J’ai passé ces trois derniers jours à ne pas parler, à ne pas pouvoir comprendre ce qu’il se passait. L’émotion était si intense, si pleine, elle me mobilisait tellement, je n’étais que spectateur de ma souffrance. J’essayais de la vivre pleinement, de lui accorder toute la place qu’elle demandait, pour mieux l’accueillir, pour mieux l’exprimer, pour mieux la dépasser. Si nous sommes toujours frappé par la complexité du réel, en vérité la vie humaine est assez simple. Nous sommes habités par deux émotions : la peur, et l’amour. Toutes nos actions sont motivées par l’une de ces deux énergies primaires. Nous sommes trop spectateurs de nos vies. Nous attendons toujours qu’un sauveur vienne nous indiquer la voie. Nous savons que nous sommes faits pour l’amour, mais nous n’avons pas le courage de le vivre. J’ai toujours voulu, comme chacun d’entre nous, au fond de lui-même, changer ce monde. Contribuer à faire de cette Terre ce qu’elle devrait être, une place où chacun puisse vivre dans la joie, la paix, l’harmonie. J’ai toujours voulu changer ce monde, mais je n’ai jamais eu le courage de le faire au présent. Chaque matin, j’avance dans ma voie. Je sais que je changerais le monde, mais demain. Jamais aujourd’hui. Ceux qui veulent détruire notre monde et notre humanité, en revanche, le font maintenant. Ils le détruisent au présent. Alors il ne faut pas se mentir, Paris est en danger. La situation extérieure est dangereuse, et notre santé psychologique extrêmement fragile. Mais nous n’allons pas nous autodétruire jusqu’au bout. Nous allons nous en remettre, même si nous n’en avons pas encore totalement conscience. Aujourd’hui, nous sommes en plein bad-trip. En pleine redescente. La vie semble ne pas avoir de sens. Et si l’expérience du bad-trip est probablement une des expériences les plus noires qu’il soit donné d’éprouver pour un homme, pour un individu, la monstruosité de la situation actuelle est que ce bad-trip est collectif. Mais on s’en sortira. Si nous avons un destin, et je crois que nous en avons un, alors ce n’est pas possible qu’on soit venus sur cette Terre pour partir la vingtaine à peine passée, tués par du néant. Nous devons prendre soin de nous. De soi-même, d’abord, et de tous ceux qu’on aime aussi. Nous devons guérir de ces blessures. C’est la première étape. Nous devons assumer de pleurer lorsque nous en ressentons l’envie. Nous devons dire à nos proches que nous les aimons, lorsque notre coeur nous le fait savoir. Même si ces âmes perdues dans les ténèbres nous frappent à nouveau, ce qui est possible, nous irons bien. Certains d’entre nous peuvent partir, c’est le risque, et il est réel. Mais l’humanité se relèvera, comme elle s’est toujours relevée. Car nous somme la Vie, avec un grand V, et cette Vie a en elle une force inépuisable, infinie, indestructible. Malheureusement, nous avons fait de cette force une faiblesse, et de sa négation une vertu. Nous nous évertuons à croire en la supériorité du plus fort, du plus violent, du plus dur. Nous pensons que l’homme est supérieur à la femme, nous pensons que notre nation, que notre conception de ce que doit être une société est supérieure à celle de nos voisins. Nous pensons que l’humanité dans son ensemble est supérieure à la Vie, et nous nous permettons de la détruire, alors que c’est elle qui nous a amené ici, et qui nous permet d’expérimenter la beauté de ce monde. Dans “Les Frères Karamazov”, Dostoïevski écrivait : “Vous me demandez quand le Royaume des Cieux sera réalisé sur Terre. Je vous réponds que cela sera un jour, mais pas avant que n’ait pris fin l’ère de l’isolement — cet isolement dans lequel vivent les hommes, en notre siècle tout particulièrement, et qui se manifeste dans tous les domaines. Ce règne-là n’a pas encore pris fin, et il n’a même pas atteint son apogée. A l’heure actuelle, chacun s’efforce de goûter la plénitude de la vie en s’éloignant de ses semblables et en recherchant son bonheur individuel. Mais ces efforts, loin d’aboutir à une plénitude de la vie, ne mènent qu’à l’anéantissement total de l’âme, à une sorte de suicide morale par isolement étouffant.” Une fois que ce cycle de terreur sera passé, une fois que l’ère de l’isolement dont parle Dostoïevski aura vécu, nous passerons RÉELLEMENT aux choses sérieuses, on arrêtera de regarder ce monde et de se sentir spectateur. On le fera dans le temps, et ça sera long. On le fera ensemble, ou on ne le fera pas. Et surtout, on le fera dans l’amour. Ca va être dur, et je pense que nous n’imaginons pas les épreuves qui nous attendent. Mais c’est la seule Vie qui mérite ce nom, donc nous allons la vivre. Et personne, à part nous, pourra nous en empêcher. Seulement, cela ne sera possible que si chacun d’entre nous prend le courage de se recueillir avec lui-même, de s’accepter comme il est vraiment. Ce dont nous manquons sur cette Terre, c’est de courage. Nous pensons que le courage est viril, fort, violemment puissant — et forcément masculin. Nous pensons que le courage, c’est de prendre le pouvoir sur le monde, c’est d’être plus fort que les autres, c’est de dominer le monde et notre entourage. En vérité, le seul courage qui soit, c’est de se dominer soi-même. D’accepter la force qui nous traverse et le lien qui nous unit avec nos frères et nos soeurs. D’assumer, de comprendre, et de regarder en face les conséquences de notre manière de vivre. “Le courage est une vertu qui permet d’entreprendre des choses difficiles, en surmontant la peur, et en affrontant le danger, la souffrance (…). C’est depuis longtemps, dans toute civilisation, la vertu la plus admirée, indispensable au héros. Son contraire est la lâcheté”. Ce qui est intéressant, c’est que “courage” vient du mot “coeur”. Aujourd’hui, pourtant, nous le pensons comme tout sauf ce qui nous vient du coeur. L’homme courageux est fort, indépendant, n’a besoin que de lui-même. Il a un “coeur de pierre”, c’est à dire qu’étymologiquement, il n’a pas de courage. Nous devons donc avoir le courage d’aimer, de nous aimer nous-même. C’est la seule possibilité pour aimer le monde extérieur, et donc la seule et unique chance de faire de ce monde autre chose que ce qu’il est aujourd’hui. Et c’est là que les choses se compliquent, car notre responsabilité dans le désastre humain actuel est grande. Nous vivons une crise économique majeure, nous vivons une crise sociale, politique mondiale. Nous détruisons notre environnement chaque jour, sans se soucier d’être ces générations qui auront détruit la Terre et avec elle, l’Homme. Nous sommes exclusivement centrées sur nos vies individuelles, nous n’avons aucune compassion pour ceux qui souffrent à nos côtés. Nous refusons d’admettre que notre mode de vie occidental n’est rendu possible que par l’assujettissement abject d’une majeure partie de l’humanité, de la totalité de notre environnement. En vérité, et cela fait mal à entendre, jusqu’à aujourd’hui nous avons été des êtres profondément destructeurs. Nous commençons d’abord par nous détruire nous-même, puis nous détruisons le reste du monde. Nous nous sentons faibles, nous nous rassurons en nous disant que nous sommes seul et que seul, nous ne pouvons pas changer le monde; mais nous n’avons même pas le courage de nous changer nous-même. Nous continuons tous les jours à entretenir les pires inégalités, nous laissons des pans entiers de notre société vivre en marge, dans des blocs ou des tours immondes, vides de tout sens. Nous aimons nous dire “Pays des Droits de l’Homme”, mais nous laissons une jeunesse d’une grande richesse, mais que nous ne voulons pas apprendre à connaître, vivre en marge de nous, pour ne pas sacrifier notre “confort”. Mais à quel prix ? Nous laissons des peuples entiers se voir réduire en esclavage pour nous offrir un confort dont nous ne voulons même pas et qui, à terme, nous tuera.
Nous savons tout ça, et nous refusons de le voir. C’est pour ça que je me sens responsable. Nous n’avons pas mérité ce que Daesh nous a fait subir. Aucun être sur Terre ne peux mériter un tel carnage. Ce n’est pas ce que je dis et que cela soit bien compris. Mais d’une manière globale, nous refusons tellement de vivre qu’il est normal que notre réalité soit aussi déplorable. Depuis les attentats, on m’a souvent dit qu’on ne devait pas mettre notre mode de vie en question car cela reviendrait à prôner que la “vision” de la “vie” que prône Daesh est la bonne. Mais je suis convaincu que cela est totalement faux. Repenser notre façon de vivre d’une façon plus honnête, lucide, altruiste et bienveillante n’est pas accepter la vie telle que Daesh nous la propose, c’est précisément le contraire. Et la meilleure des réponses à l’atrocité dont nous avons été victime, c’est peut-être cela. Nous avons vu nos rues en sang, nous avons cru que nous ne reverrons plus jamais nos proches, et certains ne reviendront jamais. Nous pensons maintenant que nous venons de vivre ce que la vie a de plus terrible. Pourtant, à peine 24 heures avant, un attentat commis par les mêmes êtres perdus a frappé Beyrouth, tuant plus de 40 innocents et faisant des centaines de blessés. La mobilisation mondiale était loin d’être la même, alors que la même horreur avait frappé, à deux heures de vol de chez nous. Et cela ne s’applique pas qu’aux attentats commis par les fous. J’écris en ce moment sur mon ordinateur. Je sais que cet ordinateur a probablement été fabriqué par des êtres réduits, à peu de chose près, à l’esclavage. Je sais que cela vaut également pour les vêtements que je porte sur moi, et pour un grand nombre de possession inutiles dont je m’entoure. Pourtant, je ne pleure pas. Je ne vois pas le sang et la souffrance des êtres qui m’ont permis de posséder ces choses qui m’apportent si peu, comparé à ce qu’elles nous coutent, à tous. Il ne s’agit pas de dire que nous sommes des monstres, et que ce qui nous arrive est un juste retour des choses. Il s’agit simplement de dire que si nous sommes choqués par ce qu’il se passe, et nous le sommes, si nous voulons ne plus jamais vivre à nouveaux ces choses, nous devons (c’est l’unique solution) repenser intégralement notre rapport à la vie, aux autres, et surtout à nous-même. Nous ne pourrons vivre en paix et dans l’amour sur cette Terre tant que nous continuerons à nous faire du mal individuellement, à vouloir prendre le pouvoir sur les autres, et à détruire notre vie. “La beauté sauvera le monde”, écrivait encore Dostoïevski. Plus que jamais, je pense que cette phrase contient en elle-même tout ce dont nous avons besoin. A nous, désormais, de nous pencher vers ceux qui ont besoin d’amour. Vers nous-même, d’abord, mais aussi et surtout vers tous ces êtres qui depuis vendredi véhiculent des messages irrespectueux, des messages de haine. Car cela n’est que le reflet de la souffrance qu’ils éprouvent intérieurement. Il est facile d’aimer les saints. C’est beaucoup plus dur d’aimer ceux qui ont besoin d’amour, et qui véhiculent la haine. Mais peut-être est-ce là le vrai courage. Commençons donc par aimer ceux qui en ont le plus besoin aujourd’hui, ceux qui, parce qu’ils sont choqués par ces attaques, s’enferment peu à peu dans la haine et la provocation. Et si notre douleur ne nous le permet pas, autorisons-nous au moins à les ignorer, et à ne pas, à notre tour, apporter ce poison dans cette réalité. J’aurais aimé vous écrire en quelques lignes, afin que chacun puisse me lire. La longueur de ce texte peut en décourager certains, mais je ne sais pas exprimer ce message en 140 caractères. Si je devais quand même résumer le coeur de ce message, je vous dirais ceci. La réalité humaine est un rêve. Durant le sommeil, lorsqu’on parvient à vivre ce que nous appelons un “rêve éveillé”, cela veut dire que nous sommes devenus conscient que nous rêvons, et que notre conscience peut décider d’elle-même de vivre l’expérience qu’elle désire vivre. Et bien sur cette Terre, c’est pareil. Mais puisque notre esprit n’est plus seul avec lui-même, mais agit dans la matière, nous avons oublié la puissance de création que nous avons sur le monde. Car dans la matière, les choses se font lentement. Si nous décidons de vivre quelque chose, nous y parviendrons également, mais sur une durée plus longue, puisqu’avec la dimension matérielle, l’espace, vient le temps. Mais pourtant, cette temporalité là ne doit pas nous faire oublier que nous co-créons constamment le monde dans lequel nous vivons. Et puisqu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, nos responsabilités sont à l’image de notre puissance : infinies. Cela veut dire que puisque le monde est destiné à être le reflet extérieur de notre vie intérieure, si nous refusons de vivre en paix avec nous-même, dans l’amour et dans la force, alors nous refusons que cette Terre soit un lieu ou la Vie mérite d’être vécue. Et puisque nous vivons dans la peine, dans la souffrance, en préférant s’oublier plutôt que de se recueillir, se détruire plutôt que de se connaître, alors notre réalité nous renvoie cet état, et cela donne le monde tel que nous le connaissons actuellement. Nous avons donc une responsabilité absolue, en particulier notre génération, cette jeunesse des années 80 et 90, qui arrive aujourd’hui à un état de conscience proche de ce que nous appelons “l’âge adulte”. Bientôt, nous serons les gardiens de ce Monde. Nous avons la chance d’être ici, maintenant, et d’avoir la possibilité de créer cela. Et cela ne sera possible que si nous comprenons notre responsabilité. J’ai eu la chance de rencontrer, à peine quelques heures avant les massacres de vendredi, Dabadi Thaayrohyadi, le chef spirituel du peuple Otomi Toltèque. Ce fut l’une des plus belles rencontres de ma vie. Non pas car il m’apportait des connaissances que j’ignorais, car son message, chacun le connaît déjà, mais parce qu’il avait le courage d’incarner ce en quoi je croyais, et que je n’osais pas dire. Je lui ai demandé s’il était possible d’unifier l’humanité et de dépasser la crise spirituelle générale que l’on connaît actuellement. Il m’a répondu avec la plus grande simplicité que c’était non seulement possible, mais que ça allait se passer, et que cette spiritualité universelle sera celle de l’amour et de la compassion. C’est pour cela que je n’ai pas cité le mot Dieu une seule fois dans ce texte aujourd’hui. Dieu, la Vie, l’Amour, nous pouvons appeler ça comme nous le voulons, mais jamais le langage ne parviendra à enfermer ce souffle, cette énergie qui crée la vie à chaque instant et qui nous habite malgré nous. Si ce que nous appelons Dieu existe, je pense que le meilleure moyen de “le” célébrer, c’est de vivre dans l’amour, plutôt que de se battre sur les définitions que nous tentons d’en faire. Notre esprit ne nous permettra jamais d’englober la totalité de la réalité. En figeant le réel dans des idéologies, des récits, des langages, nous serons déterminés à croire que le monde est ce que nous en avons dit, et que ceux qui, parce qu’ils se sont incarnés sur un autre espace de notre réalité, le disent différemment, sont dans l’erreur. Notre esprit crée des divisions. L’humanité est divisée, c’est un fait, et il ne s’agit pas de nier les différences. Mais pour diviser quelque chose, ne faut-il pas qu’elle soit unie à la base ? Qu’elle soit Un ? Notre esprit ne nous permettra pas d’englober la complexité du réel, donc, mais nos coeurs peuvent nous permettre de la ressentir. Nous devons avoir le courage de prendre la parole, d’affirmer ce que nous pensons, de vivre en accord total avec nous-même. Car quel jugement portons-nous sur nos croyances, sur notre vision de la vie, si nous n’osons pas la communiquer, si nous n’avons pas le courage de la réaliser ? Comment la réalité extérieure pourrait-elle être conforme à ce que nous aimerons qu’elle soit, si nous n’osons même pas affirmer que c’est ce que nous voulons ? Depuis vendredi, je pense que nous sommes arrivés à un stade où, si nous refusons de vivre avec le courage de dépasser nos peurs, nous tomberons dans un chaos que nous ne pouvons pas encore imaginer. C’est pour ça que l’Amour ne doit plus être un idéal abstrait qu’on véhiculera, certes, mais demain. Ce doit être l’absolue nécessité de notre réalité présente. Rendons-nous compte de la magie de la vie que nous vivons. Félix Sd
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Pissarro : Boulevard Montmartre, 1897Paris tu déambules avec ta cigarette Tes potes et ta musique le long des grands boulevards Et tu aimes peut-être un peu trop faire la fête Voilà pourquoi on t’a bombardé l’autre soir Pour tous les amoureux qui ont tenu tes squares Seul témoin des secrets de leurs pactes heureux Les fêtards dont résonnent jusqu’au matin brumeux Les notes et les rires le long du Pont des Arts Pour ceux qui te découvrent pour la première fois, qui traversent tes places, tes rues, le pas errant et découvrent Beaubourg, Concorde, ou Opéra Surplombant l’alentour majestueusement Pour tous les parisiens qui te connaissent par coeur et qui par ces matins que le soleil inonde se surprennent, à la vue d’une avenue en fleurs à se dire que Paris est la plus belle du monde L’espace ne retient pas le sang qui l’a tâché: La neige couvrira vite les toits du Bataclan Et on les oubliera les coups assourdissants qui ont frappé Paris, ont blessé, ont tué Mais il reste nos coeurs nos esprits et nos arts Pour faire survivre encore ce que le temps emporte et pour faire triompher à force de mémoire Cette solidarité qui a ouvert vos portes Prions pour nos victimes, et faisons leur honneur en montrant aux barbares qu’ils n’ont pas réussi Que l’amour et la fête survivront à l’horreur Ils ont choisi la mort, répondons par la vie Ce drame est innommable, Paris a explosé Mais il a réveillé le lien qui nous unit En s’attaquant à l’homme on touche l’Humanité Elle rayonne aujourd’hui dans les rues de Paris Charlotte Marchal Caillebotte : Rue de Paris, temps de pluie (1876-1877)Ce n'est pas mon habitude d'écrire sur Facebook des messages sentimentaux (et tant mieux...) mais depuis vendredi, j'ai très envie de partager avec vous quelques pensées.
Lorsque je vois les visages des victimes, que j'entends leurs noms ou leurs âges, je ne peux pas m'empêcher de penser à mes parents, à mon frère, à ma soeur, à mes cousins ou à mes amis les plus proches. J'ai eu la chance de les garder sains et saufs, mais j'aurais pu avoir en avoir moins, de la chance. Parce que les victimes étaient comme vous et comme moi, ils étaient jeunes, ils étaient insouciants, ils aimaient la vie bien plus qu'ils ne détestaient leurs petits problèmes quotidiens. Lorsque je vois tous ces articles des médias, toutes ces annonces à la radio, je n'ai pas envie de donner mon avis sur la situation, sur cette abominable réalité, sur ces gens inhumains capables du pire ; je n'ai pas non plus envie de crier aux armes et de proposer des façons de lutter contre une "armée" destructrice. Simplement parce que moi, jeune étudiante de 21 ans, ne changerais pas grand chose à ma petite échelle, et ne changerais pas le monde entier avec mes voeux pieux et mes grandes idées. Lorsque je vois toutes ces familles meurtries, je me dis qu'elles auraient voulu leur dire, à Manu, Mathias, Lola ou Pierre, qu'elles les aimaient. Elles auraient sans doute voulu leur dire merci d'avoir existé, pas assez longtemps certes, mais d'avoir existé, tout de même. Leur dire merci d'avoir embelli leur vie, par leurs sourires, leurs petites attentions, leur présence à leurs côtés toutes ces années durant. Et je me dis qu'elles doivent regretter le temps où elles pouvaient les complimenter, leur dire ô combien elles les admiraient, ô combien ils avaient leur place dans ce monde parfois injuste et brutal. Parce que leur vie, trop courte certes, a servi à des centaines d'autres vies, qui les pleurent aujourd'hui. Et c'est malheureusement quand il est trop tard que l'on se rend compte de l'importance qu'une personne prenait dans notre quotidien, c'est à ce moment-même que l'on perçoit alors toutes ces innombrables qualités qui faisaient de cette personne un être si cher, unique et qui demeurera irremplaçable. Et c'est ici que je veux en venir. Nous, qui ne sommes ni politiciens, ni soldats du monde, n'avons peut-être pas les moyens de changer l'Histoire avec sa grande hache, mais avons en nous la capacité immense de changer notre monde à nous et d'embellir les vies qui en font partie. Le monde qui nous entoure, celui qui nous accompagne chaque jour vers une vie plus joyeuse, plus sereine, plus belle. Notre famille, nos amis. On oublie trop souvent de lui dire merci, à lui qui est toujours présent dans les moments difficiles, de lui dire qu'elle est drôle, celle qui nous fait rire comme personne, de lui dire qu'il est généreux, celui qui nous offre le resto, de lui dire qu'elle est belle, celle qui ressemble à une top model. On oublie trop souvent de passer un coup de fil, de vérifier que tout va bien, de passer voir mamie et papy, de rappeler qu'on est là et qu'on tient à eux. Parfois on oublie, parfois on n'ose pas, mais ce qui est certain, c'est qu'on ne mesure pas à quel point ces attentions peuvent contribuer à rendre la vie d'êtres chers plus belle. Parce que ce sont des gouttes d'eau qui font l'océan et parce que ce sont des grains de sable qui font un désert. Puisque nous n'en sortirons de toute façon pas vivants, tâchons de colorier notre vie et celles de nos proches avec des couleurs parfois vives parfois pastels, rappelons leur le plus souvent possible à quel point leur existence nous est importante, ô combien, quelque soit sa durée, leur vie n'était pas vaine et nous a donné foi en l'humanité. Ce serait notre bataille à nous, et la victoire de la vie sur tout ce qu'il peut arriver de pire. Un de nos camarades écrivait récemment un réquisitoire sanguin contre le couple, le définissant comme un refuge. Ennemi intime de nos révoltes et obstacle à notre construction, j’ai pu lire le récit d’un couple-pansement pourtant jamais réellement défini. Et si je fais également le constat des dysfonctionnements qui existent au sein de nos « amours de jeunesse », je m’interroge bien plus sur leur nature. Quel est donc ce « couple » honni par nombre d’entre nous et quel est le spectre qui l’habite ? Est-il de par sa nature même un obstacle à notre liberté ou une étape de notre construction ? Si les couples sont si problématiques, c’est sans doute que nous ne savons pas les construire.
« La France a le sommeil agité, mais elle dort. Après tant de tribulations, de révolutions, de convulsions, elle n'aspire qu'à se reposer. Qu'elle devrait se réformer si elle voulait survivre, elle le sait. Mais elle ne le peut plus. Elle rêve de le vouloir, mais n'est plus capable d'aucune volonté. Alors, par une sorte de réflexe, chaque nouvelle élection lui est une occasion de sortir les sortants. Comme elle ne cesse de les sortir, elle fait à chaque fois rentrer ceux qu'elle avait auparavant sortis, de sorte que les nouveaux entrants sont les anciens sortants. La vie politique est ainsi devenue une sorte de noria. Aussi impatients que soient les principaux partis de parvenir au pouvoir, il ne leur faut à chaque fois qu'un peu de patience pour le retrouver. N'existant que par le nombre de sièges qu'ils occupent au Parlement, ces partis ont d'ailleurs moins de réalité que d'apparence. Car le nombre de leurs adhérents est à peine supérieur à celui de leurs élus. Nous avons donc affaire à quelque vertigineuse disproportion entre la représentation politique de ces partis et leur importance réelle. Ils sont devenus des sortes de clubs où s'inscrivent, dès qu'ils sont en âge de miser au casino, tous ceux qui se sentent à l'étroit dans le peu qu'ils paraissent, et aspirent par conséquent à occuper autant de charges publiques qu'ils en trouveront à leur portée. Comme pour n'importe quelle loterie, sans doute tous les billets ne sont pas gagnants, mais la première condition pour emporter la mise est d'avoir pris son billet. Par quelque malchance qu'on ait pu débuter, la noria électorale ne manquera pas de faire tourner la roue, et de rendre une fois ou l'autre gagnant le numéro qu'elle avait écarté à la fois précédente » Peut-on être étranger dans son propre pays ? Le voir peu à peu se morceler sous ses pieds ? Oui! C’est là le cri de Nicolas Grimaldi dans « le crépuscule de la démocratie ». Il vit l’aube mais ne reconnait plus la lumière du crépuscule. Les mots qu’il emploie tout au long de l’ouvrage sont durs mais irrésistibles car le ventre de notre démocratie est mou. Comment, dans le climat politique et démocratique actuel ne pas se sentir Persan ? Grimaldi l’est comme un Persan de Montesquieu perdu dans la France de Louis XV. Pourtant depuis un siècle, l’intrigue, la scène et les personnages même, de notre démocratie sont les mêmes. La Bruyère nous en avait soufflé l’indice : la vie des sociétés, la vie politique sont des comédies, comédies qui ont la fâcheuse tendance de se transformer en tragédie. A trop tirer sur la corde de la liberté on finit inévitablement par la briser. Peu à peu les tensions, la rancœur et la haine s’accumulent quand on assiste, impuissant à la déliquescence du système. Peut-on encore affirmer vivre dans une démocratie quand se profile une élection présidentielle où la majorité des Français rejettent les candidats ? Non ! Pire, pour Grimaldi la Boulè est devenue boulet. Face à l’insupportable situation, ce livre est le cri mais il est aussi la larme et aurait pu s’appeler « les regrets » en hommage à Benjamin Constant. L’écueil passéiste La société va mal, certainement, le débat politique est médiocre, pour sûr. Partout prospèrent les prophètes du malheur qui prêchent l’écroulement du pays, ventant un paradis perdu que serait la république d’entant (Finkielkraut, Zemmour pour ne citer qu’eux). Or, tout a en fait toujours très mal marché nous rappelle Grimaldi citant Péguy: au fond si le monde va mal c’est qu’il va et c’est peut-être une bonne nouvelle. Le problème du passé est qu’il est passé, et en cela il n’appartient plus au domaine du réel mais à celui de l’imaginaire. Le passé a tout de séduisant car on y voit ce que l’on veut bien y voire : à Versailles ne voit-on pas que le château ? Qui se souvient de ces ouvriers qui par milliers ont péri sur l’autel du luxe ? Il n’est pas nécessaire de multiplier les exemples pour remarquer que la vie la plus ordinaire a toujours été la plus atroce : qu’on ouvre un livre de Zola ou même de Céline pour s’en persuader. Jusqu’au début du siècle dernier, on naissait pour servir ou pour être servi. Or peu à peu, ce schéma que l’on avait cru dépassé, se reproduit affirme Grimaldi, déplorant l’échec de la méritocratie républicaine et l’émergence d’une oligarchie économico-politique. Et c’est de celle-ci que nait le problème : la classe politique est cancéreuse dans un système à bout de souffle qui ne laisse plus à l’individu l’opportunité de s’exprimer. L’impossible surprise électorale Nul besoin d’être un génie pour s’en apercevoir, la caste politique est la même aujourd’hui qu’il y a 20 ans. Mais plus inquiétant, note Grimaldi, les mœurs de cette dernière sont les mêmes que celles de la monarchie de Juillet. A l’époque, la démocratie est confisquée par une oligarchie gourmande, vieillissante et à court d’idées. Aujourd’hui pense le philosophe, elle l’est par les partis. En Effet, l’idée selon laquelle la meilleure représentation est celle des étiquettes partisanes a mené à un cul de sac, à une défaite de la pensée. Or la représentation n’est-elle pas la condition même de la démocratie ? Peut-on être représenté par ces étiquettes ? Dubitable. Le système électoral actuel crée lui-même sa propre fin : la disette des talents, l’électeur n’ayant le choix qu’entre ceux qui ont déjà été choisis par ces instances que sont les partis. Qu’a-t-on fait du choix ? Qu’a-t-on fait de l’élan démocratique ? Rarissimes sont ceux qui aujourd’hui adhèrent à ce pour quoi ils votent, trop souvent ils font le choix du moins pire. Alors, la démocratie est-elle réalisable ? Le constat est navrant, le mal est grand, mais pouvons-nous y faire quelque chose ? La démocratie telle qu’elle a été pensée par les grecs -Télémaque dessinant un cercle sur le sable autour de lui- n’est plus réalisable. Rousseau lui-même nous avait mis en garde, la démocratie est irréalisable par nature, elle mène au mieux à une oligarchie participative. En effet pour créer une démocratie il eut fallu que tout le monde se connaisse et que le luxe soit banni. Deux conditions irréalisables. L’un des problèmes de nos démocraties réside également dans la confusion entre volonté générale et volonté de tous. La volonté générale n’est pas la volonté de tous, elle est ce que tout homme en ce qu’il est un homme veut pour le bien de l’humanité. Il va donc de soit donc que la politique doit s’attaquer au général et non au particulier, or aujourd’hui la décision politique est devenu la règle du particulier. Elle a oublié la vision et lui a substitué l’affaire légale, l’hygiénisme insupportable qu’avait déjà entrevu Tocqueville. Est-ce vraiment au politique de débattre de la taille des routes ? L’illusion démocratique Sacha Guitry ; le mot de Cambronne : « Ainsi l’histoire à quoi ça rime ? Cinq fois la France a changé de régime ! On nous a dit que la monarchie était le meilleur de tous les régimes alors on a crié vive les rois de France. Trois ans plus tard, le mot avait changé et ils étaient des traitres à la patrie. On se mit à crier à bas les rois de France ! On nous a dit que ce qu’il nous fallait à nous peuple de France c’était une république, alors on a crié vive la république ! mais voilà que cinq ans plus tard, le système change encore, on nous scande que ce fut une très grande erreur et que la république c’est le pire ! Ce qu’il nous faut c’est un empire ! nous avons tous alors crié vive l’empire ! Et en 1814, on a compris que les bourbons avaient du bon et que mon dieu dans un tel désarrois ça valait mieux encore ! Alors nous avons tous crié vive le roi ! puis de nouveau vive l’empereur !» Le mot démocratie est galvaudé, il est vidé, c’est une coquille vide dans laquelle on met tout ce qui se rapproche de près ou de loin à une élection. La démocratie dans laquelle nous vivons se rapproche en fait de celle que décrit Platon : l’un des pires régimes pour cet amoureux de l’ordre, l’anarchie. Chacun fait ce qu’il lui plaît, rien n’est plus plaisant, rien n’est plus amusant, c’’est une foire de tous les régimes, de toutes les constitutions. Il y a autant de nations que d’individus mais ils ne se font pas la guerre, ils cohabitent paisiblement. Pire, on prend aujourd’hui l’instinct de chaque instant comme le choix du prolétariat. On en fait un symbole de raison devant lequel il faudrait humblement, oh oui humblement le plus humblement possible s’agenouiller. On fait du verbe de l’individu le plus basique un idéal de vertu. Le funeste mot de Robespierre est devenu la règle de chaque individu « Si j’attends de moi-même ce que j’exige des autres, ce sera la dictature de la vertu, quiconque est mon ennemi dans la convention est mon ennemi dans la volonté générale et donc il est l’ennemi du monde humain et puisqu’il est inhumain il faut le supprimer » (29 thermidor) Vivre ou avoir une vie
Le problème sous-jacent au débat démocratique est en fait philosophique affirme Nicolas Grimaldi. Aujourd’hui chacun peut mener sa vie « sans autre envie que de vouloir la vivre encore un peu » comme le disait Tocqueville, après tout ce n’est peut-être pas ambitieux, mais ce n’est certainement pas un vice que de vouloir aimer la vie ! Aujourd’hui le contexte est historique. Il est rarissime dans l’histoire qu'un peuple dans sa quasi totalité puisse occuper son temps tel qu’il le souhaite. Malheureusement, il le fait souvent dans des plaisirs sans ambition où chacun renonce à épouser une grande individualité. Notre comportement est devenu une sorte de déférence devant la vie car vivre c’est déjà beaucoup. L’égalité pour l’individu l’emporte alors sur la liberté. Tout le monde doit vouloir la même chose, qui rêve d’ailleurs se rendra par lui-même dans la maison des fous. L’égalitarisme rend impossible toute originalité, la pression du corps social vous condamne à l’uniformisme ou à l’exclusion. Or cette impulsion est vouée à l’échec, les inégalités vont se développer, et nous allons aboutir comme l’avait senti Guizot, à une aristocratie sans noblesse et une noblesse sans aristocratie. Rédouane Ramdani A chaque âge ses chaînes! Disait le poète. L'insouciance de l'aventure d'un chemin qui s'ouvre n'est elle pas grisante?
La liberté de se construire sans compromis, sans partage, sans arrangement ne vous séduit-elle pas? La jeunesse contemporaine cherche dans l’autre un moyen de refuge, par peur d’affronter seule les périples de la vie. Le couple comme entité qui me protégerait de tous les maux, outil d’un conformisme ambiant, consisterait à se construire à deux plutôt que seul. Je ne dénigre en rien par ces mots, la beauté d’une union, la pureté d’un amour, la force de la découverte d'un autre, mais je m’insurge quand « l’un est tout pour l’autre », quand une vie ne dépend que celle de l’autre. Je me révolte, je crie ma douleur et mon exaspération quand je vois cette jeunesse qui, par peur d’affronter la vie, se réfugie dans le couple, non pas pour vivre le plaisir instantané qui lui est offert, mais pour se cacher, se terrer, trouver un refuge et refuser l'aventure idéaliste et romantique d'un chemin de liberté. Le couple est devenu pour une jeunesse sans arme ce refuge de toutes leurs peurs, outil d’une fragilité grandissante de l’être qui n’apprend plus à se battre contre ses peines et ses déceptions, qui ne comprend plus l'utilité de la difficulté. Ainsi toute personne entre 14 et 22 ans tire toute sa médiocrité dans sa peur, celle que n’a pas eu nos parents, celle qui est de se construire seul, d’avoir le courage presque romanesque d’affronter la vie à bras le corps, la tête haute et non de se réfugier dans l’autre, de peur que la vie ne soit trop douloureuse, trop difficile à affronter. Sur un semblant de bien-être et un mécanisme tout huilé, cette jeunesse se meurt et le couple en est son symbole. Etre jeune c’est avoir la folie de se dépasser, avoir le goût de l’aventure et du plaisir souvent transgressif. J’aime cette jeunesse idéalisée mais si belle, qui découvre le monde et la vie, en regardant ces deux entités avec des yeux ébahis. Cependant cette jeunesse-là a omis de se construire personnellement face aux épreuves d’une adolescence rude à laquelle il est nécessaire de faire face. Ils sont aujourd’hui aliéné par leur faute, et sont ainsi dans l’incapacité ambiante de sortir de cette misère intellectuelle qu’est l’aliénation. Entre-t-on sur une voie initiatique accompagné? N'avons nous pas cherché à rompre les chaînes qui nous reliaient à notre famille, à l'éducation de nos ainés? Serions-nous la première génération qui vivrait déjà comme nos parents? Accepterions nous de répliquer dans les plus petits détails les schémas de nos aînés sans les avoir soumis a l'épreuve de la révolte? A une époque où l’homme est le forgeron de son être, il préfère ne pas entamer cette construction seul et donc se réfugie derrière le personnage de l’autre pour partager sa construction; c’est ainsi qu’il ne se définira que dans le regard de l’autre et non par son propre regard. La peur d’affronter cette vie lui sera ainsi reposée à d’autres moments impromptus, et là il ne pourra choisir, il aura brisé son libre arbitre. Il se sera, lors de son processus de construction, réfugié dans une peur qui est un leurre, qui l’empêchera, le conditionnera. Ainsi l'autre sera lui et lui sera l’autre, sans n’avoir aucune définition des deux entités distinctes, ce qui annule toute définition existentielle. Le couple comme solution irrationnelle aux maux d’une société en perdition, le couple comme pansement de toutes les blessures familiales de la vie, le couple comme outil de sa propre construction, le couple comme refuge pour surtout ne pas affronter ce qui pourrait être les échéances d’une vie: la dénonciation se fait dans l’outrance et c’est avec ce ton que je dénonce un couple biaisé de sa fonction initiale, un couple refuge. Alors soyez des aventuriers, aller découvrir le monde et dépassez vous, ne cherchez ni excuses ni refuges ! Raphaël Chekroun Après 1Q84 (dont j’avoue n’avoir pas terminé le dernier tome), Murakami fait son grand retour avec un roman troublant, poétique et terriblement nostalgique. Âmes insensibles, passez votre chemin. Ici point d’action sinon de l’introspection. Tsukuru Tazaki est incolore. Au lycée à Nagoya, ils étaient cinq : Rouge, Bleu, Blanche, Noire et … Tsukuru, dont le patronyme japonais reste privé de toute teinte. Parti à Tokyo pour faire ses études, Tsukuru est soudainement exclu de la bande. Silence (s). Il sombre dans la dépression, s’approche du gouffre puis en réchappe, différent mais toujours tellement vide. Seize ans plus tard, Sara lui ouvre les portes de l’amour, le vrai, le passionné mais pour la conquérir il doit revenir sur ce passé douloureux qu’il a enterré. À l’image de l’inscription gravée sur la porte de l’école platonicienne, nul n’entre dans ce livre s’il n’est pas poète. C’est un récit entre mythes et montagnes à la découverte de secrets profondément enfouis, et surtout, pour Tsukuru, à la découverte de lui-même. Derrière le personnage sans intérêt, comme se décrit le protagoniste, se dessine un être profondément sensible, rongé par ses questionnements. Accompagné par « Le mal du pays » de Liszt, Tsukuru retourne à Nagoya et passe même par la Finlande, à la recherche de sa vérité. Et si cette quête tient le lecteur en haleine, nul doute que les amateurs de polars seront déçus. Pour ne citer que Lao-Tseu : « Le but n’est pas seulement le but, mais le chemin qui y conduit ». S.S.S. |
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Juin 2017
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