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Monde Arabe: Un passé magnifié qui hante les esprits (2/3)

1/23/2017

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L’Âge d’or islamique est une période de six siècles (VIIIe – XIIIe) extrêmement riche sur les plans scientifique, culturel, philosophique, technologique… Même contestée sur plusieurs points, la grandeur de cette période fut un catalyseur indispensable pour le développement du Moyen Orient, mais aussi de l’Occident. Le Moyen-Orient peut-il aujourd’hui, ou dans les temps à venir, retrouver un semblant d’Âge d’or et inspirer le reste du monde, ou est-il condamné à un Âge de fer ?


Même si la période traversée par le Moyen-Orient peut être comparée à une relecture de l’Age de fer de Hésiode, il est cependant certain que le passé magnifié de cette région reste dans les mémoires. Selon le philosophe, voici à quoi ressemble un Âge d’or :

« Les mortels vivaient comme les dieux, ils étaient libres d’inquiétudes, de travaux et de
souffrances ; […] loin de tous les maux, ils se réjouissaient au milieu des festins. […] La terre fertile produisait d’elle-même d’abondants trésors ; libres et paisibles, ils partageaient leurs richesses avec une foule de vertueux amis. »

Il s’agit d’un épanouissement personnel couplé à celui de la société, où chaque individu s’enrichit paisiblement de ce qu’il donne et reçoit de la communauté. Dans le cas qui nous intéresse, les synergies qui ont eu lieu entre le VIIIe et XIIIe siècle au Moyen-Orient ont pleinement participé à l’élaboration de cet Âge d’or :

« Les artistes et scientifiques musulmans, les princes et les travailleurs ont fabriqué ensemble une culture unique qui a directement et indirectement influencé les sociétés sur les autres continents. » (Howard R. Turner, Science in Medieval Islam)

Mais quels sont les héritages de cette période faste ? Pour les techniques, ce sont le développement de la calligraphie, l’usage accrue du papier ou encore l’émergence des arts du feu (verre, métallurgie fine) ; pour les mathématiques, ce sont le développement de la trigonométrie moderne, la compréhension de l’astronomie ou encore la traduction de livres mathématiques ; pour les arts, ce sont l’édification de grandes mosquées ou la création de nouveaux courants architecturaux.

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Vue sur le patio de las Doncellas, à l’Alcazar de Séville, construit dès 844 par les Omeyyades d’Espagne, pendant la période musulmane.
Cependant, le plus bel héritage que peut laisser un Âge d’or, c’est justement le concept du legs, l’idée qu’il faut le perpétuer, le refaire vivre à tout prix dès que l’occasion se présente. Cet héritage peut constituer le vecteur d’identité d’une communauté humaine. Il y a donc l’idée d’une tradition qui est à la fois une mémoire et un projet. En un mot, une conscience collective : le souvenir de ce qui a été, avec le devoir de le transmettre et de l’enrichir.

Mais que veut dire hériter de l’Âge d’or islamique ? Comment recevoir et perpétuer la tradition comme telle, sans la trahir, si elle engage ceux qui en héritent à perpétuer un passé dont le présent ne veut peut-être plus, et parfois non sans raison ?

Lors des derniers siècles, le souvenir de cet Âge d’or hantait les partisans du panarabisme, les scientifiques exilés, les grands hommes politiques ou encore les universitaires, nostalgiques de cette période ensevelie. Prenons l’exemple du panarabisme, qui marque d’une certaine manière la volonté de créer une société en écho à celle qui subsistait pendant l’Âge d’or. Idéologiquement, ce mouvement se fonde sur la Nahda (mouvement de renaissance arabe moderne de la première moitié du XIXe siècle). Il vise à refaire vivre l’unité arabe du VIIe siècle ayant eu lieu sous la dynastie des Omeyyades, pilier de l’héritage de l’Âge d’or islamique. Son principal avantage est qu’il se revendique laïque compte-tenu de la diversité religieuse de ses théoriciens (chrétiens, musulmans).

Si ce legs hante les esprits, il n’a pas su se concrétiser à cause de la division engendrée par les accords Sykes-Picot et par les lendemains tumultueux de la Première Guerre mondiale. Pour autant, certains mouvements ont vu le jour après 1945, notamment avec le parti Baas et le Nassérisme. Mais les différends idéologiques, les conflits politico-religieux, les aléas économiques et les tensions géopolitiques ont tué dans l’oeuf les volontés nationales et régionales de refaire vivre un passé magnifié.

Ainsi c’est davantage le souvenir d’une société unifiée de l’Âge d’or islamique qui est la plus présente dans les esprits, comme l’ont montré les mouvements nés de la Nahda. Pour autant, cela signifie-t-il que la prospérité économique, corrélative à l’Âge d’or, est impossible ? Aujourd’hui, elle est beaucoup trop hétérogène pour véritablement parler d’une prospérité régionale : en PIB par habitant (PPA), le Qatar, le Koweit, les Émirats Arabes Unis, l’Arabie saoudite et le Bahreïn occupent respectivement la 1ere, 5e, 7e, 10e et 11e place, alors que l’Irak, l’Égypte et le Yémen occupent respectivement la 76e, 94e et 137e place (selon le FMI). Même sans prendre en compte les disparités économiques internes, les différences de développement entre pays sont telles qu’il est pratiquement impossible de parler d’une prospérité économique généralisée (signe d’un Âge d’or) au Moyen-Orient.

Néanmoins, si les difficultés sont manifestes, nous avons vu que le souvenir de l’Âge d’or est bel et bien présent. Mais comment se manifeste-t-il concrètement aujourd’hui ? Quels sont les obstacles à surmonter et les défis à faire face ? Réponses dans la troisième et dernière partie du dossier « L’Âge d’or islamique est-il définitivement perdu ? ».

Tom Caillet

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