A chaque âge ses chaînes! Disait le poète. L'insouciance de l'aventure d'un chemin qui s'ouvre n'est elle pas grisante?
La liberté de se construire sans compromis, sans partage, sans arrangement ne vous séduit-elle pas? La jeunesse contemporaine cherche dans l’autre un moyen de refuge, par peur d’affronter seule les périples de la vie. Le couple comme entité qui me protégerait de tous les maux, outil d’un conformisme ambiant, consisterait à se construire à deux plutôt que seul. Je ne dénigre en rien par ces mots, la beauté d’une union, la pureté d’un amour, la force de la découverte d'un autre, mais je m’insurge quand « l’un est tout pour l’autre », quand une vie ne dépend que celle de l’autre. Je me révolte, je crie ma douleur et mon exaspération quand je vois cette jeunesse qui, par peur d’affronter la vie, se réfugie dans le couple, non pas pour vivre le plaisir instantané qui lui est offert, mais pour se cacher, se terrer, trouver un refuge et refuser l'aventure idéaliste et romantique d'un chemin de liberté. Le couple est devenu pour une jeunesse sans arme ce refuge de toutes leurs peurs, outil d’une fragilité grandissante de l’être qui n’apprend plus à se battre contre ses peines et ses déceptions, qui ne comprend plus l'utilité de la difficulté. Ainsi toute personne entre 14 et 22 ans tire toute sa médiocrité dans sa peur, celle que n’a pas eu nos parents, celle qui est de se construire seul, d’avoir le courage presque romanesque d’affronter la vie à bras le corps, la tête haute et non de se réfugier dans l’autre, de peur que la vie ne soit trop douloureuse, trop difficile à affronter. Sur un semblant de bien-être et un mécanisme tout huilé, cette jeunesse se meurt et le couple en est son symbole. Etre jeune c’est avoir la folie de se dépasser, avoir le goût de l’aventure et du plaisir souvent transgressif. J’aime cette jeunesse idéalisée mais si belle, qui découvre le monde et la vie, en regardant ces deux entités avec des yeux ébahis. Cependant cette jeunesse-là a omis de se construire personnellement face aux épreuves d’une adolescence rude à laquelle il est nécessaire de faire face. Ils sont aujourd’hui aliéné par leur faute, et sont ainsi dans l’incapacité ambiante de sortir de cette misère intellectuelle qu’est l’aliénation. Entre-t-on sur une voie initiatique accompagné? N'avons nous pas cherché à rompre les chaînes qui nous reliaient à notre famille, à l'éducation de nos ainés? Serions-nous la première génération qui vivrait déjà comme nos parents? Accepterions nous de répliquer dans les plus petits détails les schémas de nos aînés sans les avoir soumis a l'épreuve de la révolte? A une époque où l’homme est le forgeron de son être, il préfère ne pas entamer cette construction seul et donc se réfugie derrière le personnage de l’autre pour partager sa construction; c’est ainsi qu’il ne se définira que dans le regard de l’autre et non par son propre regard. La peur d’affronter cette vie lui sera ainsi reposée à d’autres moments impromptus, et là il ne pourra choisir, il aura brisé son libre arbitre. Il se sera, lors de son processus de construction, réfugié dans une peur qui est un leurre, qui l’empêchera, le conditionnera. Ainsi l'autre sera lui et lui sera l’autre, sans n’avoir aucune définition des deux entités distinctes, ce qui annule toute définition existentielle. Le couple comme solution irrationnelle aux maux d’une société en perdition, le couple comme pansement de toutes les blessures familiales de la vie, le couple comme outil de sa propre construction, le couple comme refuge pour surtout ne pas affronter ce qui pourrait être les échéances d’une vie: la dénonciation se fait dans l’outrance et c’est avec ce ton que je dénonce un couple biaisé de sa fonction initiale, un couple refuge. Alors soyez des aventuriers, aller découvrir le monde et dépassez vous, ne cherchez ni excuses ni refuges ! Raphaël Chekroun
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Juin 2017
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