquité. Les Normands s’imposèrent comme l’aristocratie dominante après la conquête de l’Angleterre anglo-saxonne, les Prussiens firent de même après les épisodes des conquêtes des chevaliers teutoniques. Les exemples sont multiples et définissent ainsi la mentalité dans lequel se posait la noblesse occidentale, qui expliquait d’abord sa légitimité à exercer le pouvoir par son appartenance à la caste guerrière, conquérante et propriétaire terrienne. Dans l’orient antique, la légitimation du pouvoir était beaucoup plus complexe et possédait une facette religieuse et sacré qui était alors très peu présente en Occident. Le roi ou le pharaon était un dieu vivant, auquel on rendait un culte au même titre que les autres divinités des panthéons orientaux. Certes, son pouvoir gardait une dimension guerrière comme chez tous les peuples indo-européens avec le commandement des opérations militaires ou avec notamment la chasse au lion (animal noble par excellence) qui lui était réservée. Cependant, la dimension religieuse était l’un des points centraux de la différence entre les souverains orientaux et occidentaux dans l’antiquité : elle souligne une vision très différente de la place de l’égalité entre les hommes. Quelle surprise pour les Grecs ou les Romains de voir les Perses vouer un culte à leur Roi ! Dans ces civilisations où l’égalité (du moins hypothétique) entre les hommes/citoyens était un principe fondamental, que ce soit dans la République romaine ou dans la Polis grecque, on ne pouvait pas imaginer un homme vouer un culte à un autre, même si cet homme était le roi. Les Spartiates n’étaient-ils pas des Homoioi (Semblables/Égaux) qui mangeaient tous ensemble à la même table que leurs deux rois aux banquets (syssities) ? Les Romains n’avaient-ils pas chassé leur roi pour avoir violé l’innocente Lucrèce et ne louaient-ils pas l’humilité républicaine d’un Cincinnatus ? L’époque hellénistique et le règne d’Alexandre le Grand furent un véritable tournant dans cette conception du pouvoir politique pour l’Occident. En conquérant l’Empire achéménide et en repoussant les frontières de son empire jusqu’en Inde, Alexandre unit l’Orient et l’Occident pour la première fois et mélangea leurs cultures et traditions. Si Alexandre se considéra toujours comme un descendant de Zeus, cela n’avait aucune réelle importance aux yeux des Grecs. Nombreuses étaient les familles aristocratiques grecques ou romaines, ou même des cités entières, à établir une généalogie mythologique avantageuse. Les Rois de Sparte étaient ainsi les descendants d’Héraclès (comme tous les Homoioi). Jules César descendait lui de Vénus par Enée. Cela n’était guère plus qu’un artifice pour embellir une lignée ou l’histoire d’une cité, mais cela n’a aucune valeur politique ni ne donnait aucune légitimité à exercer un pouvoir quelconque dans le monde gréco-romain. Cependant, cette ascendance divine prit une grande importance dans le monde de la Méditerranée orientale, et un véritable culte à la personne Alexandre se mit en place. En effet, à l’oasis de Siwa, en Egypte, le nouveau pharaon Alexandre se fit confirmer par l’oracle de Zeus Ammon son ascendance divine. Dès lors, Alexandre construisit un véritable culte autour de sa personne, en reprenant ainsi les traditions orientales du Dieu-Roi. Son pouvoir était désormais autant dû à ses exploits guerriers qu’à sa propre divinité. Cette mutation de la légitimation de son pouvoir fut à l’origine de nombreux conflits avec ses plus fidèles généraux : en 327 av JC, Alexandre tenta d’imposer la proskynèse, rituel consistant à se prosterner complètement, front contre terre, devant un personnage plus important et traditionnellement, dans la culture Perse, devant le roi. Ses Compagnons (Hétaires), avec qui il avait été éduqué depuis l’enfance sur un modèle grec d’égalité, ne pouvaient accepter, en tant qu’hommes libres, de se prosterner devant le roi et d’en faire ainsi un sujet d’adoration. Alexandre dut se rétracter, du moins devant ses sujets grecs. Mais désormais, la nature du pouvoir avait radicalement changé en Occident, sous l’influence des royaumes diadoques issus de la succession du Conquérant. La proskynèse fut adoptée dans l’Empire Séleucide et les membres de la dynastie des Lagides, qui régna sur l’Égypte pendant des décennies, se firent diviniser comme les Pharaons d’autrefois. Cette divinisation du pouvoir se répandit en Occident latin grâce à l’Empire Romain qui prit l’habitude, à partir d’Auguste et sous l’influence de la culture orientale et hellénisée des royaumes diadoques, de diviniser les Empereurs défunts. En effet l’Empire Romain, en s’étendant vers l’Orient, absorba des populations de l’Orient hellénisé qui commencèrent à louer des cultes à l’Empereur comme ils avaient l’habitude de diviniser les détenteurs du pouvoir politique suprême ! Là aussi, cela parut étrange aux citoyens romains de voir un homme recevoir les honneurs divins dans des temples. Ce type de culte était en effet très éloigné de la conception très républicaine du pouvoir des Romains, mais peu à peu l’Empereur passa du statut de « princeps » (premier des citoyens) à celui d’un Empereur divinisé et sacré, notamment lorsque l’empereur Dioclétien introduisit la fameuse proskynèse en 291 ap JC à la place de la salutatio romaine traditionnelle. Cependant, la culture latine introduisit une distinction des plus importantes dans la nature des Empereurs. Les Empereurs étaient, à leur mort et après autorisation du Sénat, décrits comme « divus » (divin) et non « dius » (dieu) et ce « v » manquant était très important dans un Empire encore attaché à certaines valeurs républicaines. L’Empire fut donc la matrice d’une profonde refonte de la morale romaine, et plus précisément de la morale politique et républicaine des Romains. Le pouvoir des Empereurs fut de plus en plus légitimé par le fait religieux, ces derniers n’hésitant plus à se représenter sur des pièces de monnaie en compagnie de divinités solaires, d’égal à égal. La légitimation du pouvoir politique par une sphère sacrée et religieuse (qui lui était désormais rattaché en Orient comme en Occident) se renforça en Occident avec les Empereurs chrétiens et principalement les Empereurs romains d’Orient (puis Empereurs byzantins) qui se percevaient véritablement comme les lieutenants de Dieu sur Terre, dirigeant l’Empire des croyants, à vocation universelle. En effet, un problème apparut avec la christianisation de l’Empire : il était difficile pour les premiers Empereurs chrétiens d’être adorés comme Dieu et de se proclamer défenseurs de l’orthodoxie et du monothéisme dans un même temps.
Les premiers Empereurs chrétiens se déclarèrent ainsi « serviteurs de Dieu », afin de mettre fin à ce qui pouvait apparaître comme une idolâtrie païenne. Après la chute de l’Empire romain d’Occident, c’est l’Empereur d’Orient (futur Empereur byzantin) qui se posa comme le modèle des rois germaniques occidentaux dans leur conception du pouvoir. Elevé bien au-dessus des autres hommes, il était vénéré dans tout l’Empire comme un être d’une nature exceptionnelle. Les juristes voyaient en lui la loi vivante, et en lui conférant le pouvoir suprême, l’armée, le Sénat et le peuple ne faisaient que reconnaître la volonté divine qui s’exprimait à travers lui. L’armée du temps de Théodose le Grand prêtait d’ailleurs serment sur la Trinité « et par la majesté de l’empereur, lequel par décret divin doit être aimé par le genre humain, car en recevant le nom d’Auguste, il a droit à la fidélité due à un Dieu présent et corporel ». Les Empereurs byzantins étaient « élus par Dieu » ou « couronnés par Dieu » selon les épithètes officielles. N’était-ce pas un privilège impérial que d’avoir son portrait exposé dans les Eglises ? Il est difficile pour les modernes que nous sommes de concevoir ce lien qui était fait entre l’Empereur terrestre et Dieu, lien indissoluble qui faisait véritablement de l’Empereur le lieutenant élu par Dieu pour gouverner le royaume terrestre. On commença alors à parler d’un « droit divin » d’exercer le pouvoir. Cependant, ce même droit divin qui autorisait l’Empereur à exercer un pouvoir sur l’Empire, ne lui permettait pas de devenir un horrible tyran. On rattache souvent, dans nos démocraties libérales modernes et dans notre France républicaine, la concentration du pouvoir dans les mains d’un homme à une dictature injuste, à une tyrannie cruelle et liberticide. Loin de là, l’Empereur/Roi chrétien, rattachait aux droits qu’il tenait du ciel une responsabilité redoutable qui pesait sur lui. L’Eglise pouvait admettre la mission providentielle de l’Empereur et lui conférer à ce titre des honneurs et des privilèges qui l’élevaient au-dessus des autres Hommes, mais cela ne le rendait que plus strictement obligé de respecter les lois divines et, à travers son exemple, d’en imposer l’observation à ses sujets. La principale qualité exigée du Prince, à Byzance ou en Occident, était la justice et c’est par là qu’il était le véritable représentant de l’autorité divine. Le souverain juste est une vieille idée judéo-chrétienne avec l’image notamment du Roi Salomon. Cette notion chrétienne de justice, qui était désormais intrinsèquement liée à la notion de pouvoir, transforma la noblesse, qui devait désormais intégrer un idéal de justice à sa vie guerrière. Le noble n’était noble que dans la mesure où il se battait pour une cause juste, pour le Christ, le pauvre, les femmes et les orphelins et non plus pour sa richesse personnelle ou pour les exploits guerriers comme les aristocrates antiques. Cependant, ce portrait du Prince idéal qui punit et récompense selon le mérite de chacun, était loin de correspondre à la vérité des faits. Ainsi naquit la jurisprudence affirmant qu’il était légitime de ne pas obéir, et même de se révolter contre le mauvais Prince qui, « inspiré par le Diable, donne un ordre contraire à la loi divine. ». Ainsi pouvaient être légitimés les assassinats, les révoltes qui, même si elles touchaient un Empereur élevé à cette distinction par Dieu, n’étaient que le reflet que de la volonté divine de voir un nouvel Empereur prendre sa place. Dans l’Occident latin, cette vision du pouvoir se perpétua à travers les rois de France notamment, descendants des Empereurs Romains par Charlemagne, qui étaient sacrés et oints du Saint Chrême envoyé par Dieu à Reims : ils disposaient ainsi de pouvoirs surnaturels, comme la capacité de guérir les écrouelles. Ils étaient « par la grâce de Dieu, Roi de France » et ainsi lieutenants de Dieu sur Terre. Cependant, les monarchies occidentales n’allaient pas aussi loin que le culte impérial byzantin. Elles développèrent certes un fort lien entre la sphère religieuse et la sphère politique, mais jamais à un niveau équivalent à l’Empire byzantin. Cette légitimité religieuse du pouvoir prit fin avec les idéaux révolutionnaires, et les théories politiques des philosophes du XVIIIème siècle. Les Rois durent proclamer détenir leur pouvoir du peuple et non plus de Dieu, au risque de disparaitre. Finalement, ces idéaux des Lumières inspirés par l’élan philosophique de la Renaissance firent remonter à la surface des valeurs très antiques en Occident : égalité entre les Hommes, citoyenneté ou encore res publica. Benjamin Tonon |
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Juin 2017
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