Digital natives, Millenials, Generation Y, Generation Z… Autant de dénominations dont nous sommes affublés, nous les djeuns. Pour autant, sommes-nous une classe homogène? Qu’est-ce qu’un jeune ? Quelqu’un qui a moins de 30 ans ? Est-on jeune relativement à quelqu’un, ou est-on jeune dans l’absolu? En quoi le jeune d’aujourd’hui diffère-t-il du jeune d’il y a 40 ans par exemple? Si comme le disait Bourdieu, “la jeunesse n’est qu’un mot”, se peut-il que le Dirty Papy joué par Robert de Niro soit plus jeune que son petit-fils incarné par Zac Efron? Il n’y a pas d’âge pour être bête ou mature, et d’ailleurs on dit tout aussi bien “vieux con” que “jeune con”. La question demeure: qu’est-ce qu’un jeune?
La jeunesse, c’est le dynamisme, la fougue, la créativité, l’énergie, mais ce n’est pas, ou si rarement, l’expérience. C’est le droit à l’erreur, les erreurs de jeunesse, les 400 coups. “J’ai été jeune un jour” nous ont bien dit nos parents. Je me doute bien que la jeunesse de mes vieux ne fut pas passée qu’à étudier, surtout à la fin des années 60 et le début des années 70. Dieu que Cohn-Bendit a vieilli ! C’est drôle comment certains soixante-huitards ont changé, retourné leur veste, pas lui. “Etre de gauche à 20 ans, c’est avoir du coeur; l’être à 50 ans, c’est de la folie”. Principe de réalité somme toute. Quelques chiffres sur la jeunesse, ses envies, ses habitudes Un jeune sur quatre est chômeur (25%). Un jeune potentiellement actif sur dix est chômeur (10%). 17% d’une classe d’âge (122 000 jeunes) sort sans diplômes du système scolaire. L’entrepreneuriat a donc le vent en poupe, par défiance notamment pour le monde professionnel où le choix entre travail - pas toujours très épanouissant, mais souvent très compétitif, cf. le phénomène des corporate slaves - et chômage - qui n’est souvent pas un choix, surtout quand on n’a pas de diplôme - pousse naturellement les jeunes vers la création de leur propre avenir, de leur propre emploi. On verra les résultats sous peu, si les créations d’entreprises aboutissent à des entreprises viables ou non. D’autres raisons expliquent l’engouement pour l’entrepreneuriat: quête de sens, envie de se dépasser, environnement propice à une révolution industrielle, mode de la start-up, maîtrise sur son équilibre vie personnelle - vie professionnelle, épanouissement personnel, et qui sait, gagner plein d’argent et fonder Facebook II. “Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires” comme le dit Macron, or quel meilleur moyen de le devenir qu’en fixant soi-même sa limite? - si tant est qu’on atteigne cette limite… Bonne chance, et surtout, au boulot ! En 2009, je lisais cette phrase qui résume beaucoup sur le concept de millenials forgé par Howe et Strauss dans Millenials Rising : The Next Great Generation: “J’’ai vécu sur deux siècles, deux décennies et deux millénaires et j’ai pas vingt ans”. Ce qui caractérise la jeunesse actuellement, c’est la convergence des modes de vie, de consommation, d’éducation, de sentiments, surtout grâce à la mondialisation culturelle, la possibilité de voyager un peu partout facilement et les technologies de l’information (Skype, Facebook, MSN). Quel pouvoir pour la jeunesse? Ils sont 2 milliards à être nés après 1995, et ils sont ultra-branchés, utilisant deux fois plus Internet que leurs aînés. 84% utilisent les réseaux sociaux - les 16% restant devant sans doutes habiter une grotte dans le Larzac. Les jeunes sont des précoces, et les moins jeunes adoptent leur comportement avec 18 ans de retard, pardon 18 mois, selon le patron de Google France, Nick Leeder. Les jeunes influencent donc les vieux, modèlent les tendances - que ce soit dans les technologies, la mode, le langage -, mais globalement ça s’arrête là. J’étais l’été dernier à l’université d’été du MEDEF placée sous le signe de la jeunesse, une “Formidable Jeunesse” même dixit Pierre Gattaz, patron du MEDEF. On parlait business, un peu de jeunesse, et il n’y avait pas grand-jeunes. PROBLÈME : on encense la jeunesse mais on ne lui donne pas le pouvoir, on parle partout « jeunesse » mais on ne laisse pas la place, ni la parole aux jeunes. Or « la valeur n’attend point le nombre des années » - hein Corneille. La jeunesse est-elle condamnée à rester immature du point de vue de son importance dans une société ? Alexandre le Grand, Jésus, Steve Jobs, Bill Gates sont des jeunes qui chacun à leur manière ont changé le monde avant leurs 30 printemps. De temps-en-temps on met en exergue un jeune pour ses achievements. Une place dans les 30 under 30 de Forbes (Boyan Slat), un Prix Nobel (Malala Yousafzai)… Les jeunes sont nombreux, surtout dans les émergents, mais sont peu représentés dans les instances de décision. Nous sommes restés dans un modèle patriarcal, où le pouvoir revient aux aînés, qui ont de l’expérience, et de l’autorité.
0 Commentaires
Laisser une réponse. |
AuteurÉcrivez quelque chose sur vous. Pas besoin d'en rajouter, mentionnez juste l'essentiel. Archives
Juin 2017
Catégories
Tout
|
L'Objectif est un journal contributif de la jeunesse. For the Youth. By the Youth. Pour vous. Par vous. Pour contribuer, envoyez votre texte à lobjectifjournal@gmail.com.
Nous sommes des étudiants, des jeunes de différents horizons, cultures, pensées, animés par une même passion et une même envie: changer les choses qui doivent l'être. Pour cela, commençons par écrire de manière engagée et authentique, et il n'y a pas meilleur moyen que le journalisme. Et vous dans tout ça? Vous êtes inclus dans le Nous, si vous voulez nous rejoindre et mener ensemble notre projet. |